médication opioïde par des médicaments non opioïdes, comme les anti-inflammatoires
ou l’acétaminophène. Certains patients auront besoin d’un traitement d’entretien à
l’agoniste des opioïdes, habituellement de la méthadone une fois par jour ou de la
buprénorphine trois fois par semaine, pour régler leur problème de dépendance.
Catégorie B : Le patient qui veut des opioïdes présente une étiologie clairement
identifiable de la douleur et n’a aucun problème de dépendance présent ou passé. Par
exemple, un patient souffre de douleur chronique suite à une opération au genou. Il se
conforme généralement à son traitement et ne change pas sa médication ou sa
posologie de son propre gré. Les comportements aberrants souvent remarqués chez les
patients de catégories A et C, comme faire des réserves de médicaments et demander
des ordonnances à plusieurs médecins, se rencontrent peu, voire jamais, chez les
patients de catégorie B. Les quelques comportements aberrants mineurs qui se
produisent parfois, comme une consommation excessive occasionnelle, peuvent se
régler avec le counseling.
Catégorie C : Le patient présente non seulement une douleur chronique non cancéreuse
nécessitant une thérapie continue aux opioïdes, mais aussi un problème concomitant de
dépendance. Il lui faut donc tous les jours plusieurs doses de médicaments comme la
méthadone ou les opioïdes à libération contrôlée, en dépit de leur action prolongée. Le
traitement requis tranche grandement d’avec celui pour les patients de catégorie A.
Ainsi, pour prévenir la rechute vers une toxicomanie active, les patients de catégorie C
ont besoin d’un suivi très attentif et d’une structure stricte. Il est essentiel de recourir
simultanément à des ressources en guérison et à un traitement à l’agoniste des
opioïdes, car une douleur persistante pourrait déclencher une consommation
« incontrôlée » et la reprise d’un mode de vie et de comportements de toxicomanie.
Les trois catégories de patients décrites ci-dessus doivent bénéficier d’un suivi rigoureux.
Avec le temps, les patients de catégorie C pourront stabiliser suffisamment leur état pour
rejoindre la catégorie A; ils pourront alors cesser complètement de prendre des opioïdes ou
supporter un traitement quotidien d’entretien à l’agoniste des opioïdes. Par exemple, la
douleur chronique au genou d’un patient est d’abord stabilisée avec des opioïdes à libération
contrôlée, pendant que le patient fait traiter sa dépendance. Après quelques mois à modifier
son style de vie (p. ex. perte de poids, plus grande tolérance à l’effort, participation à des
séances de psychothérapie individuelles ou en groupe et création d’un solide réseau
d’entraide), le patient pourrait voir son besoin de suivre un traitement d’entretien aux
opioïdes s’atténuer ou même disparaître.
Une évaluation et un suivi proactifs et constants permettent de voir si une personne
considérée au départ comme de catégorie B serait en fait un patient de catégorie A ou C.
Par exemple, un patient suit son traitement et vient régulièrement chercher ses
médicaments, mais on découvre plus tard qu’il accumule de grandes quantités d’opioïdes et
en consomme à excès, puis passe plusieurs jours sans en prendre (catégorie A). Ou alors
un patient stable qui suivait un traitement d’entretien aux opioïdes deux fois par jour, mais
commence à manquer d’opioïdes avant la date prévue en périodes de stress ou pour des