
à risque. Les symptômes de
lymphœdème le plus fréquemment
rapportés par les survivantes du
cancer du sein ont été une enflure
du bras (100%), une sensation de
serrement (71.4%), de lourdeur
(71.4%), de fermeté (69%), de la
douleur(61.9%), des picotements
(59.5%), une limitation du
mouvement du bras(57.1%), ainsi
qu’une hypersensibilité(52.4%).
L’odds ratio (rapport de cotes)
bivarié, qui mesure le risque ou la
chance d’avoir un lymphœdème
pour chaque symptôme, a été
calculé. On a constaté une
association forte entre le rapport
de cotes et le lymphœdème du
bras dans le cas d’un volume de
bras >200 mL, à l’exception des
symptômes d’enflure du sein et de
la poitrine. Ainsi, seulement 22
symptômes ont été utilisés dans
l’analyse de données. Des 22 odds
ratios restants, des rapports
significatifs (P < 0.05) ont été
obtenus pour tous les symptômes à
l’exception des douleurs en coup
de poignard et de la formation
d’ampoules. Certains symptômes
étaient indicateurs d’un risque de
lymphœdème plus élevé. Par
exemple, les femmes qui ont
rapporté une sensation de lourdeur
ou de fermeté du bras, une
élévation de la température du
bras, la formation de sérome, une
sensation de serrement, une
réduction de la mobilité du bras,
des picotements ainsi qu’une
douleur au bras avaient un risque
de lymphœdème cinq fois plus
élevé que les femmes qui ne
présentaient pas ces symptômes.
De la même façon, les femmes qui
rapportaient des symptômes tels
qu’une réduction de la mobilité des
doigts, du coude, du poignet
avaient plus de quatre fois le risque
de lymphœdème comparé aux
femmes libres de ces symptômes.
Les femmes qui ont rapporté une
douleur au bras avaient environ
deux fois le risque de
lymphoedème des femmes qui
n’avaient pas rapporté ce
symptôme.
Le chercheur a utilisé la méthode
de Youden, analyse statistique qui
aide à déterminer le point de
démarcation optimal pour un test
diagnostique avec des résultats
numériques (comme le nombre de
symptômes) à l’aide d’une courbe
ROC (efficacité du récepteur) 15-16.
La courbe ROC a été construite à
l’aide des données de sensibilité et
de spécificité. D’après cette
méthode le meilleur seuil
diagnostique serait de trois
symptômes aux fins de faire la
distinction entre les participantes
en bonne santé et les survivantes
ayant un lymphœdème, et de neuf
symptômes pour différencier les
survivantes à risque des
survivantes ayant un
lymphœdème. Un seuil
diagnostique de trois symptômes
permettrait de différencier les
survivantes du cancer du sein ayant
un lymphœdème des femmes en
bonne santé avec une sensibilité de
94% et une spécificité de 97%,
tandis qu’un seuil diagnostique de
neuf symptômes permettrait de
distinguer les survivantes à risque
de celles ayant un lymphœdème
avec une sensibilité de 64% et une
spécificité de 80%.
Les observations faites dans cette
étude suggèrent que, malgré les
avancées médicales, le
lymphœdème continue à avoir un
impact négatif important sur la
qualité de vie des survivantes du
cancer du sein. Les patientes ayant
un lymphœdème ont rapporté la
présence de nombreux
symptômes à une fréquence
significativement plus élevée que le
groupe à risque ou le groupe en
bonne santé. Tandis que plus de
recherche sur les causes des
symptômes du lymphœdème
s’impose, cette étude peut
apporter un début d’explication. Il
est probable que l’accumulation du
liquide lymphatique dans le
membre affecté provoque une
sensation de lourdeur, de
serrement, de fermeté ainsi qu’une
douleur ou des picotements dus s à
la pression exercée par le liquide
sur les nerfs. De plus, il se peut que
le liquide lymphatique accumulé
entraine une raideur et une
restriction du mouvement du bras,
de l’épaule, des doigts et du coude.
L’élévation de la température dans
le membre affecté peut s’expliquer
par une inflammation du membre.
Cette étude renforce l’idée que la
déclaration des symptômes
présents peut servir à détecter le
lymphœdème. Étant donné qu’une