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Mémoire et apprentissage (MAPP)
Le 23/09/2015
Cours de Serge Nicolas : Un siècle d’étude de la mémoire et de l’apprentissage
Cette question remonte aux premiers travaux réalisés dans le domaine de la mémoire.
Présentation d’auteur travaillant dans le domaine de la mémoire et des travaux dans le
domaine de l’apprentissage (travaux allemand).
Théodule Ribot : la perspective pathologique.
Fondateur de la psychologie française, ancêtre de la neuro psychologie. S’appuie sur
l’observation de patient, de sujet présentant des troubles cognitifs pour comprendre le
fonctionnement normal. Approche neuro psychologique. C’est un personnage atypique,
quelqu’un qui a vécu au temps de William James. C’est quelqu’un qui a écrit le premier
ouvrage sur la mémoire. Avant la mémoire était abordé par les philosophes sans livre traitant
de la question. C’est aussi le premier enseignant de la psychologie en France. L’ouvrage est
« les maladies de la mémoire » (1881) : ce livre traite de la mémoire étudié grâce à l’approche
de la neuropsychologie et de la pathologie. On trouve dans ce livre que la mémoire est une
fonction biologique qui a évolué car il adopte une perspective évolutionniste dans sa
psychologie. Il est intéressé par Spencer, contemporain de Darwin qui a proposé une théorie
de l’évolution des fonctions mentales. Pour Ribot, les fonctions mentales ont évolué chez les
espèces, et ces fonctions mentales évoluent aussi chez l’individu de l’enfance à l’âge adulte. Il
adopte aussi une autre perspective qui est la notion d’involution. Ce concept est nouveau qu’il
a empreinté aux écrits d’un neurologue Anglais du nom de Jackson. Il dit qu’il peut y avoir une
évolution à rebours à cause des maladies et des traumatismes. Donc c’est une fonction
biologique, la mémoire dépend du cerveau et des fonctions cérébrales, pas évident pour
l’époque car à cette époque la mémoire est une fonction de l’âme. Ribot considère que la
mémoire dépend du corps et pas de l’esprit, la mémoire se trouve dans les cellules nerveuses.
Il fait l’hypothèse d’un continuum de la mémoire qui va de la mémoire biologique vrai vers la
mémoire psychique. Ce qui veut dire comme on le dirait aujourd’hui de la mémoire
procédurale, des actions, ancré dans l’organisme grâce à l’apprentissage et que cette mémoire
évoluent vers la mémoire des représentations : une mémoire « psychique » moins bien ancré
dans l’organisme car moins répété. Cette mémoire épisodique est plus fragile que la mémoire
des actions avec toujours une assise biologique. Et donc quand il y a traumatisme, maladie
(démence) on va avoir une involution parce que cette mémoire biologique, des actions, c’est
la mémoire des animaux et que la mémoire psychique est la mémoire des animaux supérieurs
et de l’homme. Chez l’enfant, le bébé a une mémoire des actions, biologique, la mémoire
psychique apparait avec le langage quand on peut évoquer des souvenirs. Lorsque Ribot pose
ces hypothèses, pour les tester il fait une revue de littérature.
Ribot pose une loi : la loi de régression de la mémoire ou la loi de Ribot. Les souvenirs les plus
récents sont affectés en premier.
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Les écrits de Ribot ont influencé beaucoup d’auteur tel que Korsakoff, Charcot, Janet et Delay.
On retrouve dans son ouvrage l’idée qu’il existe plusieurs types de mémoire, essentiellement
sensorielle.
Ribot a eu un contradicteur indirect : Bergson dans « matière et mémoire » (1896), il n’est pas
d’accord avec l’hypothèse de Ribot. Pour lui, la mémoire psychique est la véritable mémoire
et elle n’est pas une fonction biologique (perspective spiritualiste). Pour lui, il existe deux types
de mémoire distincte : la mémoire biologique (des actions) vs la mémoire psychique (des
représentations). La mémoire psychique appartient à l’âme et l’âme ne peut être résumée au
cerveau. Cette mémoire à besoin du cerveau pour s’exprimer. La mémoire des actions est
pour Bergson la mémoire des habitudes donc pour lui l’apprentissage dépend du cerveau.
