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6. Doses toxiques :
La grande variabilité interindividuelle de la dose toxique s’explique à la fois par l’importance
des facteurs pronostiques associés, par les variations de sensibilité d’un sujet à l’autre et par le
faible index thérapeutique de la digoxine.
La toxicité peut se manifester dès l’ingestion d’une prise unique de 2 à 3 mg (10 comprimés à
0.25mg de digoxine) chez l’adulte. Chez l’enfant elle correspond à 10 fois la dose
thérapeutique.
Les concentrations sanguines toxiques de la digoxine sont supérieures à 2,5 nmol/l..
7. Symptomatologie :
Le tableau de l’intoxication digitalique aigue associe des troubles digestifs et neurosensoriels,
cependant, la gravité est due aux troubles cardiaques :
7.1. Troubles digestifs :
Les manifestations digestives sont représentées par les nausées, l’anorexie et les
vomissements qui surviennent dès les premières heures de l’intoxication. Ces troubles
résultent probablement d’une action excitatrice des digitaliques. Les douleurs abdominales et
les diarrhées sont souvent associées.
Des cas de nécrose hémorragique du tube digestif ont été rapportés au cours d’intoxications
massives.
L’apparition de ces signes digestifs chez le sujet âgé traité par les digitaliques doit faire penser
systématiquement à un surdosage. Ces symptômes ne cèdent pas à l’atropine mais répondent
favorablement à l’immunothérapie.
7.2. Troubles neurosensoriels et psychiques
- Les troubles visuels sont fréquents lors du surdosage et se traduisent par une vision floue,
une baisse de l’acuité visuelle, des scotomes scintillants ou une dyschromatopsie avec
xanthopsie ou des auréoles colorées. Ces signes son précoces et peuvent être aggravés par
l’atropine.
- Des complications neuro-psychiatriques ont également été rapportées : confusion mentale,
asthénie, myalgie, agitation, angoisse précoce voire véritable accès de délire aigu de type
psychotique.
7.3. Manifestations cardiaques
Elles font le pronostic de l’intoxication. On distingue les troubles de l’automatisme et de la
conduction qui sont dans la plus part des cas associés et qui justifient des mesures
thérapeutiques d’urgence.
- Parmi les troubles de la conduction ; on peut citer en particulier les troubles de la
conduction sino-auriculaire, auriculo-ventriculaire (bloc auriculo-ventriculaire de différents
degrés) qui peuvent conduire à des bradycardies extrêmes avec désynchronisation des
périodes réfractaires, à l’origine d’une tachycardie ventriculaire.
- Les troubles de l’automatisme prennent une valeur réellement péjorative à l’étage
ventriculaire. Ils sont variés et comportent des extrasystoles ventriculaire bigéminées,
polymorphes voire bidirectionnelles, un rythme jonctionnel accéléré, des foyers ectopiques
(hyper automatisme) ou des phénomènes de ré-entrée.
Outre les troubles de la conduction et les troubles de rythme, on peut observer :