Atelier interactif avec cas cliniques

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AGGLOMÉRATION NANTAISE RÉSEAU ACTION SURVEILLANCE
ET LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
Atelier
Gestion du Clostridium difficile
au quotidien
Pierre BERGER, Clément LEGEAY, Brigitte TEQUI
JNHH 2016
1
Mr A, 65 ans, est hospitalisé en oncologie depuis 2 semaines.
Une antibiothérapie par AUGMENTIN a été réalisée pendant les 5 premiers jours
d’hospitalisation pour une infection bronchique.
Ce matin, il présente une diarrhée profuse (3 selles abondantes)
Rouge = réponse 1
Vous êtes IDE/AS
Vert = réponse2
Donnez-vous l’alerte?
• Non : j’attends pour voir s’il s’agit d’un épisode isolé ou si la diarrhée se confirme
• Oui je donne l’alerte au médecin de l’unité
Quelles sont vos pratiques?
• Je prévois systématiquement un tablier de protection lorsque le patient appelle
et/ou lorsque je retournerai dans cette chambre
• Je ne change rien à mes pratiques habituelles
Quelle CAT pour la coproculture?
• Je fais une coproculture et demande au médecin de faire la prescription
• J’attends la prescription médicale de la coproculture
JNHH 2016
2
Mr A, 65 ans, est hospitalisé en oncologie depuis 2 semaines.
Une antibiothérapie par AUGMENTIN a été réalisée pendant les 5 premiers jours
d’hospitalisation pour une infection bronchique.
Il présente ce matin une diarrhée profuse (3 selles abondantes) accompagnées de
douleurs abdominales.
Vous êtes IDE/AS
Donnez-vous l’alerte?
• Non : j’attends pour voir s’il s’agit d’un épisode isolé ou si la diarrhée se confirme
• Oui je donne l’alerte au médecin de l’unité
Quelles sont vos pratiques?
• Je prévois systématiquement un tablier de protection lorsque le patient appelle
et/ou lorsque je retournerai dans cette chambre
• Je ne change rien à mes pratiques habituelles
Quelle CAT pour la coproculture?
• Je fais une coproculture et demande au médecin de faire la prescription
• J’attends la prescription médicale de la coproculture
JNHH 2016
3
Diarrhées
• Définition OMS de la diarrhée :
– « Emission d’au moins trois selles molles ou liquides par
jour, ou à une fréquence anormale pour l’individu ».
• Diarrhées sous antibiotiques : 30 à 40% dues au C. Diff
• Diarrhées à Clostridium difficile simple :
– Diarrhées modérées à abondantes sous antibiotique ou
dans les 2 semaines après arrêt
– Peu ou pas de signes généraux
JNHH 2016
4
Clostridium difficile
• Bacille gram-positif anaérobie
• Formation de spores
• Production de toxines
Il existe des souches non toxinogènes =>
NON PATHOGENES !
F Barbut - Février 2004
Clinique : autres
• Colite pseudo-membraneuse
– Début brutal
– Diarrhée profuse
– Fièvre + douleurs abdo
• Formes plus graves
– Mégacôlon toxique
– Péritonite
– Sepsis
Infection à Clostridium difficile (ICD)
JNHH 2016
D’après Barbut et Eckert 2009
7
Pathogénicité
Poxton – CMI 2001
Diagnostic
• En 2 temps
– Sur selles non formées
• GDH : enzyme spécifique
Selles diarrhéiques
GDH –
Absence
C.diff
Isolement
PCC C.diff
– Rapide => Isolement + PCC
– Valeur prédictive négative
• Toxines par PCR
– Confirmation
– Sensible et spécifique
GDH +
PCR positive
Confirmation
PCR négative
Levée des
précautions
Moyens de maîtrise
• Contexte de diarrhées : que disent les précautions
standard ?
– Hygiène des mains : solution hydro-alcoolique
– Port de gants avant manipulation selles
– Protection de la tenue si risque d’exposition aux
liquides biologiques
– Gestion des excrétas
– Bionettoyage rigoureux
Conclusion : c’est déjà pas mal !
JNHH 2016
10
• Le tableau clinique de Mr A s’aggrave : fièvre à 39,7°, altération de l’état
général, douleurs abdominales intenses et diarrhées profuses.
• La coproculture avec recherche de Clostridium difficile a été réalisée hier
et la toxine est positive. NFS 18.000 leucocytes.
• Une endoscopie digestive est programmée en urgence : coloscopie au
