RAPPORT SPÉCIAL
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_ 06 _ 2012 43
L’effet ne devient visible qu’après une période
de traitement prolongée (4).
SAOS et hypertension artérielle
Les résultats d’une méta-analyse composée
de 12 études incluant au total 572 patients
souffrant d’apnées obstructives du sommeil
et d’hypertension artérielle ont montré que la
CPAP réduisait la tension artérielle moyenne
ambulatoire sur 24 h. L’effet du traitement
était plus important chez les patients avec
un degré plus élevé d’apnées obstructives du
sommeil et quand le traitement de l’appareil
de CPAP était utilisé de manière plus effec-
tive (6).
La CPAP a également réduit la tension ar-
térielle pendant la nuit (7) chez les patients
présentant une hypertension réfractaire. Une
autre étude incluant 64 patients souffrant
d’hypertension résistant au traitement et d’ap-
nées obstructives du sommeil a mis en évi-
dence une réduction de la tension artérielle
pendant la journée et la nuit chez les patients
ayant utilisé un CPAP, et ce dès 3 mois de
traitement avec une utilisation par nuit pour
chaque patient de plus de 5,8 heures.
SAOS et fi brillation auriculaire
Les patients avec des apnées obstructives du
sommeil non traitées présentent un taux de
réapparition plus élevée de fi brillation auricu-
laire après cardioversion que les patients sans
diagnostic polysomnographique d’une apnée
du sommeil. L’instauration d’un traitement ap-
proprié par CPAP était associée à un taux de
réapparition moins élevée de fi brillation auri-
culaire (8).
SAOS et insuffi sance cardiaque
Dans les directives relatives à l’insuffi sance
cardiaque publiées en 2008 (9), l’accent est
mis sur la prise en charge des patients souf-
frant d’une insuffi sance cardiaque sympto-
matique et de troubles respiratoires associés
au sommeil (apnées centrales ou obstructives
du sommeil). Ces pathologies sont associées
à une morbidité et à une mortalité accrues.
Le risque est réduit par la perte de poids
chez les personnes en surcharge pondérale,
par le sevrage tabagique et l’abstinence al-
coolique (niveau de recommandation I, ni-
veau de preuve C).
Le traitement par un dispositif CPAP doit
être envisagé en cas d’apnées obstructives du
sommeil objectivées par polysomnographie /
polygraphie (niveau de recommandation IIa,
niveau de preuve C). De plus, le traitement
par CPAP a réduit le risque de décès et d’hos-
pitalisation chez les patients souffrant d’in-
suffi sance cardiaque et d’apnées obstructives
du sommeil (10). Une observance réduite vis-
à-vis du traitement par CPAP était alors as-
sociée à une augmentation
signifi cative du risque de dé-
cès et d’hospitalisations.
Dans l’étude canadienne
CANPAP (11), le traitement
par CPAP a certes réduit les
apnées centrales du som-
meil, a amélioré la saturation
en oxygène pendant la nuit, a
augmenté la fraction d’éjec-
tion, a baissé les concentra-
tions de norépinéphrine et
a augmenté le périmètre de
marche en 6 minutes, mais
n’a pas infl uencé sur la survie.
Servoventilation
adaptative (SVA)
La SVA a été introduite pour
le traitement spécifi que de
la respiration de Cheyne-Stokes en cas d’in-
suffi sance cardiaque chronique. La SVA uti-
lise la faible End Expiratory Positive Airway
Pressure (EPAP), à laquelle on ajoute un ni-
veau variable d’aide inspiratoire (IPAP). Paral-
lèlement aux effets respiratoires décroissants
pendant la phase de decrescendo de la res-
piration de Cheyne-Stokes, l’aide respiratoire
(IPAP) est augmentée, et lorsque la respira-
tion du patient augmente à nouveau l’aide res-
piratoire est réduite.
À partir des études publiées, l’effet de la
SVA peut être résumé comme suit:
l La SVA réduit l’IAH (normalise la respira-
tion)
l Améliore le sommeil
l Améliore la fraction d’éjection
l Améliore la qualité de vie
l Améliore la vigilance
l Entraîne une observance élevée
l Les questions en suspens sont celles de
l’effet à long terme sur le cœur, la mortalité
et la morbidité.
Les réponses à ces questions doivent être ap-
portées par l’étude SERVE-HF qui porte sur
le traitement par servoventilation adaptative
des troubles de la respiration pendant le som-
meil avec des apnées essentiellement cen-
trales du sommeil chez des patients souffrant
d’insuffi sance cardiaque. Le principal critère
d’évaluation est le délai jusqu’au premier évé-
nement (mortalité globale ou hospitalisation
non planifi ée en raison d’une aggravation de
l’insuffi sance cardiaque); critères d’évaluation
secondaires: économie de la santé, qualité de
vie, tolérance à l’effort, classe NYHA .
Une sous-étude de SERVE doit être
consacrée aux questions suivantes: fonction
ventriculaire gauche, sommeil, BNP, fonction
cognitive. Au 13.06.2012, l’étude est menée
dans 80 centres actifs et inclut 1 035 patients
(sur env. 1 260).
Littérature:
1.
Peppard PE et al New Engl J Med 2000;342:1378-
84
2. Wolk R et al Curr Probl Cardiol 2005;30:625-62
3. Gami AS et al J Am Coll Cardiol 2009;49:565-71
4. Bitter T et al Dtsches Ärztebl Int 2008;108:164-
179
5. Narckiewicz Z et al Circulation 1999;100:2332-5
6. Haentjens P et al Arch Int Med 2007; 167:757-64
7. Logan AG Eur Resp J2003;21:241-7
8. Kanagala R et al Circulation 2003; 107:2589-94
9. Dickstein K et al European Heart Journal
2008;29:2388-2442.
10. Kasai T et al Chest. 2008 ;133:690-6
11. Bradley TD et al CANPAP Investigators.
N Engl J Med. 2005;353:2025-33
IMPRESSUM
Information: Prof. Dr. Dr. h.c. Walter F. Riesen
Rédaction: Christian Heid
Source: symposium satellite ResMed, congrès annuel
de la SSC 2012, Lausanne
Avec le soutien de ResMed Suisse, Bâle
© Aerzteverlag medinfo AG, Erlenbach
Fig. 2: effet de la CPAP sur l’activation sympathique (5)
4
2
0
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-14 1 mois 6 mois 1 an
Δ MSNA
(salves/min)
Traité
Non traité
**
Conclusion
l
Les troubles respiratoires associés au
sommeil vont de pair avec différents
états pathologiques tels que l’hyperten-
sion artérielle, la fi brillation auriculaire et
l’insuffi sance cardiaque.
l
La CPAP est une méthode effi cace pour :
• réduire l’index apnée-hypopnée
• réduire l’hypertension artérielle asso-
ciée aux apnées du sommeil
• réduire le retour de la fi brillation auri-
culaire
• réduire le risque de décès (pas dans
toutes les études) et d’hospitalisation
ente à nouveau l’aide res
vrage tabagique et l’abstine
(niveau de recommandation I,
Le traitement par un dispositif CPAP doit
être envisagé en cas d’apnées obstructives d
polygraphie (niveau de recom
niveau de preuve C). De plus, le
par CPAP a réduit le risque de décè
pitalisation chez les patients so