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Les schizophrénies
Dr M. Lacambre
Hôpital Colombière
CHU Montpellier
plan
Introduction
historique
Clinique
Étiopathogénie
Evolution
Prise en charge
criminologie
Conclusion
Introduction
Pathologie universelle et ubiquitaire au coût social
élevée. Prévalence 0,8 à 1%, 500 000 patients en
France dont 300 000 pris en charge.
Nette amélioration de la prise en charge et du
pronostic avec l’évolution des chimiothérapies et
de la compréhension des mécanismes
étiopathogéniques.
Evolution du concept, des traitements,
des symptômes cibles et de la prise en charge.
Historique
1883, Emil Kraeplin : dementia praecox (entité
unique versus hébéphrénie, catatonie et démence
paranoïde).
1911, Eugène Bleuler : schizophrénie,
du grec schizo (séparé) et phrên (esprit).
1955, Henri Ey : « le schizophrène est «discordant
», « délirant » et « autistique ».
Aujourd’hui on dispose de critères diagnostiques
hiérarchisés : CIM 10 et DSM IV.
Définition
« Autant il est difficile de définir la schizophrénie, autant il est facile de sentir qu’on est
en présence d’un schizophrène » H. Ey.
La schizophrénie se manifeste cliniquement par des
épisodes aigus associant délire, hallucinations, troubles
du comportement et par la persistance de divers
symptômes chroniques pouvant constituer un handicap.
Symptômes
Symptômes
Symptômes
Symptômes
positifs : délire, hallucinations…
négatifs : aboulie, apathie,…
dépressifs
cognitifs
Critères diagnostics (OMS, 1994)
Pendant plus d’un mois, au moins un symptôme :
Écho de la pensée, pensées imposées ou vol de la pensée, divulgation de la
pensée;
Idées délirantes de contrôle, d’influence ou de passivité, se rapportant clairement
à des mouvements corporels ou à des pensées, actions ou sensations spécifiques;
Hallucinations auditives dans lesquelles une ou plusieurs voix commentent en
permanence le comportement du patient, ou parlent de lui;
Autres idées délirantes persistantes, culturellement inadéquates ou
invraisemblables.
Ou pendant plus d’un mois, au moins deux symptômes :
Hallucinations persistantes de n’importe quel type;
Interruption ou altération par interpolation du cours de la pensée, rendant le
discourt incohérent et hors de propos, ou néologismes;
Comportement catatonique : excitation, posture catatonique, flexibilité cireuse,
négativisme, mutisme ou stupeur;
Symptômes « négatifs » : apathie, pauvreté du discours, émoussement affectif;
Modification globale, persistante et significative de certains aspects du
comportement, se manifestant par une perte d’intérêt, un comportement sans but,
une inactivité, une attitude centrée sur soi-même, et un retrait social.
Critère DSM-IV
→
Critère A :
Délire
Hallucination
Tb du cours de la pensée
Comportement désorganisé ou catatonique
Symptômes négatifs
→ Retentissement fonctionnel
→ Durée > 6 mois
→ Non dû à un pb organique ou toxique
→ Exclusion des diagnostics différentiels
Schizotaxie..?
Trouble schizotypique : trouble caractérisé par un
comportement excentrique et des anomalies de la
pensée et des affects, ressemblant à celles de la
schizophrénie, mais ne comportant aucune anomalie
schizophrénique manifeste ou caractéristique.
Troubles schizo-affectifs : troubles épisodiques, dans
lesquels des symptômes affectifs et des symptômes
schizophréniques sont conjointement présents au
premier plan de la symptomatologie alternativement ou
conjointement.
Clinique de la schizophrénie
Phase prémorbide
Phase prodromale
Phase d’entrée
Phase d’état
Évolution vers trépieds :
délire
dissociation
Repli
autistique
Entrée en schizophrénie
Formes à début brutal :
La bouffée délirante aiguë
état dépressif atypique associé avec une anorexie, une
asthénie, une insomnie et des troubles thymiques (idées noires,
idées de mort, tristesse, dégoût).