bloc opératoire
• Que faites-vous avant le départ du patient au bloc?
– Rien: les précautions standard sont suffisantes
– Je donne l’alerte au bloc pour les Précautions
Complémentaires Contact (PCC) Clostridium
JNHH 2016
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• Le tableau clinique de Mr A s’aggrave : fièvre à 39,7°, altération de l’état
général, douleurs abdominales intenses et diarrhées profuses.
• La coproculture avec recherche de Clostridium difficile a été réalisée hier
et la toxine est positive. NFS 18.000 leucocytes.
• Une endoscopie digestive est programmée en urgence : coloscopie au
bloc opératoire
• Que faites-vous avant le départ du patient au bloc?
– Rien: les précautions standard sont suffisantes
– Je donne l’alerte au bloc pour les Précautions
Complémentaires Contact (PCC) Clostridium
JNHH 2016
12
• AU BLOC Quelle Organisation pour ce tableau d’ICD
compliquée ?
– PCC Clostridium
• bionettoyage spécifique +
• réveil en salle (sans passage en SSPI)
• changement de tenue du personnel
– PCC Clostridium
• bionettoyage spécifique +
• CAT habituelle pour le reste
JNHH 2016
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• Quelle est la CAT au bloc pour ce tableau d’ICD compliquée ?
– PCC Clostridium
• bionettoyage spécifique +
• réveil en salle (sans passage en SSPI)
• changement de tenue du personnel
– PCC Clostridium :
• bionettoyage spécifique +
• CAT habituelle pour le reste
JNHH 2016
14
Clostridium difficile :
où est le risque ?
• Modes de transmission :
– Manuportage
– Environnement
• Facteurs de risque de transmission
– Diarrhées
– Promiscuité
– Densité de colonisation
• Formation de spores => contamination environnementale
• Spores résistants aux désinfectants usuels
• Spores résistants aux solutions hydro-alcooliques
JNHH 2016
15
Clostridium difficile :
mesures spécifiques
• Pourquoi spécifiques ?
– Spores de Clostridium difficile :
• Résistance dans l’environnement (plusieurs mois)
• Résistance aux produits habituels (SHA, désinfectants)
• Reposent sur 4 axes :
–
–
–
–
Isolement géographique
Lavage des mains
EPI : gants et protection de la tenue
Maîtrise de l’environnement
JNHH 2016
16
Isolement
• Risque majoré par la promiscuité :
– Chambre individuelle
– Individualisation des toilettes
• Limiter les déplacements en phase
diarrhéique
• Individualiser le petit matériel autant que
possible
JNHH 2016
17
Hygiène des mains et EPI
Hygiène des mains :
– Résistance au SHA
– Contamination massive par
les spores
Protection de la tenue :
– Port de surblouse à manche
longue
– Ajouter le tablier si soins
mouillants/souillants
• Avant le soin
– Friction SHA + port de gants
• Après le soin
– Retrait des gants
– Lavage des mains eau + savon
• Action mécanique
– Friction SHA
JNHH 2016
18
Environnement
• Environnement + Clostridium = contamination
– Survie des spores sur surfaces inertes (semaines, mois)
– Niveaux de contamination variables
– Risque d’acquérir un Clostridium si occupant précédent infecté : X 2,35
• Désinfection au minimum quotidienne recommandée
Shaughnessy et al. ICHE 2011
• Javel
– Efficacité surtout prouvée en situation endémique
– Attention à la rigueur du bionettoyage
Barbut F, ICHE 2009
– 12% des surfaces nettoyées sont contaminées
• Nouvelles technologies
– Péroxyde d’hydrogène
– Autres : lampes germicides UV…
Barbut F, JHI 2015
Entretien à l’eau de Javel
• Respecter les dilutions !!!
– Solution diluée stable 24h
• Lavage de toutes les surfaces
• Lavage en 3 temps :
Alternative à l’eau de
Javel : Anios Oxy’Floor
• Produit à base d’acide peracétique
• Efficacité in-vitro
– Etude menée par le laboratoire : équivalent à eau de Javel
– Etude menée par les équipe de St Antoine (APHP) : équivalent à
l’eau de Javel
– Attention ! Etude in-vitro avec des quantités de spores plus
importantes que retrouvée en clinique
• Simplicité d’utilisation : dilution d’un sachet dans 5L d’eau,
