Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur
1. La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
1.1. L’environnement ; un bien commun en perdition…
Objectifs de savoir : définir un bien commun / nommer les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique /
nommer quelques causes des dégradations environnementales
- L’environnement est un bien commun
Non excludable (non-exclusion)
Biens collectifs purs
(phare, défense nationale, l’air, etc.)
Biens de club / biens collectifs impurs (programme
TV crypté, autoroute à péage, etc.)
Biens en commun
(pêche d’un banc de poisson par un chalutier)
Biens privés (pomme, vêtement, etc.)
Définition :
Les biens communs sont des biens non excludables mais rivaux. On peut accéder librement à ces biens
mais avec le risque que ces biens soient dégradés ou surexploités.
Garrett Hardin est biologiste. Malthusien, il voit dans l'accroissement de la population un grand danger et estime que la
liberté de procréer conduira inévitablement à la ruine. Dans « The Tragedy of commons », il montre comment l'usage
collectif de terres communales aboutit, en l'absence de régulation, à la ruine des paysans. Chaque paysan a le droit de
faire pâturer autant de vaches qu'il souhaite sur les terres communales. Individuellement, chaque paysan a donc intérêt à
mettre le plus grand nombre d'animaux possibles sur les prés. Ce faisant, il contribue à ce que peu à peu les terres soient
surchargées de vaches. Ainsi, chaque animal supplémentaire fait baisser le rendement laitier par tête, mais cette perte se
fera aux dépens de l'ensemble des paysans. On peut bien entendu tirer deux conclusions de cette « tragédie ». La première
consiste à montrer que ce scénario réfute les postulats classiques selon lesquels la somme des intérêts individuels conduit
à l'intérêt général. En l'occurrence, la somme des intérêts individuels conduit à la ruine générale. On peut aussi démontrer
que cette tragédie illustre comment l'absence de droits de propriété sur les biens environnementaux empêche la bonne
allocation des ressources. C'est bien entendu cette deuxième interprétation que choisissent les auteurs partisans d'une
privatisation des biens environnementaux. Pour ces derniers, le scénario de Garrett Hardin démontre que l'absence de
droit de propriété sur les biens environnementaux conduit à la ruine de l'environnement.
Source : Abdelmalki, et Mundler. Économie de l'environnement et du développement durable. De Boeck, 2010.
Lorsque les droits de propriété n’existent pas, chacun a intérêt à se comporter en « passager clandestin », à surexploiter la
ressource gratuite à son profit en négligeant l’impact de ses décisions sur des tiers ou sur la collectivité (externalités) ;
c’est pourquoi les difficultés sont particulièrement fortes concernant les biens publics globaux comme le climat. Or des
ponctions excessives sur les ressources peuvent porter atteinte de façon irréversible à la capacité de renouvellement
naturel (si des seuils critiques sont dépassés) ou épuiser les ressources non renouvelables, ou à durée de renouvellement
dépassant le temps historique (minéraux).
Source : Guillaume Gaulier et Nina Kousnetzoff, L’économie mondiale 2007, Ed. La Découverte Coll. Repères, 2006
1/ Présentez la tragédie des biens communs de Hardin à l’aide des deux textes précédents (utilisez obligatoirement du
vocabulaire technique tel que externalités, passager clandestin, bien commun, stratégie individuel, bien-être individuel et
bien être collectif, droits de propriété, défaillance du marché, etc.).
_________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________________________