Historique
Avant de devenir une science à part entière, la mécanique a longtemps été une section des mathématiques.
De nombreux mathématiciens y ont apporté une contribution souvent décisive, parmi eux des grands noms tels
que Euler, Cauchy, Lagrange, ... Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la mécanique a été le domaine applicatif naturel
des mathématiques, le domaine dans lequel on pouvait tenter de faire entrer les faits expérimentaux dans le cadre
rigoureux des mathématiques. Inversement, certains problèmes de mécanique ont donné naissance ou orienté
l'intérêt des mathématiciens vers des théories telles que la géométrie ou les équations différentielles.
Historiquement, la mécanique statique a été le premier domaine étudié par les savants. De l'antiquité jusqu'au
Moyen Âge des notions fondamentales telles que l'équilibre, le célèbre bras de levier d'Archimède (287 av JC –
212 av JC) (« Donnez-moi un appui et un levier et je soulèverai la terre. »)ou encore la notion beaucoup plus
abstraite de force ont été étudiées. Plus tard, l'intérêt s'est porté vers la dynamique, c'est-à-dire les phénomènes
qui régissent le mouvement des solides, domaine dans lequel Galilée, pour la chute des corps, et Newton dans ses
célèbres Philosophiae Naturalis Principia Mathematica ont apporté des contributions décisives.
Toutefois, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la mécanique se séparait en deux branches : la mécanique du point d'un
côté et la mécanique des fluides de l'autre. Dans le cas de la mécanique du point, les objets étudiés sont supposés
implicitement indéformables et le mouvement du solide complet peut alors être décrit par le mouvement d'un de
ces points remarquables : le centre de gravité. Il a fallu attendre le courant du XIXe siècle pour voir apparaître les
premières théories des solides déformables qui allaient permettre de réunir la mécanique des solides et la
mécanique des fluides dans un même cadre, celui de la mécanique des milieux continus.
Parallèlement, un autre formalisme prenait naissance pour expliciter le mouvement des solides : Lagrange, dans
un premier temps, puis Hamilton ont développé une approche dite analytique qui prenait comme axiome non plus
l'équilibre des forces et de l'accélération mais l'existence d'un potentiel d'énergie minimal auquel obéit tout
mouvement de solide. On peut démontrer que cette approche est rigoureusement équivalente à l'approche
newtonienne ; elle permet toutefois de développer un formalisme radicalement différent. Les principaux domaines
de la physique ayant recours à la mécanique analytique sont la physique du solide et le mouvement de
mécanismes complexes tels que les bras de robot.
Au début du XXe siècle, Einstein a développé sa célèbre théorie de la relativité et a mis en évidence les
insuffisances de la mécanique telle qu'elle a été décrite par Newton. Toutefois, il s'avère que cette dernière
constitue un cas particulier de la théorie de la relativité dès lors que l'on considère des vitesses relativement
faibles. On a alors défini la mécanique newtonienne, ou mécanique classique, comme le domaine de la physique
qui décrit les mouvement des corps à des vitesses faibles devant celle de la lumière (soit très inférieures à
300 000 km/s environ). Dans ce domaine, tout en étant plus simple, elle fournit des résultats très voisins de ceux
de la relativité restreinte, adaptée quant à elle à tous les domaines de vitesse.
Conceptuellement, la mécanique a connu trois révolutions :
1. la prise de conscience que c'est l'accélération qui est proportionnelle à la force (on pensait initialement que
c'était la vitesse) ;
2. la prise de conscience que le mouvement des planètes est régi par le même phénomène que la chute des
corps, la fameuse attraction universelle de Newton ;
3. la modélisation de la gravitation non plus par une force, mais par une déformation de l'espace avec la
théorie de la relativité générale d'Einstein.