H. Ebbinghaus : la perspective expérimentale
Psychologue allemand, premier spécialiste de la mémoire. La mémoire est le premier thème
de la psychologie. Les autres thèmes viennent de la physiologie.
Ce qui l’intéresse est l’étude expérimentale de la mémoire au sens large. La mémoire est à la
fois acquisition consciente et inconsciente. Lorsqu’il étudie la mémoire il l’étudie dans sa
caractérisation consciente et inconsciente. Il essaie de trouver un indicateur général de la
mémoire consciente et inconsciente. Il trouve cet indicateur dans la technique
d’apprentissage qui implique la mémoire. Il n’y a pas d’apprentissage s’il n’y a pas de mémoire.
Il faut que à chaque essaie il y ait une trace des premiers apprentissages et des apprentissages
successif pour qu’il y ait évolution. (Utilisation du conditionnement : technique élémentaire
qui implique la mémoire.)
Le matériel utilisé par Ebbinghaus : pour l’apprentissage, suite de série de syllabes sans
signification pour éviter les stratégies qui peuvent être utilisé spontanément. Il construit 2300
syllabes sans signification en étant son propre sujet. Il fait des expériences sur lui-même matin
et soir pendant 3 ans. Ces expériences portent sur la caractérisation de l’oubli. Il lit la série,
une pause de 15 secondes et recommence…puis délai de quelques heures à plusieurs mois et
réapprentissage sans effort de mémorisation il lit au même rythme la série apprise
antérieurement. Il note le temps d’apprentissage ou de lecture nécessaire pour réapprendre
une série déjà apprise : il a besoin de moins de temps et de moins d’essais. On observe donc
un gain, une ré-économie au apprentissage. Il existe donc dans la mémoire des traces du
premier apprentissage. Pour les séries datant de 1 mois, il n’avait aucun souvenir conscient
mais il observe quand même ce gain. Ce gain n’est pas attribué au fait d’apprendre à
apprendre. Grâce à cette technique il met en évidence l’existence de la mémoire inconsciente.
Au bout de 3 mois, encore un gain de 10 à 15% au apprentissage pour des séries oubliés
consciemment.
Aujourd’hui cette expérience serait considérée comme un test de mémoire implicite.
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Influence sur Jacobs : tâche d’empan mnésique, pour mesurer la capacité de mémoire chez
les enfants, les écoliers. Il utilise les syllabes sans significations mais sans sultats et donc
utilise des lettres et des chiffres. Il montre que l’évolution de l’empan mnésique on l’observe
chez les enfants et qu’il augmente avec l’âge.
G.E. MÜLLER : l’approche expérimentale
S’intéresse spécifiquement au thème de l’apprentissage. Continuateur des travaux
d’Ebbinghaus. Il a des élèves sérieux : Schumann, Jost et Pilzecker. Il va améliorer la méthode
d’Ebbinghaus.
La loi de Jost : Thèse sur l’influence de la distribution des répétitions sur la force d’association.
Cette loi attrait l’apprentissage massé vs distribué. Si on cherche à mémorin’importe quelle
série, par exemple de chiffres ou de mots, on peut procéder de deux manière différentes. On
peut examiner ou parcourir cette série 30 fois à la suite, mais on peut aussi disperser ces 30
répétitions sur plusieurs jours, en répétant cette série 10 fois par jours pendant 3 jours. La
deuxième forme est a plus avantageuse pour une rétention à long terme.
1e tableau : résultat = nombre de ré apprentissage effectué pour se souvenir.
Et donc, préférable d’étaler plutôt que de masser
Effet d’espacement des répétitions : trois types de dispersion
1. Lire une série de syllabes D pendant 3 jours, 8 fois par jours (schéma 3.8)
2. Lire une série D’ pendant 6 jours, 4 fois par jours (schéma 6.4)
3. Lire une série D’’ pendant 12 jours, 2 fois par jours (schéma 12.2)
Avec une méthode de rappel associatif. Plus on a une dispersion importante meilleurs est le
rappel du deuxième mot de chaque couple. Lorsque l’apprentissage est sur 3 jours les résultats
sont faibles. Lorsque c’est étaler sur 6 jours on passe au double etc.
