un rôle important, et comme les États-Unis disposent alors des trois quarts du stock
mondial d’or, le dollar devient ipso facto le centre du système. Ainsi, la conférence de
Bretton Woods débouche sur la mise en place d’un système de changes fixes, dans
lequel chaque monnaie est convertible
en dollar avec une marge de fluctuation
de ±1 % (voir fiche 48), le dollar étant lui-
même convertible en or, au taux de 35 $
pour une once.
Ce système a garanti pendant de
nombreuses années une relative stabilité
monétaire internationale. Mais sa viabi-
lité dépend de la confiance qu’ont les
autres pays dans le dollar, donc du degré
de rareté de cette monnaie au niveau
international.
qLa crise du système
de Bretton Woods
La stabilité du système supposait que
la balance commerciale américaine ne
soit pas déficitaire. Or, elle le devient à
partir des années soixante, du fait de la
baisse des importations européennes.
Les États-Unis utilisant le dollar pour
régler leur déficit, la quantité de dollars
détenue à l’extérieur augmenta. En
même temps, du fait de la multiplication
des échanges internationaux, de nom-
breuses banques non résidentes aux
États-Unis accordèrent des crédits en
dollars à des non-résidents américains.
La multiplication de ces « euro-dol-
lars » amplifia l’abondance de dollars qui
finit par saper la confiance dans cette
monnaie. À partir de 1971, le système de Bretton Woods dépérit alors lentement :
après une dévaluation du dollar par rapport à l’or et un élargissement des marges de
fluctuation (passant à ±2,25 %), les monnaies flottent progressivement avant que les
accords de la Jamaïque, en 1976, ne décrètent officiellement que l’or n’est plus liqui-
dité internationale.
Depuis cette date, le système monétaire international est devenu instable, malgré les
efforts de gestion concertée des parités cherchant à limiter les trop fortes fluctuations
des cours du dollar (accords du Plaza et du Louvre en 1985 et 1987). Cette monnaie
reste toujours le moyen de paiement international le plus utilisé. Elle est néanmoins
concurrencée par le yen et l’euro, qui s’impose progressivement comme une monnaie
forte, du fait de la politique monétaire restrictive de la BCE.
115
Vers une réforme du SMI
Les crises financières ont ranimé la
nécessité de renforcer l’ordre financier
mondial. La réforme du système moné-
taire et financier international, initiée en
1998 sous l’égide du FMI, aborde les
points suivants :
• améliorer le fonctionnement des mar-
chés financiers par une régulation ren-
forcée et une plus grande transparence
des opérations;
• renforcer la prévention et la sur-
veillance ;
• placer la notion de « gouvernance » au
centre des missions des institutions
financières internationales, et notam-
ment du FMI;
• améliorer la capacité d’action du FMI;
• mieux conseiller les pays émergents
dans leurs choix monétaires et finan-
ciers, notamment en matière de régime
des changes.
Signe encourageant, la régulation
financière internationale a considéra -
ble ment avancé depuis la création en
février 1999 du FSF (Forum de stabilité
financière).
Source :
Cahiers français,
n° 301, mars 2001.