A la faveur de ce mode d'entrée dans la schizophrénie on note :
Une personnalité schizoïde,
une oscillation de l'humeur,
un grand vide affectif.
Entrée en schizophrénie
traits de personnalité schizoïde :
Attitude de repli, avec un désintérêt relatif pour le monde
extérieur (introversion).
Fuite des contacts sociaux (peu ou pas d'amis).
Gens timides et effacés.
Incapacité à exprimer leurs sentiments.
Contact froid et distant.
Incapacité à éprouver du plaisir.
Intérêt réduit pour la sexualité.
Vie imaginaire souvent intense mais bizarre, avec un grand
intérêt pour les choses abstraites.
Indifférence aux normes et aux conventions sociales.
L'adaptation sociale est possible mais restreinte.
Entrée en schizophrénie
Formes à début progressif:
Les troubles peuvent s'installer progressivement sur des semaines,
des mois, ou des années. Elle peut débuter avec :
une baisse de rendement intellectuel ;
un échec inhabituel à un examen ;
l'abandon d'un emploi ;
la modification du caractère : tendance à l'isolement, hostilité envers
le milieu familial ;
le renoncement aux activités de loisir sans justificatif ;
l'engagement pour des activités marginales exclusives : ésotérisme,
occultisme ;
l'apparition de troubles d'allure névrotique : anxiété, angoisse floue ;
une symptomatologie pseudo névrotique : obsessionnelle (sujet
assiégé de doutes), hystérique… ;
une dysmorphophobie.
Syndrome délirant
Thèmes : philanthropiques, manichéens,
religieux, de persécution, mégalomaniaque…
Organisation paranoïde.
Mécanismes polymorphes : hallucinatoires,
intuitifs, imaginatifs, interprétatifs, illusions,
+/- automatisme mental.
Adhésion complète au délire.
Type : non systématisé.
Étendue : délire chronique
Syndrome dissociatif
Ambivalence, bizarrerie, impénétrabilité,
détachement du réel.
Comportementale : maniérisme,
apragmatisme, impulsions, négativisme,
stéréotypies...
Intellectuelle : pensée floue, barrage, fading,
difluence, mutisme, néologisme, schizophazie,
pensée magique, rationalisme morbide...
Affective : perte de l’élan vital, athymormie,
pleurs immotivés, froideur affective...
Repli autistique
Trouble majeur des
interactions sociales
Tendance au retrait, au
replis, à l’isolement.
Déficit de théorie de l’esprit
(capacité de prêter des
intentions, un état mental à
autrui).
Les schizophrénies
dissociation
délire
repli
autistique
Schizophrénie simple :
délire peu important, parfois passe inaperçu.
dissociation qui est lente en insidieuse.
Trouble des interactions sociales.
Les sujets ont une personnalité schizoïde.
Bizarrerie, apragmatisme.
Indifférence affective.
Vagabondage, marginalisation, désinsertion sociale.
Les schizophrénies
dissociation
délire
repli
autistique
Schizophrénie paranoïde :
Forme la plus fréquente.
Le délire est important et la dissociation est
atténuée au second plan derrière le délire.
Le délire est flou, incohérent, mal systématisé, à
thème principalement de persécution.
Alternance d'épisodes aigus et de rémission
(évolution cyclique).
Bonne réponse au traitement antipsychotique.
Les schizophrénies
dissociation
délire
repli
autistique
Schizophrénie hébéphrénique :
C'est la forme ou la dissociation est maximale.
Début insidieux, absence de délire, discordance
importante, aucune émotion, avolition,
emoussement des affects, absence de projet
(déficit, détérioration mentale).
Réponse partielle aux antipsychotiques.
