•Du suicide assisté, c'est-à-dire le fait de fournir à une personne les moyens de mettre fin
à ses jours elle-même. Euthanasie et suicide assisté sont donc tous deux caractérisés par
une demande explicite du patient de mourir, mais dans le second cas l’assistance du
médecin se limite à prescrire et/ou fournir à la personne concernée les médicaments qui
lui permettront de se donner la mort. Cette pratique est légale dans certains états des
Etats-Unis (Oregon, Washington, Montana) et en Suisse. Dans ces pays, l’euthanasie
reste illégale. Seuls les Pays-Bas et le Luxembourg ont légalisé à la fois l’euthanasie et
le suicide assisté.
•De l’intensification de traitements antalgiques ou sédatifs dans l’objectif de soulager
des souffrances persistantes, même si cette décision venait à avoir comme effet
secondaire non voulu, une accélération4 de la survenue de la mort5. En autorisant ce
type de décision, la loi du 22 avril 2005 dite "Leonetti" protège désormais les soignants
des risques judiciaires qu’ils encouraient auparavant.
•De la limitation et de l’arrêt des traitements, c'est-à-dire le fait pour un médecin de
ne pas entreprendre ou d’interrompre des traitements devenus disproportionnés au
regard de leur bénéfice pour le patient, ou qui ne visent qu’à le maintenir
artificiellement en vie. La limitation et l’arrêt des traitements se distinguent alors de
l’euthanasie : contrairement à cette dernière, il ne s’agit pas d’administrer un produit
provoquant la mort, mais d’arrêter d’un traitement qui maintient de manière artificielle
une personne en vie. Depuis la loi du 22 avril 2005, une telle décision est légale en
France. Elle doit cependant impérativement s’accompagner de soins palliatifs.
Contrairement à ce qui est souvent affirmé, l’arrêt des traitements ne signifie pas l’arrêt
des soins : en cas d’arrêt de la nutrition, de l’hydratation ou encore de la ventilation
artificielle, il est impératif de continuer à dispenser des soins de confort et à lutter contre
la douleur. 6(...)
L’enquête "Fin de vie en France"
En France, l’enquête "Fin de vie en France" menée par l’INED en lien avec l’ONFV a été réalisée
selon une méthodologie très similaire à celle utilisée dans les différents pays européens.
Le questionnaire a cependant été adapté à la particularité de la législation française (notamment
pour évaluer le degré d’appropriation de la loi Leonetti). Grâce à ces travaux, menés de 2008 à
2011, nous disposerons prochainement d’éléments rigoureux pour porter un regard factuel sur la
réalité des pratiques d’euthanasie en France.
COMITE D’ETHIQUE DE L’U.B.F. - L'EUTHANASIE
Réflexion sur la législation et la vision bouddhiste de l’euthanasie - a. Trinlé - le 4 juin 2012 5/20
4 Attention de bien distinguer ces notions "même si cette décision venait à avoir comme effet secondaire non
voulu, une accélération de la survenue de la mort" de "provoquer la mort". C'est l'intention qui est
déterminante, il s'agit soit "soulager la souffrance au risque d'accélérer la survenue de la mort", soit
"interrompre volontairement la vie en provoquant la mort". Deux intentions diamétralement opposées.
5 Voir page 10 article L1110-5 du Code de santé publique (chapitre Patient douloureux en fin de vie)
6 Voir page 7 chapitre 1 : L'interdiction de toute obstination déraisonnable (appelé auparavant acharnement
thérapeutique)