bionettoyage en 1 temps (bien laisser sécher)
• Attention à la manipulation de la poudre
Et au bloc ???
• Bloc opératoire :
– Mesures d’asepsie et organisation générale
– Durée de « séjour » courte
• Que proposer ?
– Passage fin de programme
– Eviter la SSPI, sinon prévoir un box isolé
– Protection des intervenants : gants + surblouse
(changement de pyjama pour opérateurs)
– Si souillures : bionettoyage salle +/- SSPI avec
produits spécifiques C. diff
– Matériel ??? Rien de particulier
– Linge et déchets : circuits spécifiques
JNHH 2016
Pour le patient
en phase
diarrhéique !!!
23
En oncologie médicale
• 3 semaines après la fin du traitement antibiotique de l’ICD,
après une amélioration de la symptomatologie clinique, Mr A
présente un nouvel épisode diarrhéique aigüe avec 6 débâcles
dans la matinée
– Evoquez-vous une rechute ?
• Oui
• Non
– Une recherche de toxine de Clostridium doit-elle être
demandée ?
• Oui
• Non
– Est-il licite de remettre d’emblée des précautions adaptées
aux infections à Clostridium difficile?
• Oui
• Non
JNHH 2016
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En oncologie médicale
• 3 semaines après la fin du traitement antibiotique de l’ICD et
après une amélioration de la symptomatologie clinique, Mr A
présente un nouvel épisode diarrhéique aigüe avec 6 débâcles
dans la matinée
– Evoquez-vous une rechute ?
• Oui
• Non
– Une recherche de toxine de Clostridium doit-elle être
demandée ?
• Oui
• Non
– Est-il licite de remettre d’emblée des précautions adaptées
aux infections à Clostridium difficile?
• Oui
• Non
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En oncologie médicale
• 3 semaines après la fin du traitement antibiotique de l’ICD et
après une amélioration de la symptomatologie clinique, Mr A
présente un nouvel épisode diarrhéique aigüe avec 6 débâcles
dans la matinée
– Evoquez-vous une rechute ?
• Oui
• Non
– Une recherche de toxine de Clostridium doit-elle être
demandée ?
• Oui
• Non
– Est-il licite de remettre d’emblée des précautions adaptées
aux infections à Clostridium difficile?
• Oui
• Non
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En oncologie médicale
• 3 semaines après la fin du traitement antibiotique de l’ICD et
après une amélioration de la symptomatologie clinique, Mr A
présente un nouvel épisode diarrhéique aigüe avec 6 débâcles
dans la matinée
– Evoquez-vous une rechute ?
• Oui
• Non
– Une recherche de toxine de Clostridium doit-elle être
demandée ?
• Oui
• Non
– Est-il licite de remettre d’emblée des précautions adaptées
aux infections à Clostridium difficile?
• Oui
• Non
JNHH 2016
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FACTEURS DE RISQUE D’ICD
Patient
Dysbiose intestinale
Exposition à
C. difficile
McFarland et al., NEJM1999; Loo V. et al., NEJM 2012
- Age > 65 ans
- Co-morbidités (cancer, insuf. rénale, diabète..)
- Immunodépression (hématologie, greffés..)
- ATCD d’ICD
- Faible taux sérique d’Ac anti toxines
- ATB < 3 mois
- Chimiothérapie
- Inhibiteurs pompes à protons
- Lavements, laxatifs…
- Hospitalisations répétées, longs séjours
- Voisin de chambre contaminé
- Chambre précédemment occupée
- Pression de colonisation par un patient ICD+
JNHH 2016
28
Marqueurs pronostics de récidives
Près de 20 % de rechutes !
Marqueurs
Niveau de preuve
Age> 65 ans
A
Utilisation d’ATB pendant ou après le
traitement de l’ICD
A
Comorbidités ou insuffisance rénale
A
ATCD d’ICD
A
Utilisation concomitante d’IPP
B
Sévérité de l’infection initiale
B
Niveau de preuve : A = fort B = modéré
Debast et al., Clin Mcrobiol Infect, 2014, 20, supp.2, 1-26
JNHH 2016
29
Les antibiotiques un facteur de risque d’ICD
JNHH 2016
30
L’ÉPIDÉMIOLOGIE DES ICD A EVOLUE DEPUIS 2003
•
Les ICD sont plus fréquentes1
- incidence x 3-8 en Amérique du Nord en
10 ans
•
Les ICD sont plus sévères2
- Mortalité (5% en 1990 vs 13.8% in 2003)
