Deuxième partie - Devenir Un en Christ

publicité
Notes télégraphiques de son exposé
relues par Marie-Christine Bernard
Notre vocation : devenir à la hauteur de notre filiation de Dieu. Le Christ Jésus l’a été en totalité. Il
est LE FILS.
Pour nous, c’est plus compliqué à cause de notre difficulté à exercer notre liberté. Le Seigneur le sait,
car il arrive que nous choisissions ce qui ne nous convient pas. Le Christ vient donc à notre rencontre
pour nous délivrer de tout ce qui nous empêche d’y accéder.
« AVANCER EN ENFANTS DE DIEU »
Donc, vivons comme des fils et des filles de Dieu, et manifestons notre filiation divine !
Dans l’Evangile de St Jean, au chap. 8 , se pose un problème d’identité : qui est Jésus ? Vrai Dieu ?
vrai Homme? Les Conciles ont donné des réponses, mais on ne sait pas tout. On ne peut pas mettre
la main sur quelqu’un.
Juste avant, il y a l’épisode de « la femme adultère » . A partir de là, Jésus prononce un long discours.
Les juifs se posent des questions, et lui posent des questions. Il répond : « Si vous demeurez dans ma
Parole, vous serez vraiment des disciples, vous connaîtrez La Vérité, et vous serez «des hommes
libres » sous-entendu des hommes libérés du péché qui est ce poison nous interdisant d’être
heureux.
Mais les juifs répondent : « Nous sommes de la descendance d’Abraham » (c’est-à-dire nous ne
sommes pas des esclaves !). Ils se posent avec une étiquette. Ils n’ont pas compris.
Jésus leur dit alors : « Celui qui commet le péché est esclave du péché. »
Ce qui nous fait parler, c’est ce qu’on nous a dit depuis notre naissance ou bien ce qui nous
vient de la Parole et qui nous fait vivre.
Soit on parle selon la chair, soit on parle selon l’esprit.
Qu’est-ce qui résonne en nous de juste ? A quoi reconnait-on la justesse de ce qui vient de
l’intérieur?
Qu’est-ce qui nous laisse un goût de joie et de paix ? Voilà le signe de l’esprit.
Christian BOBIN dit : « La Vérité est une ambiance, on ouvre un livre, on entre dans une pièce et on
sait. »
La Parole de Dieu est Vérité : accueillie avec justesse, elle est apaisante, vigoureuse et apaisante.
Jésus dit, en parlant de Dieu, "Ce que je vous dit c’est ce qui vient de mon Père » (le nôtre aussi :
dans une société patriarcale comme celle de la Bible, le père est la figure par excellence de l’origine
de la vie et de ce qui permet d’assurer l’existence, c’est pourquoi Dieu est appelé Père) ". Si on
s’ouvre à ça, à la Parole du Christi qui vient du lieu de notre propre origine, on est libre. Si on se
ferme, on est et on reste esclave.
Quand on est infidèle, on est assimilé à des prostitués (comparaison souvent rencontrée dans la
Bible, quand le peuple se détourne de Dieu).
Jésus répond : « Si vous ne comprenez pas ce que je dis, c’est que vous n’écoutez pas votre Père », et
le dialogue se poursuit entre Jésus et le Juifs. On voit très clairement que ce qui travaille le
monde, c’est le « diable » celui qui divise, c’est la figure du mal.
Il y a un lien entre les 3 termes suivants : mal, mensonge, le malin = le diable.
Quand on dit que les H. ont choisi de vivre cette orientation, c’est du mensonge. Ils ne choisissent
pas. Ils ont à choisir comment vivre leur sexualité, question qui nous concerne tous.
Reconnaître qu’on est H, dans un milieu qui tend à rejeter les homos, c’est difficile. Souvent, on se
ment à soi-même, et aux yeux des autres, on fait semblant de ne pas l’être. Etre vrai, c’est la porte
vers la liberté. On peut alors s’avancer devant le Seigneur, sans « ombre ni trouble au visage »
comme dit le psaume et dire « Tout indique que je suis homo... Me voici Seigneur ». Ce n’est pas un
problème pour Dieu. Mais, tant qu’on ne s’accepte pas, on est dans le mensonge pour soi- même et
pour l’entourage, on est coupé de soi-même, donc de la source de vérité qu’est Dieu.
Après, une fois qu’on a accepté cette qualité, il faut traiter ça socialement et, nous savons bien que
ce n’est pas toujours simple.
Remarque de qqn : « Dans l’idéal, on devrait ne pas avoir à faire un travail sur soi pour se
reconnaître H."
Réponse : en effet. C’est pareil dans le mouvement d’émancipation des femmes. Au début, les
femmes se sont mises à faire des études, puis ça s’est arrêté là, car elles se mariaient pour avoir des
enfants. Mais alors, au bout d’un certain temps, il manque quelque chose à leur développement
personnel. Certaines culpabilisaient de faire des études et devaient aller voir un psy.à cause de cela.
A contrario, une femme qui choisit de ne pas avoir d’enfant, ce n’est pas « normal » !
La question : le choix et comment on le traite et on le vit socialement.
MCB trouve intéressant le roman « Millénium » , qui parle d’un homme qui découvre son H. alors
qu’il est marié. Ce livre donne à voir des manières de vivre différentes de « la norme » qui sont
banalisées par la façon dont elles sont racontées.
Remarque : tant qu’il y a une majorité, il faudra toujours affirmer son identité H parce qu’on sera
toujours une minorité.
