Paris, le 24 février 2015 
 
Communiqué de presse 
 
L’implication des cellules NK démontrée chez les patients de 
la cohorte ANRS EP 47 VISCONTI  
 
Chez certains patients infectés par le VIH, comment expliquer qu’on ne détecte pas le virus 
dans le sang, plusieurs  années  après  l’arrêt  de  leur  traitement?  Une  étude  menée  sur  la 
cohorte  ANRS  EP  47  VISCONTI  met  en  évidence  le  rôle  des  cellules  NK,  situées  en 
première  ligne  lors  d’une  réaction  immunitaire.  Les  résultats de  leurs  travaux  font  l’objet 
d’une présentation orale le 24 février 2015, lors de la 22ème Conférence sur les rétrovirus et 
les infections opportunistes (CROI 2015) qui se déroule à Seattle (Etats-Unis).  
 
La cohorte française ANRS EP 47 VISCONTI (dont le responsable est le Dr Laurent Hocqueloux, 
Hôpital Orléans La Source, France) rassemble 14 patients séropositifs ayant la particularité rare 
de présenter un contrôle de l’infection par le VIH, plus de huit ans après l’arrêt de leur traitement. 
Chez  ces  patients,  une  thérapie  antirétrovirale  a  été  initiée  précocement,  pendant  la  primo-
infection (dans les dix semaines qui suivent la contamination). Ils ont poursuivi le traitement sur 
une période médiane de trois ans, avant de faire le choix de  l’arrêter.  Depuis  cet  arrêt,  le  virus 
reste indétectable dans les prélèvements sanguins. 
 
Après  un  arrêt  de  traitement  anti-VIH,  dans  la  majorité  des  cas,  la  charge  virale  réapparait 
rapidement. Les patients de la cohorte ANRS EP 47 VISCONTI se retrouvent dans une situation 
qui  s’apparente  à  une  « rémission fonctionnelle »  prolongée,  l’évolution  naturelle  du  virus  étant 
bloquée.  Ces  patients,  baptisés  « contrôleurs  post-traitement »,  se  distinguent  des très  rares 
contrôleurs naturels du VIH (moins de 1% des cas), qui restent avec un virus indétectable dès le 
début de l’infection et n’ont donc pas besoin de traitement. 
 
Pour comprendre les mécanismes  en jeu, le Dr Daniel Scott-Algara (Unité de Régulation des 
Infections  Rétrovirales,  Institut  Pasteur)  et  ses  collègues,  se  sont  intéressés  aux  cellules  NK 
(Natural Killer) des patients de la cohorte ANRS EP 47 VISCONTI. Ces cellules immunitaires sont 
particulièrement actives en début d’infection.  
 
Leurs  travaux  montrent  une  surexpression  de  certains  récepteurs,  les  KIR  (Killer  Cell  Ig-like 
Receptors), à la surface des cellules NK des patients  de la cohorte ANRS EP 47 VISCONTI, 
comparativement  à  celles  provenant  d’individus  non  infectés,  de  patients  séropositifs,  traités  ou 
non, et de contrôleurs naturels du VIH. Or, ces récepteurs sont connus pour être associés à une 
progression plus lente de l’infection par le VIH. 
 
Evaluée en laboratoire, l’activité cytotoxique des cellules NK des patients de la cohorte ANRS EP 
47 VISCONTI  ne  s’est  pas  pour  autant  révélée  plus  intense,  contrairement  à  ce  qui  a  pu  être 
observé pour  les  cellules  NK  des  contrôleurs naturels  du  VIH.  Elles  ont toutefois présenté la 
particularité  de  secréter  davantage  d’interferon-γ  (IFN-γ),  une  protéine  signal  qui  limite  la 
propagation virale en début d’infection, par l’activation de macrophages.  
 
Enfin, pour déterminer la capacité des cellules NK de ces patients à inhiber la réplication du virus,