Le traitement de l`apnée du sommeil – qu`est

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RAPPORT SPÉCIAL
Un trouble du sommeil dangereux – un symposium du congrès de la SSC 2012
Le traitement de l’apnée du sommeil
mme –
ologu
qu’est-ce que cela signifie pourr le card
cardiologue?
Le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil (SAOS) est le trouble respiratoire le plus
important survenant pendant le sommeil. Les personnes qui souffrent d’un SAOS ont une
faiblesse musculaire dans la zone pharyngée. Le relâchement musculaire qui se produit en
position couchée rétrécit les voies respiratoires, ce qui entraîne des troubles respiratoires.
Le syndrome des apnées centrales du sommeil est quant à lui moins fréquent. Dans ce cas,
c’est un trouble de la commande corticale de la ventilation qui est à l’origine de l’apnéee du
sommeil. Il est important d’établir un diagnostic fiable et d’instaurer un traitement approprié sous contrôle médical. Le traitement le plus efficace et le plus fréquent est laa ventilaue na
tion en pression positive continue (CPAP) appliquée la nuit au moyen d’un masque
nasal.
Comme l’a rappelé le Dr. Olaf Oldenburg (Bad
Oeynhausen) en guise d’introduction, le Syndrome d’Apnées Obstructives du Sommeil
(SAOS), le Syndrome d’Apnées Hypopnées
Obstructives du Sommeil (SAHOS), le syndrome des apnées centrales du sommeil et la
respiration de Cheyne-Stokes (RCS), font partie des troubles respiratoires associés au sommeil. Le syndrome des apnées centrales du
sommeil et la respiration de Cheyne-Stokes
font partie des troubles respiratoires associés
au sommeil, sans obstruction des voies respiratoires.
Les troubles respiratoires associés au
sommeil sont définis comme suit:
Apnée: suspension du flux respil
ratoire au niveau du nez et de la bouche
e
pendant au moins 10 secondes (s’applique aux adultes)
piratoire
l Hypopnée: réduction du flux respiratoire
d’au moins 50% par rapport à la valeur iniin
tiale pendant au moins 10 secondes
ondes + une
désaturation en oxygène supérieure
périeure à 3%
3
OU associée à un micro-éveil
u moins
l OU réduction du flux aérien d’au
30% par rapport à la valeur initiale pendant
dant
au moins 10 secondes
désaturation
des + une dé
en oxygène supérieure
ieure à 4%
Apnée obstructive
EEG
Flux respiratoire
ratoire
Abdomen
n
Thorax
aturation en
Saturation
oxygène (%)
Fig. 1: différenciation
tion des types d’apnées
42
dé
l L’Index d’Apnée-Hypopnée (IAH) désigne
le nombre moyen d’épisodes
des d’apnées et
e
d’hypopnées
hypopné par heure de sommeil. Cet index
ex est un marqueur de la gravité d’un
n syndrome d’apnées du
u sommeil.
so
uration een Oxygène (IDO)
l L’Index de Désaturation
représente le nombre
désaturations en
mbre de désa
oxygène par heure
est
ure de sommeil (l’index
(l’in
généralement de 14%, des valeurs comco
prises entre 13% et 15% sont tolérables)
l Syndrome d’Apnées Centrales du Sommeil
(SACS)
S)
espiration de Cheyne-Sto
Cheyne-Stokes (RCS)
l Respiration
On utilise la graduation suivante:
suivante
l SAOS et RCS légers: 5–14 événements/
heure
heu
événements/he
l Modéré: 15–29 événements/heure
événements/heur
l Sévères: 30 événements/heure
Apnéess et cardiopathies
Les troubles respiratoires associés
as
au sompeuvent être
meil pe
e liés aux trois pathologies
suivantes:
suivant
l Hypertension
auriculaire
l Fibrillation auricula
car
l Insuffisance cardiaque
La Wisconsin Sle
Sleep Cohort Study (1, 2) a montré
obstructives du sommeil
é que les apnées
ap
Hypopnée
Hyp
Apnée centrale
associées à une augmentation
sont asso
gmentation de l’hyun index apnée-hypopnée
pertension. Avec
A
(IAH) qui passe de 0 à un IAH > 15, le rapport
l’hypertension est pratiquement
des cotes de l’hyperten
multiplié par trois.
que
rois. Ces résultats suggèrent
suggè
les troubles respiratoires
atoires associés aau sommeil
constituent un facteur de risque d
de l’hypertenco
et, par conséquent,
sion artérielle
ar
quen de la morbicardiovasculaire au sein
dité cardiov
ein de la population
générale.
énérale.
