Les observations des voyageurs dans la plupart des pays du monde

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Thème introductif d’histoire : Les Européens dans le peuplement du monde
1ère partie : la stabilité des espaces peuplés
3- Malgré des crises ponctuelles et locales
Document : Peuplement et ressources, une problématique ancienne
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Un texte qui permet de mettre en évidence sur le temps long l’importance de l’action humaine
dans « l’hospitalité » ou « l’hostilité » de certaines régions du monde.

Autre intérêt : permet éventuellement de faire le lien avec le thème introductif de géographie
sur les inégalités, les déséquilibres, les besoins des hommes et de mettre dès le début de
l’année les préoccupations actuelles en perspective avec les préoccupations ancestrales
(millénaires) des sociétés humaines.
Du peuplement en relation avec l’agriculture
« Les observations des voyageurs dans la plupart des pays du monde, donnent lieu de poser comme un
premier principe et comme une vérité incontestable, que la terre de soi-même et sans le travail de
l’homme, ne produit guère de ce qui est utile à la conservation et aux besoins de la vie. Les vastes
régions incultes, qu’on trouve dans les climats les plus favorables de la terre, en sont une preuve
convaincante. La comparaison de l’état ancien et moderne de l’Assyrie, de la Mésopotamie, de la
Palestine, de l’Asie Mineure, de la Grèce, de l’Espagne, démontre que la fertilité et le produit d’un
pays est toujours en raison de sa population. À mesure que celle-ci diminue, la stérilité augmente.
[…]
On ne peut traverser à présent la Turquie asiatique qui comprend l’ancienne Syrie, la Mésopotamie,
etc. que par caravanes, qui se pourvoient d’avance de tout ce qui est nécessaire pour vivre, parce
qu’elles ne trouvent souvent ni habitations ni nourriture en plusieurs jours de chemin. Autrefois,
cependant, ces pays furent les plus peuplés et les plus fertiles du monde entier. La même observation a
lieu à l’égard de l’Espagne, sol jadis des plus riches de l’Europe. Suivant le dénombrement de ses
habitants, fait sous l’Empereur Auguste, ce pays contenait 50 millions d’âmes. Depuis l’expulsion des
Maures et des Juifs, et depuis les nombreuses migrations en Amérique, il n’en contient pas la sixième
partie ; l’agriculture y est négligée, et son sol y est des plus pauvres.
Les anciens nous ont laissé des descriptions effrayantes de la rigueur du climat de la Pannonie, de la
Germanie, des Gaules et de la Grande-Bretagne : le vaste changement en mieux qui y est arrivé depuis
1800 ans, doit être attribué, au moins en partie, à l’accroissement de la population, qui a fait abattre les
forêts, dessécher les marais et cultiver partout les terres. »
Abbé Mann, « Sur les moyens d’augmenter la population et de perfectionner la culture, dans les Pays-Bas
autrichiens », séance d’avril 1775, Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de
Bruxelles, 1783, pp. 163-164
Questions sur le document
1- Quelle est la nature et la date du document ? Quel en est le sujet général ?
2- Dans cet extrait, comment l’auteur explique-t-il la prospérité des plus riches régions de la
Terre ?
3- Quelle cause voit-il à la stérilisation de certaines terres. Citez deux exemples pris dans le texte.
4- Quel est, selon lui, l’un des principaux facteurs explicatifs du peuplement de la Terre ? Vous
semble-t-il toujours valable ?
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