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restrictives et de troubles de la conduction (surtout auriculo ventriculaire). Des
troubles du rythme ventriculaire et supra ventriculaire peuvent également survenir.
En ce qui concerne les examens complémentaires
- L’ECG, en dehors des troubles conductifs ou rythmiques, note un microvoltage
dans environ 50% des cas. Un aspect électrique de pseudo-infarctus est
également très fréquent (47% des cas). La survenue d’une brillation auriculaire
ou d’un utter est courante, surtout en cas d’hypertrophie ventriculaire (25%)
[3].
- Dosage des troponines et du BNP : L’augmentation des taux plasmatiques
de ces bio marqueurs n’est en rien spécique d’une atteinte amyloïde, mais
est directement corrélées au pronostic de la maladie. La série de Dispenzieri
rapporte le pronostic de 261 patients en fonction de leur niveau sérique de bio
marqueurs cardiaques. L’augmentation des valeurs de troponine T et I au delà
des seuils de détection impacte fortement la survie (respectivement 6 vs 22 et
8 vs 21 mois) [4]. Ces marqueurs ont également un intérêt pour juger de la
réponse thérapeutique au traitement de fond de l’amylose AL.
-L’échographie cardiaque montre un aspect d’hypertrophie ventriculaire
concentrique, prédominant au septum. Cet aspect est peu spécique, surtout
chez un patient aux antécédents d’HTA. Néanmoins la spécicité de cette donnée
augmente fortement si on la confronte à l’ECG. L’existence d’un microvoltage et
d’une hypertrophie septale ont une sensibilité de 72 à 79% pour une spécicité
de 91 à 100% [3]. L’aspect brillant et granité du myocarde est un élément
échographique fréquemment rappelé dans la description de la cardiopathie
amyloïde. Cet aspect est d’autant plus signicatif qu’il est observé sur l’ensemble
du myocarde. Néanmoins la sensibilité de ce signe échographique est faible
(entre 26% et 36% selon les séries).
Si la fonction systolique ventriculaire gauche reste préservée pendant très
longtemps, la dysfonction diastolique (secondaire à l’atteinte restrictive) est
particulièrement fréquente. Par ailleurs, un aspect épaissi des valves et un
épanchement péricardique de faible abondance, sont communément observés.
Ainsi, il n’existe pas de signe pathognomonique échographique d’atteinte amyloïde
cardiaque. C’est en fait l’association des différents éléments séméiologiques
rappelés précédemment qui oriente le diagnostic.
Indépendamment de son apport au diagnostic, les données de l’échographie
cardiaque ne semblent pas avoir d’impact sur le pronostic cardiaque .Sur une série
de 45 patients porteurs d’une amylose cardiaque documentée histologique, qui
comparait la pertinence pronostique des marqueurs cliniques et échographiques,
seule la présence d’une dyspnée de stade NYYA> 2 a un impact pronostic
péjoratif, indépendamment des donnés de l’échographie [5].
- IRM cardiaque : Maceira et al rapportent une série de 29 patients porteurs d’une
amylose AL, ayant bénécié d’une exploration par IRM cardiaque. L’aspect
IRM est surtout celui d’un rehaussement tardif du myocarde par le gadolinium,
principalement dans la région sous endocardique. Cette anomalie IRM pourrait