Les schizophrénies
Schizophrénie catatonique :
dissociation
délire
repli
autistique
Exceptionnelle, descriptions historiques.
dissociation comportementale.
qui peut s'interrompre à tout moment!
Négativisme : c'est l'expression d'attitude de refus (rester au
lit toute la journée (clinophilie), contracture des mâchoires,
refus de la main tendue, de s’alimenter, de parler...
Catalepsie. Le sujet est totalement immobile, quand on le
mobilise il garde la position (flexibilité cireuse).
Hyperkinésie : ce sont des impulsions qui viennent
brutalement.
Troubles végétatifs : odèmes, troubles vasomoteurs.
Les schizophrénies
dissociation
délire
repli
autistique
L’héboïdophrénie :
Schizophrénie+psychopathie.
Dangerosité maximale.
Règles sociales non intériorisée, en plus d’un délire
chronique dissociatif.
Implications médico-légales et judiciaires.
Les schizophrénies
dissociation
délire
repli
autistique
Schizophrénie paranoïde
Schizophrénie simple
Schizophrénie hébéphrénique
Schizophrénie hébéphréno-catatonique
Schizophrénie résiduelle
Schizophrénie dysthymique
Schizophrénie+psychopathie : héboïdophrénie
Hypothèses étiopathogéniques
Génétique : agrégation familiale de
schizophrénie, jumeaux monozygotes [50%] /
dizygotes [20%].
Théories biologiques : anomalies neuroanatomiques, fonctionnelles ou cognitives.
Théorie neuro-développementale
Théorie neuro-dégénérative
Théories psychodynamiques : psychanalyse,
antipsychiatrie…
Les schizophrénies aujourd’hui
Évènements précoces
• gènes
• infections virales
Stress environnementaux
• toxiques
environnementaux
Toxiques
CERVEAU
Déficits
Anomalies cérébrales
Schizophrénie
Vulnérabilité biologique
cognitifs
Symptômes
négatifs
désorganisés
Symptômes
positifs
atténués
Émergence de
symptômes
psychotiques
• structurales
• biochimiques
• fonctionnelles
Age
0
9
12
15
18
21
Evolution de la schizophrénie
Prise en charge
médicamenteuse
Le délire :
hyperdopaminergie.
Le traitement :
antagonistes
dopaminergiques.
Autres Traitements de la
schizophrénie
Tous les psychotropes selon indication sauf
L-Dopa!
Electroconvulsivothérapie (ECT).
Stimulation Magnétique Transcranienne
(rTMS).
Exit la lobotomie!
Evolution des objectifs
Spt cognitifs
Symptômes positifs
Symptômes moteurs
Symptômes endocriniens
Voie méso-corticale
Voie méso-limbique
Voie nigrio-striée
Voie tubéro-infundibulaire
D’une dangerosité à l’autre
Dangerosité criminologique :
Dangerosité psychiatrique :
ATCD infraction/violences
– Trouble psychiatrique
décompensé
Fréquentation de pairs
antisociaux
– Sexe
Attitudes antisociales
– Immaturité/impulsivité
Traits de personnalité
– ATCD PAL violent
antisociale
– Consommation de
Relations familiales ou
toxiques
conjugales conflictuelles
– Déni des troubles
Consommations déviantes
– Refus de soins
Loisir problématiques,
isolement social
Pb éducation et emploi
Prise en charge sociale
Mesure de protection pour incapable majeur :
Sauvegarde de justice
Mesure d’Accompagnement Social Personnalisé
Mesure d’Accompagnement social Judiciaire
Curatelle
Tutelle
Allocation Adulte Handicapée.
Orientation professionnelle : CAT, ateliers
protégés,…
Suivi de secteur : VAD, Consultations en CMP…
Conclusion
Pathologie lourde avec impact social majeur
+/- médico-légal.
Mécanismes étiologiques non élucidés.
Importance d’une prise en charge précoce
adaptée pour améliorer le pronostic.
Importance du suivi au long cours,
dans la cité
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