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“q14001” — 2014/4/7 — 9:41 — page 3 — #3
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degré n, tout comme
χ
Mqu’il divise ;
π
Met
χ
Métant
unitaires, ils sont donc égaux. D’où l’inclusion directe.
Pour l’inclusion réciproque, on utilise que Cest al-
gébriquement clos. Soit M∈Mn(C)tel que
π
M=
χ
M.
On note donc (
λ
1, ...,
λ
q)(q∈N∗) les racines deux à
deux distinctes de
π
M,et(n1, ..., nq)leurs multiplici-
tés ; puisque
π
M=
χ
M=Π(Y−
λ
i)ni,ona:∑ni=n.
D’après le lemme des noyaux : Cn=Ker(
π
M(M)) =
⊕Ker(M−
λ
i.In)ni((1)). Pour chaque i∈{1, ..., q},
Ker(M−
λ
i.In)ni=Ker(M−
λ
i.In)ni−1(sinon, on au-
rait un polynôme annulateur de Mde degré strictement
inférieur au degré de
π
M, ce qui est absurde) ; ainsi,
∀i∈{1, ..., q},∃Xi∈Ker(M−
λ
i.In)niKer(M−
λ
i.In)ni−1. Soit alors X=∑Xiet montrons que la
famille (X,MX, ..., Mn−1X)est libre. Soit un poly-
nôme Rtel que R(M)X=0. Par linéarité de R(M),
on a donc : ∑R(M)Xi=0((2)).Or,∀i∈{1, ..., q},
R(M)Xi∈Ker(M−
λ
i)ni. Ainsi, d’après les relations
(1)et (2), on obtient : ∀i∈{1, ..., q},R(M)Xi=0.
Par construction, pour tout i,(Y−
λ
i)niest le poly-
nôme minimal ponctuel de Xi:(Y−
λ
i)ni.C[Y]={P∈
C[Y]|P(M)Xi=0}. Or, pour tout i,R(M)annule Xi;
d’où, pour tout i, (Y−
λ
i)nidivise R.Les
λ
iétant
deux à deux distincts, les polynômes (Y−
λ
i)nisont
deux à deux premiers entre eux, donc : Π(Y−
λ
i)ni|R.
Ainsi, Rest de degré au moins ∑ni=n. Par consé-
quent, on a trouvé X∈Mn,1(C)tel que la famille
(X,MX, ..., Mn−1X)soit libre. D’où l’inclusion réci-
proque, et le théorème.
Nous pouvons désormais nous intéresser au cas gé-
néral grâce au procédé générateur.
Théorème 4. {M∈Mn(K)|∃X∈Mn,1(K):
(X,MX, ..., Mn−1X)libre}={M∈Mn(K)|
χ
M=
π
M}, K étant un sous-corps quelconque de C.
Pour la première inclusion, on utilise l’inclusion di-
recte du cas complexe :
{M∈Mn(K)|∃X∈Mn,1(K):
(X,MX, ..., Mn−1X)libre}
⊆{M∈Mn(C)|∃X∈Mn,1(C):
(X,MX, ..., Mn−1X)libre}∩Mn(K)
⊆{M∈Mn(C)|
χ
M=
π
M}∩Mn(K)
⊆{M∈Mn(K)|
χ
M=
π
M}.
Pour l’inclusion réciproque, on se donne
M∈Mn(K)tel que
π
M=
χ
M.Ainsi,M∈
{N∈Mn(C)|
χ
N=
π
N}; d’après le cas com-
plexe, il existe donc X∈Mn,1(C)tel que la
famille (X,MX, ..., Mn−1X)soit libre, c’est à dire :
det(X,MX, ..., Mn−1X)=0. D’après le procédé géné-
rateur appliqué à X,ilexistem∈N∗,(e1, ..., em)∈Cm
base de VectK{xi|i∈{1, ..., n}} (où x1, ..., xnsont
les coordonnées de X), et (X1, ..., Xm)∈(Kn)mtels
que : X=∑Xi.ei. Posons alors Φ:(f1, ..., fm)∈
Cm→ det((∑Xi.fi),M(∑Xi.fi), ..., Mn−1(∑Xi.fi)).Φ
est polynomiale et non nulle en (e1, ..., em). K étant
infini (tout sous-corps de Ccontient Q, puisqu’il
contient 1Cet que c’est un corps), Φrestreinte à K est
non identiquement nulle. Ainsi : ∃(f1, ..., fm)∈Km:
det((∑Xi.fi),M(∑Xi.fi), ..., Mn−1(∑Xi.fi)) =0.
Finalement, avec Z=∑Xi.fi∈Km,ona:
(Z,MZ, ..., Mn−1Z)libre. On a donc la seconde
inclusion, et le théorème général.
L’équivalence des définitions 1 et 2 étant démontrée
dans tout sous-corps de C, que dire de deux propriétés
bien connues de l’ensemble des matrices dans le cas
complexe, étendues à un corps quelconque ? On s’in-
téresse donc, pour clôturer cette étude des matrices cy-
cliques dans les sous-corps du corps des complexes,
aux deux propriétés suivantes :
Propriété 1. CKest ouvert dans Mn(K).
Propriété 2. CKest dense dans Mn(K).
La première se démontre indifféremment dans C
et ses sous-corps à partir de la première défintion
des matrices cycliques. Soit M∈CK.IlexisteX∈
Mn,1(K)tel que (X,MX, ..., Mn−1X)soit libre, donc :
det(X,MX, ..., Mn−1X)=0. Soit Φ:A∈Mn(K)→
det(X,AX, ..., An−1X).Φest polynomiale, donc conti-
nue ; et M∈Φ−1(K∗).SiK∗est ouvert, alors on peut
conclure qu’il existe un voisinage ouvert de M dans
CK. De manière générale, il suffit de remarquer que
CK=CC∩Mn(K);or,CCest ouvert car C∗est ou-
vert, d’où CKest un ouvert relativement à Mn(K).
Pour la deuxième propriété, on la montre aisément
dans le cas particulier du corps des complexes.
Soit A∈Mn(C); on montre classiquement que A
est limite d’une suite de matrices à valeurs propres
deux à deux distinctes (matrices cycliques, puisque
le degré du polynôme minimal de M∈Mn(C)est
au moins le nombre de valeurs propres distinctes
de M). Cétant algébriquement clos, Aest trigona-
lisable : ∃P∈GLn(C),T∈Mn(C):A=PT P−1,
avec Ttriangulaire supérieure. Notons
λ
1, ...,
λ
nles co-
efficients diagonaux de T. Pour i∈{1, ...n},p∈N∗,
posons
μ
i(p)=
λ
i+i
p;∀i,j,
μ
i(p)=
μ
j(p)⇒
λ
i=
λ
jet p=
i−j
λ
i−
λ
j
≤
n
min{|
λ
k−
λ
l||
λ
k=
λ
l}
. Ainsi, pour
p>
n
min{|
λ
k−
λ
l||
λ
k=
λ
l}
, en notant Tpla matrice tri-
angulaire supérieure égale à T, avec les coefficients
(
μ
i(p)) sur la diagonale, Tpest à valeurs propres deux
à deux distinctes. Finalement, Aest la limite de la
suite (Ap), où, pour tout p,Ap=PTpP−1est cyclique.
Ceci étant prouvé pour tout A,CCest donc dense dans
Mn(C).
Dans le cas général, raisonnons par l’absurde en
supposant qu’il existe A∈Mn(K)et r>0 tels que
B(A,r)∩CK=/0, où B(A,r)={M∈Mn(C)|M−
Juillet-août-septembre 2014 3