Espérance de vie à la naissance hommes
Espérance de vie à la naissance hommes
Taux de mortalité infantile
SPA (Standard de Pouvoir d’Achat) : unité de mesure qui élimine les à-coups conjoncturel du taux de change de l’euro.
Source : Insee, La France en faits et en chiffres, site internet, octobre 2006
Le coût par habitant aux Etats-Unis est 2,5 fois plus élevé qu’au Royaume-Uni et 2 fois plus qu’en
France pour des scores d’espérance de vie et de mortalité infantile moins favorables.
Pour expliquer ce paradoxe d’une performance sanitaire inversement proportionnelle à la dépense, il
faut examiner les systèmes de soins des trois pays.
- Une régulation principalement marchande aux Etats-Unis. Seules les personnes à partir de 65 ans
(Medicare program) et indigentes (Medicaid) bénéficient d’une couverture publique financée par l’im-
pôt. Les autres doivent recourir au marché de l’assurance (compagnies, mutuelles individuelles ou
collectives (patronales, d’entreprise, ou syndicales). Les coûts étant très lourds (consultation généra-
liste : entre 100 et 200 €), les ménages doivent y affecter une part élevée de leur revenu, d’où le coût
très élevé : 40 millions de personnes ne sont pas assurées, et la plupart des assurés doivent accepter
des contrats plafonnant la dépense (traitements lourds exclus ou réduits). Face à ce fiasco, la réforme
Obama (confronté à une résistance acharnée des républicains et des compagnies) a introduit un
mécanisme imité de la Couverture Maladie Universelle française. Le système Obama Care et contraint
les assureurs à proposer un contrat santé à tout le monde et rembourse une partie des cotisation des
personnes à revenus modestes (< 88 000 $), mais ni assez indigents pour Medicaid, ni assez âgés pour
Medicare,.
- Le National Health Service (NHS) britannique, un système entièrement étatisé. Il assure à la fois
l’offre des soins et leur financement, la dualité du payeur et de l’ordonnateur est donc abolie. Le per-
sonnel des services de santé (hôpitaux, cabinets de ville, pharmacies, laboratoires biologiques et ra-
diologiques, etc.) est composé de fonctionnaires à qui l’on affecte les patients par circonscription. Le
contrôle de l’Etat lui permet de contenir le coût, mais au prix de graves dysfonctionnements. Les
réformes Thatcher ont introduit une certaine concurrence, celle de Blair ont autorisé la privatisation
d’une partie de l’offre (le financement restant public) et ont instauré des réseaux de soins associant
médecins, et autres professionnels de santé par groupe ayant à charge les soins courants et le suivi des
patients avec un zonage (environ 100 000 habitants). Des assureurs offrent des soins privés (médecins
libéraux + cliniques), mais leur place est marginale.
- La Sécurité Sociale française mêle assurance obligatoire et offre de soins concurrentielle. L’offre
de soins est partagée entre le secteur public (hôpital, dispensaires, médecines du travail et scolaire) et
libéral (praticiens de ville, pharmacies, laboratoires, cliniques). L’assurance est partagée : la « sécu »
ne couvre pas le « petit risque » (30% des soins courants à la charge de l’assuré, beaucoup plus en
lunetterie et dentisterie), ce qui ouvre un marché aux mutuelles et aux compagnies. La « dualité
maléfique » étant maintenue, la sécurité sociale peine a limiter les coûts, mais moins qu’aux USA.
d. Les systèmes libéraux sont moins efficaces et plus coûteux
Contrairement au système américain, et un peu mieux que le français, le système britannique maîtrise
les coûts parce qu’il est étatisé. En effet, puisque la demande suit l’offre, c’est elle qu’il faut contrôler.
Les services de santé britanniques étant étatisés, ils ne peuvent offrir plus que le budget alloué,
Le système concurrentiel américain est le plus inflationniste car, pour capter la clientèle aisée, les
compagnies doivent surenchérir sur l’étendue de la couverture et la liberté de choix laissée au
malade, et dépenser des fortunes en publicité.
L’Etat français qui est régulateur (à travers la sécurité sociale) et offreur (hôpital) a des leviers de
contrôle mais insuffisants pour empêcher l’inflation des dépenses.
Dans tous les cas, les méthodes de contrôle sont identiques : limiter la faculté de choix du patient et
plafonner les dépenses par affection ou/et par malade