Chapitre IIC, page 2
3- Pendant la phase compensée, les signes fonctionnels surviennent à l’effort (DE, AE, syncopes). Un AE peut
exister alors que les coronaires sont normales.
4- La phase "décompensée" est caractérisée par l’apparition d’une insuffisance cardiaque avec dilatation du
VG.
5- Le souffle de RA est maximum au foyer aortique, irradie dans les vaisseaux du cou mais aussi à la pointe où
il simule une insuffisance mitrale. Cependant, le fait qu’il augmente d’intensité lors de la contraction qui suit
une diastole longue prouve que cette irradiation apicale est un souffle d’éjection.
6- La radiographie thoracique ne montre pas de dilatation du VG sauf si le patient est en insuffisance cardiaque
ou que le RA est associé à une insuffisance aortique notable.
7- Pour détecter l’HVG, l’échocardiogramme est beaucoup plus sensible que l’ECG.
8- L’échocardiogramme permet d’évaluer le degré de sévérité du RA en mesurant la surface de l’orifice. En
moyenne, la surface aortique diminue de 0,1 cm2 par an.
9- L’indication opératoire (remplacement valvulaire) est basée sur l’existence de symptômes et la surface de
l’orifice (valeur critique < 0,7 cm2 ou mieux : 0,45 cm2/m2 ou si la surface n’a pas été calculée : vitesse du
jet > 4 m/s).
10- Patient symptomatique + surface valvulaire aortique < 0,7 cm2 : indication opératoire
Patient asymptomatique + surface < 0,7 cm2 : surveillance clinique (apparition de symptômes) et
échocardiographique trimestrielle.
2. ETIOLOGIE
1. RA Congénital : La valve est sténosée dès la naissance (aspect en dôme par fusion des
commissures).
2. RAA : Fusion de 2 ou 3 commissures, très souvent associée à une autre atteinte valvulaire
(RM, IA)
3. RA dégénératif calcifié de Monckeberg -
- Soit calcification d'une valve bicuspide ; la valve bicuspide est un précurseur fréquent de RA.
- Soit calcification d'une valve aortique normale (tricuspide), mais il n'y a pas en principe de
fusion des commissures. C'est de très loin la cause actuelle la plus fréquente .
4. Le RA dégénératif est plus fréquent dans l'hypercalcémie (dialysés chroniques±
hyperparathyroïdie), la sarcoïdose et la maladie de Paget. On a constaté chez les sujets âgés
que le taux de parathormone est plus élevé dans le RA qu'un groupe contrôle et que la perte
osseuse (mesurée par la densité osseuse) est associée à la fréquence des calcifications
aortiques. A titre exceptionnel: sténose athéromateuse des hypercholestérolémies majeures
homozygotes.
3. PHYSIOPATHOLOGIE
a) La résistance à l'éjection du VG :
Deux mécanismes possiblement associés :
- Degré de sténose de l'orifice, dont les dimensions sont fixes (fusion commissurale); c'est le cas
du RA congénital ou rhumatismal.
- Degré de mobilité des sigmoïdes en raison des calcifications, (sans fusion commissurale). Dans
ce cas, la sévérité du RA varie avec la "force d'ouverture" de la valve, c'est à dire avec la force
contractile du VG. La survenue de l'IVG aggrave donc la sévérité de la sténose. Cette
immobilisation des valves par les calcifications peut aggraver le RA congénital ou rhumatismal.
b) La surcharge de pression entraîne une HVG concentrique,
Elle permet le maintien pendant longtemps d'une fonction VG normale. La survenue d'une dysfonction
VG permet de diviser l'évolution en 2 périodes :
- Une phase compensée (Selon la loi de Laplace; T = (P x R)/e, l'augmentation de tension (T) due à
l'élévation de la pression VG (P) est compensée par une diminution du rayon (R) et une augmentation de
l'épaisseur de la paroi VG (e) par l'HVG concentrique) où les SF sont la conséquence directe de
l'obstruction : angor, syncopes. L'angor peut être fonctionnel ou dû à des sténoses coronaires.
Les syncopes résultent de la stimulation des mécanorécepteurs VG par l'hyperpression VG qui
provoque bradycardie et vasodilatation.
- Une phase décompensée marquée par l'apparition de la dyspnée. L'IVG accroît la sévérité de
la sténose.