Mais
ais chez les personnes
personn de plus de 65 ans,
le Syndromee d’Apnées O
Obstructives du Sommeil
constitue également
ment un facteur de risque indépendant de la fibrillation
auriculaire (3). Chez
br
150 patients ssouffrant de fibrillation auriculaire,
43% présenta
présentaient des apnées obstructives du
sommeil, 31
31% un syndrome des apnées centraless du sommeil, mais 26% d’entre eux ne
présentaient
en revanche aucun trouble respient
ratoire
o associé au sommeil (4).
La respiration de Cheyne-Stokes, une
forme particulière de trouble respiratoire asfo
socié au sommeil, va de pair avec des formes
graves d’insuffisance cardiaque. Chez ces
patients, la prévalence de la respiration de
Cheyne- Stokes est de 30 à 40%, tandis que
les apnées obstructives du sommeil sont plutôt associées aux formes plus légères (NYHA
de I à III).
La CPAP dans le traitement
des apnées obstructives du sommeil
Le collapsus des voies respiratoires supérieures survenant pendant le sommeil peut
être évité par une attelle pneumatique au
moyen de la CPAP (Continuous Positive
Airway Pressure). Le traitement par CPAP
peut réduire les risques liés aux troubles respiratoires associés au sommeil. Le Dr. Holger
Woehrle, directeur médical Europe de l’entreprise ResMed, a fait état des 30 années
d’expérience dont on dispose au total avec le
traitement par CPAP.
Dans le cadre du traitement par CPAP, on
applique une pression au niveau des voies
respiratoires supérieures au moyen d’un
masque, ce qui génère une sorte «d’attelle
pneumatique» qui maintient les voies respiratoires ouvertes. Les patients souffrant d’apnées obstructives du sommeil ont des valeurs
élevées d’activité nerveuse sympathique musculaire (MSNA). Le traitement par CPAP réduit
l’activation nerveuse sympathique musculaire.
06 _ 2012 _ info@herz+gefäss
RAPPORT SPÉCIAL
L’effet ne devient visible qu’après une période
de traitement prolongée (4).
SAOS et hypertension artérielle
Les résultats d’une méta-analyse composée
de 12 études incluant au total 572 patients
souffrant d’apnées obstructives du sommeil
et d’hypertension artérielle ont montré que la
CPAP réduisait la tension artérielle moyenne
ambulatoire sur 24 h. L’effet du traitement
était plus important chez les patients avec
un degré plus élevé d’apnées obstructives du
sommeil et quand le traitement de l’appareil
de CPAP était utilisé de manière plus effective (6).
La CPAP a également réduit la tension artérielle pendant la nuit (7) chez les patients
présentant une hypertension réfractaire. Une
autre étude incluant 64 patients souffrant
d’hypertension résistant au traitement et d’apnées obstructives du sommeil a mis en évidence une réduction de la tension artérielle
pendant la journée et la nuit chez les patients
ayant utilisé un CPAP, et ce dès 3 mois de
traitement avec une utilisation par nuit pour
chaque patient de plus de 5,8 heures.
SAOS et fibrillation auriculaire
Les patients avec des apnées obstructives du
sommeil non traitées présentent un taux de
réapparition plus élevée de fibrillation auriculaire après cardioversion que les patients sans
diagnostic polysomnographique d’une apnée
du sommeil. L’instauration d’un traitement appproprié par CPAP était associée à un tauxx de
réapparition moins élevée de fibrillation
n auriculaire (8).
SAOS et insuffisance cardiaque
Dans les directives relatives à l’insuffi
l’insu sance
cardiaque publiées en 2008 (9), l’accent
est
l’ac
mis sur la prise en charge des patients souffrant d’une insuffisance
e cardiaque symptomatique et de troubless respiratoires associés
au sommeil (apnées centrales
trales ou obstructives
du sommeil). Ces pathologiess sont associées
associée
à une morbidité et à une mortalité
té accrues.
Le risque est
st réduit par la perte de poids
chez les personnes
ersonnes en surcharge pondérale,
e
par le sevrage
alvrage tabagique et l’abstinence
l’abstine
coolique (niveau de recommandation I, niveau de preuve
reuve C).
Le traitement par un dispositif CPAP doit
être envisagé en cas d’apnées obstructives du
d
sommeil objectivées par polysomnographie /
polygraphie (niveau de recommandation
IIa,
recom
niveau de preuve C). De plus, le traitement
par CPAP a réduit le risque de décès
décè et d’hospitalisation chez les patients so
souffrant d’insuffisance cardiaque
et d’apnées obstructives
c
du sommeil (10
(10). Une observance réduite visà-viss du traitement par CPAP était alors as-
info@herz+gefäss _ 06 _ 2012
sociée à une augmentation
significative du risque de décès et d’hospitalisations.