- Complications (6% vs 18.2%)
•
Les ICD sont plus souvent réfractaires
aux traitements standards3,4
- Echec du MTZ X2.5 (9.6% vs 25.7%)
- Récidives x2 chez les patients >65 y
(28.9% vs 58.4%).
1
McDonald et al, EID 2006
Pépin et al., CMAJ, 2004
3 Musher DM, et al., CID, 2005;
4 Aslam et al, Lancet Inf Dis, 2005
2
JNHH 2016
31
LES ICD SONT SOUS-DIAGNOSTIQUÉES
• Etude EUCLID 2012/13 : prévalence de C. difficile dans toutes les selles
diarrhéiques envoyées au laboratoire, indépendamment de la demande du
clinicien
• Analyse de 651 selles (70 ES) par le CNR
• 9.7% des échantillons positifs à C. difficile toxinogène
• 55.6% des ICD NON diagnostiquées par l’ES
non testées par
les ES
30.2%
Infections à C.
difficile
diagnostiquées
par les ES
44.4%
Faux négatifs
25.4%
Barbut F, Prix Microbiologie clinique RICAI 2013
JNHH 2016
32
Il était prévu un transfert en SSR
• Mr A est encore sous traitement pour la rechute d’ICD
• Quelle CAT?
– Annulation du transfert en SSR
– Information de l’établissement d’aval de la rechute d’ICD
• Le jour du transfert le patient n’a plus de diarrhée depuis 24H,
quel est votre message?
– Arrêt des PCC Clostridium
– Poursuite des PCC Clostridium
• Combien de temps après l’arrêt des diarrhées peut-on lever les
PCC Clostridium?
– Lorsque la toxine revient négative à la coproculture
– 48- 72H après l’arrêt des symptômes ( qq soit le résultat de la coproculture)
JNHH 2016
33
Il était prévu un transfert en SSR
• Mr A est encore sous traitement pour la rechute d’ICD
• Quelle CAT?
– Annulation du transfert en SSR
– Information de l’établissement d’aval de la rechute d’ICD
• Le jour du transfert le patient n’a plus de diarrhée depuis 24H,
quel est votre message?
– Arrêt des PCC Clostridium
– Poursuite des PCC Clostridium
• Combien de temps après l’arrêt des diarrhées peut-on lever les
PCC Clostridium?
– Lorsque la toxine revient négative à la coproculture
– 48- 72H après l’arrêt des symptômes ( qq soit le résultat de la coproculture)
JNHH 2016
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Il était prévu un transfert en SSR
• Mr A est encore sous traitement pour la rechute d’ICD
• Quelle CAT?
– Annulation du transfert en SSR
– Information de l’établissement d’aval de la rechute d’ICD
• Le jour du transfert le patient n’a plus de diarrhée depuis 24H,
quel est votre message?
– Arrêt des PCC Clostridium
– Poursuite des PCC Clostridium
• Combien de temps après l’arrêt des diarrhées peut-on lever les
PCC Clostridium?
– Lorsque la toxine revient négative à la coproculture
– 48- 72H après l’arrêt des symptômes ( qq soit le résultat de la coproculture)
JNHH 2016
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Il était prévu un transfert en SSR
• Mr A est encore sous traitement pour la rechute d’ICD
• Quelle CAT?
– Annulation du transfert en SSR
– Information de l’établissement d’aval de la rechute d’ICD
• Le jour du transfert le patient n’a plus de diarrhée depuis 24H,
quel est votre message?
– Arrêt des PCC Clostridium
– Poursuite des PCC Clostridium
• Combien de temps après l’arrêt des diarrhées peut-on lever les
PCC Clostridium?
– Lorsque la toxine revient négative à la coproculture
– 48- 72H après l’arrêt des symptômes ( qq soit le résultat de la coproculture)
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Diarrhées et contamination environnementale
Les taux de contamination varient de 9.7%1 à 58%2
CD peut être isolé de chambres de patients ni colonisés ni infectés par CD3, 4
Environmental contamination (%)
•
•
60
49
50
40
29
30
20
10
8
0
patients free of
CD
•
Asymptomatic
carriers
Patients with
CDI
C. difficile est retrouvé sur des dispositifs médicaux (stétho,brassard..)
 Maintien des précautions 48-72h après disparition des symptômes :
actuellement seulement chez le patient « excréteur »
1.
2.
3.
Kim et al., JID 1981; 143, 42-50
4.
Samore MH et al., Am J Med 1996 100, 32-40 5.
