Ce référentiel ne peut pas [DMH9]
devenir LA méthode à employer
mais de réduire les risques d’inadé-
quation avec le besoin et de produire
des solutions à valeur ajoutée dès
que possible.
Le bon côté de la vision « normalisée »
proposée dans le CMMi est que,quel
que soit le niveau de maturité de
l’activité de réalisation de logiciels
dans l’entreprise, CMMi permettra
de :
– donner une structure aux proces-
sus actuels,
– d’aider à la gestion de la complexité
des développements,
– donner des gisements d’efficience
aux processus concernés.
Est-il utile de dire que la mise en
place d’une démarche de mise en
œuvre du CMMi [DMH10] dans une
organisation est une démarche
d’entreprise avec ses facteurs de
succès désormais classiques : spon-
sorship du management, implica-
tion du chef de projet et des équipes
opérationnelles, suivi et évaluations
régulières, formation…
Apports
De manière générale, les bénéfices
de la mise en place d’une démarche
d’amélioration des processus sont
indéniables. Le simple fait de se
demander, pour chaque pratique de
l’organisation, si elle est justifiée et
optimale constitue une source de
gisements de gains dont l’entreprise
n’a pas idée tant qu’elle ne s’est pas
lancée dans la démarche.
Le seul fait de remettre à plat tout le
processus de développement néces-
site un formalisme et une rigueur
qui doivent permettre d’en avoir
une meilleure vision. CMMi apporte
ce formalisme et cette rigueur avec
en plus l’utilisation d’un langage
commun à toute l’entreprise et
même à l’extérieur de l’entreprise.
Ensuite, la mise en adéquation de ce
processus avec les pratiques clés de
CMMi doit aboutir à une maîtrise
accrue des coûts, des délais et de la
qualité des produits.Cela dépend du
« sérieux » avec lequel les nouvelles
méthodes seront appliquées.
Cette rationalisation du processus
de développement doit augmenter
la confiance des clients,sensibles à la
diminution des risques qu’ils encou-
rent.
Un des volets importants de la
démarche concerne alors la commu-
nication : en interne pour la mise en
place et vers l’extérieur comme
avantage concurrentiel potentiel.
Les risques du CMMi
Le premier risque est de croire que
plus les processus sont matures au
sens CMMi, moins la dépendance de
l’entreprise aux hommes (et aux
technologies) est faible. Les risques
les plus courants sont présents dans :
– la déresponsabilisation des acteurs
sur le plan de la réussite globale
des projets,
– la baisse de la motivation,
– la baisse de la créativité.
L’approche processus peut se révé-
ler un peu trop restrictive et se foca-
liser sur les compétences néces-
saires ou les technologies réelle-
ment productives et opérationnelles
peut aussi amener une entreprise à
une meilleure qualité de résultat.
Le second risque est de trop
complexifier la démarche et de la
transformer en coquille vide : certes
l’entreprise aura des procédures
claires et formalisées mais en contre-
partie, elles ne seront pas toutes sui-
vies. Rappelons que des auto-éva-
luations doivent être coachées par
des auditeurs « agréés [DMH11] »
par le SEI et que généralement des
audits internes sont mis en place
dans les structures de taille impor-
tante. La méthode itérative en par-
tant de processus simples et proches
de la situation actuelle reste encore
le meilleur moyen d’introduire cette
démarche.
Le risque habituel à toute tentative
de changement communément
appelée la sacro-sainte résistance au
changement n’échappe évidem-
ment pas à CMMi. Si le soutien de la
direction est incontestablement
nécessaire, l’appui et la participation
d’un maximum de collaborateurs au
processus d’amélioration sont indis-
pensables.
Enfin, gardons à l’esprit que CMMi
n’est pas une méthodologie,mais un
modèle :il décrit ce qu’il faut réaliser,
mais il ne dit pas (explicitement)
comment le faire. CMMi n’est pas
une solution miracle qui résoudra
tous vos problèmes : c’est à chaque
organisation de définir les méthodes
et outils à mettre en place de façon à
satisfaire les critères.
Pour les adeptes des normes :
les alternatives à CMMi
Six Sigma : Contrôle de la qualité
basé sur l’étude d’indicateurs de
variation. Les objectifs principaux
sont la diminution des rebus, l’amé-
lioration de la production, la diminu-
tion des niveaux de stock. Au départ
peu orientée vers la réalisation de
logiciels la transposition de cette
démarche de fabrication de produits
se révèle pourtant dans certains cas
une alternative intéressante.
ISO 9000 est destinée à aider les
organisations à mettre en place de
manière efficace un système qualité.
Cette norme et les modèles
CMM/CMMi sont donc complémen-
taires [DMH12] :les normes ISO 9000
traitent plutôt des processus du sys-
tème qualité dans leur globalité, en
fixant les fondamentaux d’une
démarche qualité, alors que les
modèles du SEI s’attachent aux pro-
cessus de développement de façon
plus concrète.
ISO SPICE (Software Process
Improvement Capability dEter-
mination) est un projet qui a débuté
en 1991 par une étude préliminaire
(ISO SC7) avec comme objectif
d’aboutir aux spécifications d'un
standard international en matière
d’amélioration des processus de
développement logiciel.
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• La revue n° 80 - Septembre 2005
Conduite de projet dossier