Ce qui a beaucoup bougé ces dernières années, c’est le rapport à la sexualité. Par le passé, , même
avant la pilule, il y a toujours eu une recherche de séparation entre le plaisir sexuel et le projet
d’enfant. C’est typiquement humain, ça. Mais ce n’était pas intégré. Aujourd’hui, c’est un acquis : la
sexualité comme un jeu, un plaisir partagé entre adultes consentants, sans qu’il y ait nécessairement
projet d’enfants, ça fait partie intégrante de notre culture. Même le magistère confirme que la
relation sexuelle dans un couple marié n’est pas uniquement orientée vers la procréation, mais aussi
vers le bienfait qu’elle procure. Mais pour des raisons longues à exposer, il reste dans l’Eglise de gros
freins.
Quand elle a cherché à mettre de l’ordre dans la validité des mariages, l’Eglise a de facto protégé les
femmes contre les abus dont elles étaient couramment victimes.
Ce qui fait partie de notre spécificité humaine, en matière de sexualité, c’est d’avoir à réguler ses
pulsions. En vue de quoi, ça, ça dépend des philosophies de chacun. Mais la sexualité humaine exige
cette régulation.
Les lignes sont en train de bouger dans la société et dans l’Eglise.
(Remarque : Dieu a apporté une connaissance sur Son identité . Le Théologien Karl RAHNER disait :
« Dieu s’est auto-communiqué !" ( Je suis celui Qui est) La Bible nous fait connaître ce que Dieu a
voulu nous révéler de ce qu’est l’homme. Force est de constater qu’il y a un écart entre cette
anthropologie Biblique et « ce que je vis » ...Anthropologie Chrétienne ? Anthropologie Biblique ?
Réponse : On peut dire qu’il y a "une certaine idée de l’homme » qui est développée dans la Bible.
Cela répond à ma question du sens. Mais l’anthropologie « scientifique » ne se limite pas à une
certaine idée de l’homme.)
On est tous appelés à être heureux !
Pourtant, nous autres humains avons du mal à être heureux, à être au rendez-vous de la joie. Dans
l’Eglise, on est marqués par « le péché »... Le mot péché permet à l’Eglise de mettre un mot sur ce
problème.
Le confessionnal est une merveilleuse invention de l’Eglise catholique : dans une relation avec une
personne, un prêtre en l’occurrence, çela permet de traiter cette culpabilité liée à mon péché .
Quand j’ai blessé l’Amour, j’ai offensé Dieu. Normalement, je mériterais qu’il me jette…à moins qu’Il
me pardonne. Le bonheur avec Lui, c’est qu’Il est toujours prêt à pardonner, à exercer sa
miséricorde. Mais Il ne le peut pas si je ne reconnais pas mon péché ! Ce serait comme recevoir un
cadeau que je refuserais d’ouvrir et que j’abandonnerais dans un coin.
Dire « ce n’est pas de ma faute », c’est nier sa propre liberté. Dire : « J’ai péché » (quand c’est le
cas) , c’est exercer sa liberté.
Le Christ nous révèle ce que signifie véritablement être humain, l’être en plénitude, l’être sans
réserve, tel que le Créateur l’a rêvé en le créant. Il est l’intelligence même de l’humain. C’est
pourquoi contempler le Christ, s’imprégner de sa Parole, c’est apprendre de lui à ajuster nos vies
pour qu’à notre tour nous laissions l’Eprit épanouir notre humanité, dans la singularité de chacun.
Nous sommes chacun, travaillés par l’altérité. Certes, la matrice de l’être humain est
l’hétérosexualité. Mais la réalité de l’altérité ne se limite pas à la différences des sexes en Mâle et
Femelle. C’est de personne à personne que cela va se traiter.
Dieu est celui qui s’auto-communique, il parle de l’intérieur, et au présent. Dans Jérémie [31, v 33] et
aussi Ezéchiel [ chap. 11, v 19-20 ; chap. 36, v 26-27 ; chap. 37, v 14] . Il dit « Je vais parler au cœur de
mon peuple et au cœur de chacun ». C’est pourquoi , la Foi libère de la peur.
Remarque d’un participant : le Pape François est allé, pendant son voyage à New-York, rencontrer
quelqu’un qui avait refusé de marier un couple H.
MCB : en effet, le Pape François manifeste son désir d’être en vérité sur ces questions-là.
Autre remarque : Vous avez dit que" nous sommes tous bisexuels"….Pouvez vous expliciter?
MCB : l’identité n’est pas aussi simple et aussi fixée qu’on l’imagine habituellement. Il y a des étapes
de maturation dans la vie d’une personne. Ainsi, il n’est pas rare de passer par une étape H même si
l’orientation dominante se révèlera être hétéro. Quant à la dimension plaisir de la sexualité, elle est
multiforme… Et l’affectivité se développe et s’exprime de bien des manières. La réflexion sur tout ça
en est à ses débuts. J’aurais besoin de beaucoup plus de temps pour être plus précise. Je ne fais ici
qu’évoquer cette hypothèse d’une bi-sexualité potentielle de l’humain.
Beaucoup de choses sont en train de bouger dans la société, le rapport aux minorités va bouger
aussi, et ça devrait aider tout le monde à participer à la vie sociale.
www.mariechristinebernarnd.org
*
*
*
11h50 : fin de l’exposé.
Nous nous retrouvons en petits groupes. Question proposée par MCB pour notre partage :
Entre ce que j’ai entendu hier soir à la veillée, ce matin à la prière, ce que j’ai partagé avec les amis et
amies en arrivant ici, ce que je viens d’entendre, qu’est-ce qui me vient ?
-
Une confirmation ?
-
Une interrogation ?
-
Un commentaire
-
Autre chose ?
Téléchargement