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Ann. Kinésithér., 1990, t. 17, nO 7-8, p. 372
©Masson, Paris, 1990 MÉMOIRE
Traitement physique de l'œdème. Qui doit faire quoi et où ?
Tentative de rationalisation des soins prodigués aux malades atteints de
lymphœdème primitif ou lymphœdème secondaire (résumé)
A. PISSAS, E. DAUTHEVILLE, G. MIALHE, J. ROBERT, J.-P. FOURQUET
Unité de Traitement de l'Œdème, Centre Hospitalier Louis Pasteur, F 30200 Bagnols-sur-Cèze.
A propos de 100 patients traités au C.R. de
Bagnols pour lymphœdème primitif ou lymphœ-
dème secondaire des membres, les auteurs
précisent l'évolution de leurs idées dans la
stratégie thérapeutique physique depuis 4 ans.
Ils mettent en lumière la part respective que doit
prendre àleurs yeux :
1 - l'équipe de l'Unité de Traitement de
l'Œdème (médecin et kinésithérapeute ...) ;
2 - la pratique libérale (médecin de ville,
angiologue, kinésithérapeute ...);
3 - le patient : la compréhension de sa
pathologie, son éducation, sa coopération, sa
détermination, l'enseignement en miroir qu'il
peut prodiguer aux soignants. Les 3 volets pris
séparément sont absolument nécessaires et au-
cun des 3 isolés n'est suffisant. Pour être la plus
parfaite thérapeutique, les 3 volets doivent être
jointifs, sans chevauchement. L'Unité de Traite-
ment de l'Œdème n'est justiciable que pour les
patients présentant un important lymphœdème.
Il associe les thérapeutiques suivantes : drainage
lymphatique manuel type Leduc, drainage
pneumatique (pressothérapie), déclive, bandages
multicouches, exercices, traitement médicamen-
Tirès à part: A. PISSAS, à l'adresse ci-dessus.
teux, adaptation d'une contention, des traite-
ments en expérimentation: table vibrante Sirius,
électrostimulation type Physiostim K2, pom-
mades Drainalymph et Cryodelymph Soft-
Laser....
Le patient est traité 8 à 10 heures par jour.
L'hospitalisation se fait de une à trois semaines,
selon l'importance et l'ancienneté de l'œdème.
Le gain, pour les cas graves, est toujours
supérieur à 50 %, et parfois très important
(80 %). Mais cette hospitalisation ne doit pas
intervenir plus de une fois tous les deux ou trois )
ans. L'acquis doit être conservé par l'équipe
(médecin, kinésithérapeute) en ambulatoire, se-
lon un schéma qui n'est pas encore très bien
codifié et qui doit s'adapter au cas de chaque
patient. La collaboration et la participation
active des malades les mettent de plus en plus
au premier plan de la thérapeutique, en tous les
cas pour la durabilité de son succès. Cette
tentative de rationalisation ne doit en aucune
façon s'ériger en une législation qui enfermerait
les personels médicaux et para-médicaux dans
un carcan, mais, au contraire, être le prélude
à l'enrichissement réciproque par la tolérance
mutuelle. La liberté de choix du patient et de
la thérapeutique doit être préservée.