McFarland LV, NEJM 1989, 320, 204-201
Riggs et al., CID 2007, 45, 992-97
Best EL, CID 2010, 50, 1450-7
Review : Otter J et al., AJIC 2013, 41, S6-S11
Ne pas réaliser de coproculture de contrôle
Spores présentes chez 7% (2/28) des patients à l’issue du traitement de l’ICD2
– Culture positive chez 56% (15/27) des patients 1–4 semaines après la fin
du traitement2
Pourcentage de selles positives chez 52 patients présentant une ICD
Ne pas prélever un patient non symptomatique !!!
JNHH 2016
1. Crobach et al. Clin Microbiol Infect 2009;15:1053–66;
2. Sethi et al. Infect Control Hosp Epidemiol 2010;31:21–
38
7.
Test de connaissances
• Nous sommes le 2 novembre, les nouveaux internes sont
arrivés.
• Dans le service de médecine, l’interne fait l’examen
d’entrée de Mme X. Lors des échanges, elle signale la
survenue inhabituelle ce matin d’une selle molle.
• L’interne prescrit une recherche de Clostridium difficile.
• Le résultat revient : toxine +
• A votre avis S’agit-il d’une ICD nécessitant des PCC
Clostridium?
– NON
– OUI
JNHH 2016
39
Test de connaissances
• Nous sommes le 2 novembre, les nouveaux internes
sont arrivés.
• Dans le service de médecine, l’interne fait l’examen
d’entrée de Mme X. Lors des échanges, elle signale la
survenue inhabituelle ce matin d’une selle molle.
• L’interne prescrit une recherche de Clostridium difficile.
• Le résultat revient : toxine +
• A votre avis S’agit-il d’une ICD nécessitant des PCC
Clostridium?
– NON
– OUI
JNHH 2016
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DIAGNOSTIC MICROBIOLOGIQUE
quand?
CMI, 2009
• Une ICD est définie par “(i) un tableau clinique
compatible avec une ICD et la mise en évidence
microbiologique d’un C. difficile producteur de
toxines dans les selles en l’absence d’autre cause
évidente
de
diarrhée
ou
(ii)
une
colite
pseudomembraneuse”
• Recommandations générales
– Selles diarrhéiques (Echelle de Bristol : 5, 6, 7)
– Recherche systématique en cas de diarrhée
associée aux soins
– Pas de répétition de tests
– Coproculture de contrôle en fin de traitement non
recommandée
JNHH 2016
41
Gestion institutionnelle des ICD
• L’ICD compliquée avec rechute de mr A, nécessite-t-elle un
signalement interne d’infection nosocomiale aux hygiénistes?
– Oui
– Non : c’est un cas isolé dans le service, le précédent est
survenu il y a > 3 mois
JNHH 2016
42
Gestion institutionnelle des ICD
• OUI : le signalement interne d’ICD compliquée est à
transmettre aux autorités sanitaires (ARS, In VS)
JNHH 2016
43
Signalement des ICD en France
1- C. difficile n’est pas une MDO
2- Sensibilisation au signalement externe (février 2006) (ARS, CCLIN)
- Cas groupés (épidémies)
- Cas sévères :
- infection communautaire motivant l’hospitalisation
- transfert en réanimation pour traitement de l’ICD ou
de ses complications
- hyperleucocytose (> 20 000/mm3)
- traitement chirurgical de l’ICD
- décès lié à l’ICD dans les 30 jours
3- Envoi de la souche au CNR pour expertise
- DHOS/E2/DGS/5C/2006/335 du 1er septembre 2006 relative aux
recommandations de maîtrise de la diffusion des infections à Clostridium
difficile dans les établissements de santé
- DGAS (15/09/06)  maisons de retraite et EHPAD
JNHH 2016
44
Sévérité des infections à C. difficile (ICD)
IDSA/SHEA
(Cohen et al., 2010)
ICD de sévérité moyenne à
modérée
Leucocytes <15000/mm3 et
Créatinine<1.5 x valeur de
base
ICD sévère
Leucocytes >15000/mm3 ou
Créatinine >1.5 x valeur de
base
ICD compliquée
- hypotension, choc, ileus, ou
mégacolon
ESCMID (traitement)
(Debast et al., 2014)
Critères de sévérité (au moins
un parmi les suivants):
- Fièvre >38°5 C
- Frissons
- Instabilité hémodynamique
(incluant le choc septique)
- Signes de péritonite
- Signes d’iléus
- Leucocytose >15000/mm3
- Augmentation créatinine > 50% la
valeur initiale
-Lactate 5 mmole/L
-Albuminémie < 30 g/l
- Pseudomembranes à l’endoscopie
