atteintes glomérulaires au cours des syndromes lymphoprolifératifs

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atteintes glomérulaires dans les syndromes lymphoprolifératifs
ATTEINTES GLOMÉRULAIRES AU COURS
DES SYNDROMES LYMPHOPROLIFÉRATIFS
AVEC PRODUCTION EXCESSIVE DE CYTOKINES
(CASTLEMAN, POEMS)
par
P. RIEU*, L.-H. NOËL*, D. DROZ**, H. BEAUFILS***,
A. GESSAIN****, O. HERMINE***** ET P. LESAVRE*
Les mécanismes physiopathologiques des atteintes rénales au cours des syndromes lymphoprolifératifs sont divers [1, 2]. L’atteinte rénale peut être secondaire
à des troubles hydroélectrolytiques tels qu’une déshydratation, une hypocalcémie
ou une hyperuricémie. Elle peut résulter d’un envahissement du parenchyme rénal
par les cellules lymphoïdes tumorales ou d’une compression des voies urinaires
par des adénopathies para-aortiques [3]. L’atteinte rénale peut être la conséquence
d’une production anormale d’immunoglobuline (ou d’un fragment d’immunoglobuline) monoclonale. Cette paraprotéine peut précipiter dans la lumière des tubes
(tubulopathie myélomateuse), dans les lumières capillaires (macroglobulinémie
de Waldenström, cryoglobulinémie), ou dans les cellules tubulaires proximales
(syndrome de Fanconi). Elle peut aussi se déposer le long des membranes basales
sous forme de dépôts granulaires (syndrome de Randall), de dépôts fibrillaires
(amyloïdes ou pseudo-amyloïdes) ou de dépôts microtubulaires. D’autres mécanismes paranéoplasiques peuvent être impliqués dans l’atteinte rénale des syndromes
lymphoprolifératifs : la formation de complexes immuns contenant un antigène
tumoral dans les glomérules, une synthèse anormale d’hormones (PTHrP, calcitriol) ou une production excessive de cytokines.
* INSERM U507 et service de néphrologie, hôpital Necker, 149 rue de Sèvres, 75743 Paris Cedex 15.
** Service d’anatomopathologie, hôpital Necker, 149 rue de Sèvres, 75743 Paris Cedex 15.
*** INSERM U423, hôpital Necker ; service d’anatomopathologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris.
**** Département des rétrovirus, Institut Pasteur, Paris.
***** Service d’hématologie, hôpital Necker, 149 rue de Sèvres, 75743 Paris Cedex 15.
FLAMMARION MÉDECINE-SCIENCES
(www.medecine-flammarion.com)
— ACTUALITÉS NÉPHROLOGIQUES 2000
150
P. RIEU ET COLL.
SYNDROMES LYMPHOPROLIFÉRATIFS
AVEC PRODUCTION EXCESSIVE DE CYTOKINES
Les cytokines sont des peptides solubles participant à la communication intercellulaire. Contrairement aux hormones qui sont sécrétées par des organes spécialisés (les glandes endocrines), et exercent leurs actions à distance grâce à la
circulation sanguine, les cytokines sont synthétisées par une grande diversité de
cellules présentes dans tous les tissus, et agissent essentiellement de façon locale.
Les cytokines constituent une grande famille composée par les interleukines, les
interférons, les chimiokines, les facteurs stimulants de l’hématopoïèse (colony stimulating factors), les facteurs de nécrose des tumeurs et les facteurs de croissance.
Leurs fonctions régulatrices interviennent dans de nombreuses réactions biologiques adaptatives telles que la réponse immunitaire, la réaction inflammatoire,
l’hématopoïèse, l’organogenèse et la cicatrisation. Ces actions multiples des cytokines nécessitent que leurs sécrétions soient étroitement régulées. Au cours des
syndromes lymphoprolifératifs, certaines cytokines peuvent échapper aux mécanismes de régulation. La sécrétion permanente de ces cytokines peut alors, par
leurs actions autocrines, faciliter la prolifération des cellules lymphoïdes tumorales
et, par leurs actions paracrines, s’accompagner de manifestations cliniques et histopathologiques caractéristiques [4].