Dans l’étude canadienne
CANPAP (11), le traitement
par CPAP a certes réduit les
apnées centrales du sommeil, a amélioré la saturation
en oxygène pendant la nuit, a
augmenté la fraction d’éjection, a baissé les concentrations de norépinéphrine et
a augmenté le périmètre de
marche en 6 minutes, mais
n’a pas influencé sur la survie.
Δ MSNA
(salves/min)
4
Non traité
Traité
2
0
-2
-4
-6
-8
-10
-12
*
*
Servoventilation
adaptative (SVA)
-14
1 mois
6 mois
1 an
Fig. 2: effet de la CPAP sur l’activation
atio sympathique (5)
La SVA a été introduite pour
ur
le traitement spécifique de
e
la respiration de Cheyne-Stokes
ne-Stoke en cas d’insuffisance cardiaque chronique. La SVA utilise la faible End Expiratory
xpiratory Positive Airway
Pressure (EPAP), à laquelle on ajoute un niPres
veau variable d’aide inspiratoire (IPAP). Paralvea
lèlement auxx effets
respiratoires décroissants
eff
roissants
pendant la phase de decrescendo de la respiration dee Cheyne-Stokes,
Cheyne-Stoke l’aide respiratoire
(IPAP) est
lorsque la respirast augmentée, et lors
tion du patient augmente
resente à nouveau l’aide res
piratoire est réduite.
À partir
des études publiées,
de la
p
ées, l’effet d
résumé comme suit:
SVA peut être ré
l’IA (normalise la respiral La SVA réduit l’IAH
tion)
l Améliore le sommeil
ction d’éjection
d’é
l Améliore la fraction
ité de vie
v
l Améliore la qualité
l Améliore la vigilance
observa
élevée
l Entraîne une observance
s
sont celles de
l Les questions en suspens
l’effet
ffet à long terme sur le cœur, la mortalité
et la morbidité.
orbidité.
Les réponses à ces questions doivent être apportées
par l’étude SERVE-HF qui porte sur
es pa
le traitement
traiteme par servoventilation adaptative
des troub
troubles de la respiration pendant le sommeil av
avec des apnées essentiellement centrales du sommeil chez des patients souffrant
d’insuffi
sance cardiaque. Le principal critère
d’in
d’évaluation est le délai jusqu’au premier événement (mortalité globale ou hospitalisation
non planifiée en raison d’une aggravation de
l’insuffisance cardiaque); critères d’évaluation
secondaires: économie de la santé, qualité de
vie, tolérance à l’effort, classe NYHA .
Une sous-étude de SERVE doit être
consacrée aux questions suivantes: fonction
ventriculaire gauche, sommeil, BNP, fonction
cognitive. Au 13.06.2012, l’étude est menée
dans 80 centres actifs et inclut 1 035 patients
(sur env. 1 260).
Conclusion
trou
respiratoires associés au
l Less troubles
mm vont de pair avec différents
sommeil
ét
états pathologiques tels que l’hypertenssion artérielle, la fibrillation auriculaire et
l’insuffisance cardiaque.
l La CPAP est une méthode efficace pour :
• réduire l’index apnée-hypopnée
• réduire l’hypertension artérielle associée aux apnées du sommeil
• réduire le retour de la fibrillation auriculaire
• réduire le risque de décès (pas dans
toutes les études) et d’hospitalisation
Littérature:
1. Peppard PE et al New Engl J Med 2000;342:137884
2. Wolk R et al Curr Probl Cardiol 2005;30:625-62
3. Gami AS et al J Am Coll Cardiol 2009;49:565-71
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5. Narckiewicz Z et al Circulation 1999;100:2332-5
6. Haentjens P et al Arch Int Med 2007; 167:757-64
7. Logan AG Eur Resp J2003;21:241-7
8. Kanagala R et al Circulation 2003; 107:2589-94
9. Dickstein K et al European Heart Journal
2008;29:2388-2442.
10. Kasai T et al Chest. 2008 ;133:690-6
11. Bradley TD et al CANPAP Investigators.
N Engl J Med. 2005;353:2025-33
IMPRESSUM
Information: Prof. Dr. Dr. h.c. Walter F. Riesen
Rédaction: Christian Heid
Source: symposium satellite ResMed, congrès annuel
de la SSC 2012, Lausanne
Avec le soutien de ResMed Suisse, Bâle
© Aerzteverlag medinfo AG, Erlenbach
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