- Distension colique >6 cm
(radiologie)
- Epaississement paroi colique
(radiologie)
ACG
(Surawicz et al., 2013)
Critères de sévérité
- Albuminémie<3g/dl
+
- Leucocytes> 15,000 mm3
ou
- Douleurs abdominales
- Densité de la graisse péricolique Ascite sans autre explication
JNHH 2016
45
Conclusion
« Bundle » de mesures
• Amélioration de la prescription des ATB
• Précautions Complémentaires « Contact »
– Chambre seule avec toilette individuelle
– Gants et hygiène des mains appropriées
– Protection de la tenue appropriée
– Amélioration du nettoyage et de la
désinfection des chambres
JNHH 2016
46
Pourquoi des épidémies ?
Des difficultés de mise en œuvre…
Un contrôle multifactoriel, des intervenants multiples…
Transmission croisée
•Emergence
Hygiène
Intégralité des professionnels ,
(médecins, IDE, AS, agents entretien, plateaux
techniques, systèmes d’informations, EOH,
services hôteliers…)
•Antibiotiques à haut risque
Médecine de ville, Hospitalière, Pharmaciens
Problématique des transferts
Patient et ses proches
Diagnostic précoce
Abbett et al. ICHE 2009,30:1062-9.
Martinez et al. Risk Manag Healthc Policy 2012,5:55-64.
Prescripteurs, Microbiologistes,
systèmes d’information,
IDE ?
JNHH 2016
47
Pourquoi des épidémies ?
Des difficultés de mise en œuvre…
Un contrôle multifactoriel, des intervenants multiples…
Méconnaissance
Transmission croisée
Remise
en
•Emergence
question
Contraintes
architecturales
Hygiène
Intégralité des professionnels ,
(médecins, IDE, AS, agents entretien, plateaux
techniques, systèmes d’informations, EOH,
services hôteliers…)
•Antibiotiques à haut risque
Médecine de ville, Hospitalière, Pharmaciens
Problématique des transferts
Patient et ses proches
Coûts
Expertise
Diagnostic précoce
microbiologique
Prescripteurs, Microbiologistes,
systèmes d’information,
IDE ?
Goldmann et al. JAMA 1996,275:234-40.
Abbett et al. ICHE 2009,30:1062-9.
Martinez et al. Risk Manag Healthc Policy 2012,5:55-64.
JNHH 2016
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Des mesures d’hygiène adaptées avant…
Les situations épidémiques !
•
Toutes les mesures d’hygiène devraient être renforcées
• Mise en place des précautions dès suspicion impérative
•
•
•
•
Contrôles systématiques et restrictions ATB
Bionettoyage adapté étendu
Envisager le cohorting en unité spécifique… personnel dédié
Envisager fermeture unité… non-admission de nouveaux patients
•
Faut-il se lancer dans un dépistage actif ?
 NON : traitement des porteurs sains inefficace
Vonberg et al. Clin Microbiol Infect 2008,14:2-20.
Cohen et al. ICHE 2010, 31:431-55.
Shim et al. Lancet 1998, 351:633-6.
Johnson et al. Ann Int Med 1992, 117:297-302.
JNHH 2016
49
Les difficultés de mise en œuvre…
Place de l’éducation et de la communication
Apport incontournable des
Systèmes d’Information
JNHH 2016
50
Les difficultés de mise en œuvre…
Place de l’éducation et de la communication
Dès suspicion :

Précautions adaptées

Recherche microbio.

Epargne ATB ?

Plaquettes d’information

Matériels de protection

Matériel dédié

Spécificité hygiène mains
Dès confirmation :

Responsabilité de l’info labo

Information des EOH

Suivi prospectif par EOH

Signalement interne

Rétroinformation

Bionettoyage adapté

Traçabilité…
Abbett et al. ICHE 2009,30:1062-9.
Martinez et al. Risk Manag Healthc Policy 2012,5:55-64.
JNHH 2016
Expériences de
Checklists
51
Pas de mesure d’hygiène adaptée sans
Une surveillance… pour mieux appréhender !
Connaitre son épidémiologie
Définir ses stratégies :
diagnostiques
Toute diarrhée ?
préventives
Précautions dès symptômes ?
Repérage d’épidémies en interne
+ + facilité par le diagnostic rapide
Participer à veille
loco-régionale
nationale
Signaler en externe tout cas sévère, tous cas groupés…
Struelens et al. Am J Med 1991,91:138-44S.
JNHH 2016
52
Merci
de votre
attention
JNHH 2016
53
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