SYSTEME CARDIOVASCULAIRE - Insuffisance cardiaque
Si les conséquences cliniques de l'hypodébit sont tardives (hypodébit cérébral, musculaire, insuffisance
rénale…), les conséquences biologiques de la chute du débit sont précoces et expliquent la bonne tolérance de
la cardiopathie au début de son évolution, qui va être longtemps compensée par des mécanismes neuro-
hormonaux.
Du moment que ces mécanismes compensateurs sont compétents, la cardiopathie sera compensée et le patient
sera alors asymptomatique, il ne sera pas en IC (quelques mois, à quelques années).
Ces mécanismes ont leur limite et s’épuisent à mesure que la cardiopathie avance. En eux même, il aggrave la
cardiopathie car les catécholamines :
–ont un effet pro arythmique sur le VG (l’adrénaline favorise les arythmies).
–entraînent une vasoconstriction artérielle périphérique, qui augmente la post-charge donc les résistances
à l’éjection et cela aggrave l’état du VG déjà affaibli par la cardiopathie.
La grande cause de mortalité des patients avec cardiopathie notamment victime d'une dysfonction systolique du
ventricule gauche est la mort subite rythmique (tachycardie ventriculaire → fibrillation ventriculaire → arrêt
cardiaque par trouble du rythme ventriculaire du à l'hypertonie orthosympathique).
Dans le système SRAA, l’angiotensine 2 est fibrosante et stimule les fibroblastes du VD et VG++ et à terme
elle aggrave toute les cardiopathies par son effet fibrosant (augmentation de la synthèse de collagène).
L'angiotensine 2 est également pro apoptotique et favorise l'apoptose des myocytes. Tous ces mécanismes
aggravent la cardiopathie non seulement de par la présence de l'hypertonie mais aussi par la modification
intrinsèque des différents constituants du cœur.
Il faut interrompre ce cercle vicieux par la thérapeutique, ces mécanismes sont des cibles thérapeutiques.
La base du traitement de fond de la dysfonction systolique du VG : est le blocage des systèmes
neurohormonaux.
Lorsque ces mécanismes sont dépassés, la pression hydrostatique augmente dans la cavité qui dysfonctionne
qui ne se vidange plus, et cette augmentation de pression est transmise aux structures qui se drainent dans cette
cavité, par le jeu des vases communicants.
Les premières manifestation de l'IC seront toujours des manifestations d'amont.
Retentissement d’amont précoce:
✔si la structure qui dysfonctionne est à gauche, les signes d’amont apparaitront dans un premier temps en
amont du coeur gauche au niveau de l’échangeur pulmonaire et définiront l’IC gauche (pas seulement
la dysfonction systolique) : augmentation des pressions dans les veines pulmonaires et dans les
capillaires pulmonaires → si cela dépasse la pression oncotique des protéines → extravasation de sang
dans alvéole pulmonaire → oedème pulmonaire OAP
✔si la structure qui dysfonctionne est à droite les signes d’amont apparaitront en amont du coeur droit au
niveau du réseau veineux systémique et définiront l’IC droite : augmentation de pression dans cavité D
→ augmentation pression dans oreillette D → veines jugulaires se tendent :
- augmentation de la pression dans les veines sus hépatique donc le foie se gonfle
- augmentation de la pression dans les veines porte donc ascite
- augmentation de la pression dans les artères des membres inférieurs donc oedème des membres
inférieurs (plus tardifs et donc relève plus de IC droite chronique alors que l’IC droite aiguë implique
des signes du système veineux haut)
Cette augmentation de pression hydrostatique résulte à la fois de la dysfonction purement mécanique de la
structure qui dysfonctionne et est favorisée par l’activation des systèmes neuro-hormonaux qui stimulent la
réabsorption d’eau et de sel.
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