monétaires nationales - qui va voler en éclats dans cette décennie 1970.
Va exploser plus spécialement - mais, au vrai, tout se tient - le régime
universel des taux de change fixes, remplacé - dans une fonction de
« soupape » (pour « encaisser » les chocs pétroliers) que vont glorifier
nombre de théoriciens : souplesse, indépendance des politiques
économiques nationales,… - par le régime des taux de change flottants.
Les dates les plus significatives de l’écroulement du système de Bretton
Woods, durant cette décennie 70, sont encore bien présentes dans nos
mémoires, pièce en trois actes, en quelque sorte :
Acte 1, 5 août 1971 : le Président Nixon annonce unilatéralement la
suspension de la convertibilité du dollar en or, cessant de soutenir la
parité fixe avec le métal jaune ;
Acte2, 1973 : le dollar devient flottant. La FED - la banque centrale
des Etats-Unis - annonce, en effet, qu’elle ne garantit plus un quelconque
rapport entre le dollar et les autres monnaies ; les Américains affirmant
qu’ils n’ont aucune obligation vis-à-vis de leur monnaie ;
Acte 3, janvier 1976 : les accords de Kingston, à la Jamaïque,
officialisent l’abandon du système de changes fixes, organisé, de fait,
autour - on l’a dit - de l’étalon dollar et l’avènement du flottement
généralisé des monnaies.
On se retrouvait bien, ainsi, au final, avec ce que plus d’un
commentateur a cru possible d’appeler un « non système monétaire
international ».
On ne devait pas, bien sûr, en rester à ce « non SMI » dans les
décennies qui vont suivre. On va s’attacher, en effet, à reconstruire - non
sans difficulté - un « semblant » de SMI public, autour, en théorie, de ce
qu’il est convenu d’appeler « le système d’étalon DTS (Droits de Tirage
Spéciaux) pour le change » (on a parlé « d’or…papier »). Mais, comme
demeuraient, pour l’essentiel, les taux de change flottants - qui marquent
l’émergence d’une rationalité privée par rapport à la rationalité publique
des changes fixes, qui signifient que la guerre économique et commerciale
entre nations est « officiellement » engagée sur la base d’une expression
directe des rapports de force -, ces quelques éléments d’un SMI public
vont être supplantés, submergés, par le développement d’un véritable
« Système Financier International » (SFI) privé, qui va être la réalité des
décennies 80 et, surtout, 90-2000 (capitalisme et marché mondial des
capitaux, globalisation financière,…) avec, simultanément - qu’on pense à
la 2ème grande croissance du XXème siècle (années 90) - l’essor - mieux,
l’orgie - de l’endettement à l’intérieur comme à l’extérieur des Etats, tout
cela débouchant - après de multiples et sérieuses alertes (crise financière
internationale de 1997-1999 en Asie, Russie, Amérique Latine) - sur le
krach bancaire et boursier géant mondial d’aujourd’hui (2007-2008).
● On entend donc, demain, proposer - sous le label, on l’a vu, de
Bretton Woods « II » -, l’architecture d’un nouveau SFI qui serait parvenu
à « refonder » le capitalisme financier, c’est-à-dire à le réguler sur le plan
mondial pour éviter, à l’avenir, la débâcle à laquelle il vient de nous
amener, en organisant des transactions sur des bases complètement
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