2e tableau : résultats = nombre de mot rappelé
Et donc, préférable d’étaler encore plus longtemps dans le temps
A. Binet : l’approche expérimentale
Es travaux pionniers de Binet :
- Mémoire et expertise : les calculateurs mentaux et joueurs d’échec
- moire et suggestibilité
- Mémoire du témoignage
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Expérience : Présentation d’un poster avec différents éléments pendant quelques secondes
ou minutes. Puis leur demande de ce qu’il se souvienne ? Il montre alors que l’on fait beaucoup
de faux souvenirs et que l’on en fait d’autant plus que les questions posées peuvent produire
des réponses erronées. Pour lui, le type de question posé peut déformer le souvenir du témoin
ultérieurement (car Binet est à la base avocat). Exemple : de quel couleur est le fil qui traverse
le bouton ? (sachant qu’il y a un bouton mais pas de fil) le sujet peut se rendre compte de
suite de la non existence du fil mais si on lui repose la question quelque jours plus tard : il va
donner la couleur du fil qui n’existe pas = faux souvenir.
Donc, Binet est souvent incompris et critiqué car trop novateur pour son époque. Son
influence se retrouve surtout à l’étranger.
Bilan de la première période = engouement pour les études pathologiques sur la mémoire (le
premier âge d’or, le deuxième étant au 20e siècle). Il n’y a pas de communication entre les
psychologues de la mémoire et les médecins. On observe une absence de modélisation de la
mémoire. Cela va être l’inverse plus tard.
Le 30/09/2015
Mémoire et répétition
Introduction : trois étapes dans le processus d’apprentissage
Encodage stockage récupération
L’encodage est l’acquisition de l’information, processus par lequel l’information d’entrée est
enregistrée en mémoire.
Le stockage est le maintien de l’information dans le temps, le processus par lequel
l’information enregistrée est consolidé en mémoire
La récupération est l’accès à l’information stockée, processus par lequel l’information stockée
est réactualisée.
On peut faire varier le stockage en faisant varier le temps et la récupération, son accès peut
se faire avec ou sans indices.
Les psychologues se sont beaucoup intéressés aux différentes situations d’encodage.
Quelles sont les clefs d’une bonne mémoire ?
Recoder l’information sous une autre forme, mettre des mots en image : théorie du
double codage de PAIVIO. S’intéresse à l’étude de la force de l’image. Le codage pour
les images est plus puissant que pour les mots.
Le rôle des indiçage-texte. Les indices permettent d’accéder à l’information stockée.
L’épreuve de reconnaissance est la plus indicée, indiçage maximum. Si l’on compare,
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le rappel libre, l’indiçage et la reconnaissance on a une augmentation des
performances.
la répétition test : la pratique de l’accès permet de maintenir en mémoire l’information
plus longtemps.
Le recodage permet de convertir l’information sous une autre forme et donc le principe est
de convertir l’information en une forme qui est plus facile à mémoriser.
149162536496481 correspond au carré des nombre entier : 1 4 9 16 25 36 49 64 81
Puissance de l’image
Etude de Erdelyi, Buschke & Finkelstein, 1976 :
Trois conditions (mots vs mots avec image mentale vs dessin) avec un meilleur rappel pour les
dessins. La condition dessin conduit à des performances deux à trois fois plus élevé que la
condition mot. Cette supériorité est moins importante en tâche de reconnaissance.
Etude de Bower & Reitman, 1972 :
Mémorisation de 100 paires de mots sans lien. Une condition de répétition et une tâche
d’imagerie mentale : les sujets doivent former une image mentale avec les deux mots. La tâche
de rappel est indicée : on présente un des deux mots. Les résultats montrent la supériorité du
rappel dans la condition image mentale.
Et donc, le recodage est la clef d’une mémorisation réussi. L’imagerie est une technique de
recodage efficace pour du matériel verbal et la récupération est aussi une variable clef.
Le lien encodage et récupération apparait avec l’utilisation des procédés mnémotechnique : il
associe de bonne stratégie de l’encodage et des indices de récupération. Exemple : la méthode
des lieux, un des procédés le plus efficace.
Expériences d’apprentissage : Matériel étudié = S et Test = T
Tulving : courbe classique d’apprentissage d’une série de 16 mots avec une épreuve de rappel
libre. S-T-S-T etc. Effet plafond après le 9e 10e effet.
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