Les états de mer naturels 06 - Analyse statistique de la houle réelle
Jean Bougis - Ingénieur Conseil 06650 Opio Page 06 - 1 / 22
6. Analyse statistique de la houle réelle
6.1. Introduction
Le comportement des ondes à la surface de la mer et des océans relève,
de toute évidence, bien moins de l'analyse déterministe, que de l'analyse
stochastique qui est l'étude du calcul des probabilités appliqué au
traitement des statistiques.
Il est donc raisonnable d'étudier les aspects stochastiques des états de
mer, ainsi que ceux des réponses des ouvrages, structures, navires et
engins marins qui y sont soumis.
Une telle approche est nécessairement soumise à des hypothèses
simplificatrices qui permettent, sous réserve qu'elles soient vérifiées, la
mise en œuvre de l'outil mathématique. Ces hypothèses de base
concernent, bien sûr, la modélisation des états de mer, mais aussi celle
de la réponse des ouvrages, structures, navires et engins marins.
Dans ce qui suit, les processus aléatoires seront supposés être stables
(ou stationnaires), ergodiques et linéaires. Ils ne font intervenir que des
variables gaussiennes indépendantes.
6.2. Décomposition d'une houle irrégulière en houles simples
L'ensemble de la théorie stochastique de la houle réelle repose sur
l'hypothèse fondamentale que la dénivelée
η
(M;t) de la surface libre d'une
houle irrégulière peut être considérée comme étant la somme d'une
infinité d'ondes sinusoïdales simples, chacune se propageant avec sa
célérité propre qui n'est fonction que de sa période et de la profondeur
d'eau.
En supposant que l'axe des abscisses x coïncide avec la direction de
propagation, la dénivelée de la surface libre peut donc se mettre sous la
forme générale :
(6.1)
η π λψ
( ; )M t Hx t
T
i
i i
i
i
= − +
=
∞
22
1
sin
Ainsi, en un point M fixé, la dénivelée de la surface libre est supposée
pouvoir s'écrire comme la somme d'un très grand nombre N de fonctions
aléatoires indépendantes variant sinusoïdalement avec le temps dont les
phases
ϕ
i
sont des grandeurs aléatoires uniformément réparties dans
l'intervalle [0,2
π
]:
(6.2)
( )
η ω ϕ
( )t a t
i i i
i
N
= +
=
sin
1