Une production intratumorale de cytokines a été mise en évidence dans de nombreux syndromes lymphoprolifératifs, notamment dans la maladie de Hodgkin et
dans les lymphomes T [4]. Cet excès local de cytokine explique certaines caractéristiques histologiques de ces hémopathies. Par exemple, c’est l’IL-4 qui induit la
prolifération lymphocytaire T observée dans les lymphomes B riches en T ; l’IL-6
induit la prolifération plasmocytaire polyclonale au cours des lymphomes T angioimmunoblastiques ; l’INFγ pourrait être impliqué dans la réaction épithélioïde des
lymphomes T de Lennert ; le TGFβ est associé à la sclérose nodulaire de la maladie
de Hodgkin. En plus de leur action locale, certaines cytokines synthétisées en excès
ont un effet systémique. Par exemple, l’IL-5 induit l’éosinophilie au cours de la maladie de Hodgkin et l’IL-6 participe au syndrome inflammatoire clinique (fièvre, asthénie, sueur nocturne) et biologique de nombreux syndromes lymphoprolifératifs
(tableau I). Parmi ces syndromes, une production excessive de cytokines circulantes
semble être impliquée de façon prédominante dans la pathogénie et la symptomatologie de deux syndromes lymphoprolifératifs, le syndrome de Castleman et le syndrome de POEMS. Ces deux syndromes sont fréquemment associés à des atteintes
glomérulaires. Ils sont l’objet de cette revue.
Syndrome de Castleman
DÉFINITION
ANATOMOPATHOLOGIQUE ET CLINIQUE
En 1956 Castleman et al. rapportent 13 patients ayant une tumeur bénigne
médiastinale caractérisée, en anatomopathologie, par une hyperplasie angiofolliculaire (fig. 1) [5]. Seize ans plus tard, Keller et al. individualisent deux types
histologiques d’hyperplasie angiofolliculaire : la forme vasculohyaline et la forme
plasmocytaire [6]. La hyalinisation des vaisseaux, l’organisation des centres
germinatifs folliculaires et la plasmocytose de la zone interfolliculaire permet de
ATTEINTES GLOMÉRULAIRES DANS LES SYNDROMES LYMPHOPROLIFÉRATIFS
TABLEAU I. — TAUX
SÉRIQUES D’IL-6 ET DE
VEGF
151
AU COURS DE DIVERS SYNDROMES
LYMPHOPROLIFÉRATIFS
SYNDROMES
LYMPHOPROLIFÉRATIFS
TAUX
NOMBRE
MOYEN
DE SUJETS
D’IL-6
(pg/ml)
TAUX
RÉFÉRENCES
Myélome
210
5,4
[55, 129]
Hodgkin
65
2,7
[130]
ATL
59
8,2
[131]
118
4,6
[132]
LNH B diffus
NOMBRE
MOYEN
VEGF
(pg/ml)
DE SUJETS DE
21
205
POEMS
23
39
[54, 55]
22
2 533
Castleman
10
83*
[18, 19, 25,
79, 88, 89]
2
640
Témoins
< 3,5
RÉFÉRENCES
[57]
[57, 58]
[25]
70-225
ATL : Leucémie/lymphome de l’adulte à cellules T ; LNH B diffus : lymphome diffus à grandes cellules
B ; * : taux sérique moyen calculé à partir d’observations isolées.
distinguer ces deux formes (voir fig. 1). La coexistence de ces deux formes dans
un même ganglion, l’existence d’une forme transitionnelle dite « mixte », et la
transformation possible de la forme plasmocytaire en forme vasculohyaline au
cours de l’évolution ont conduit à rapprocher ces différents types histologiques.
Le type vasculohyalin pourrait n’être que la forme éteinte du type plasmocytaire,
mais aucun argument permet d’affirmer cette hypothèse. Habituellement, le
contingent lympho-plasmocytaire de ces différentes formes est polyclonale [7].
La définition du syndrome de Castleman est devenue anatomoclinique à partir
de 1978, après la description du premier cas de syndrome de Castleman multicentrique [8].
La forme localisée du syndrome de Castleman est la plus fréquente (80-90 p. 100).
Elle touche l’adulte jeune (70 p. 100 des cas < 30 ans). La localisation de la tumeur
est principalement médiastinale (70 p. 100 des cas) mais toute les aires ganglionnaires peuvent être touchées. La forme vasculohyaline est la plus fréquente (90 p. 100
des cas) des formes histologiques au cours du syndrome de Castleman localisé et
elle est presque toujours asymptomatique. À l’inverse, la forme plasmocytaire
s’accompagne souvent de signes généraux (fièvre, sueurs nocturnes, asthénie) et
d’un syndrome inflammatoire biologique (anémie, hypergammaglobulinémie polyclonale, augmentation des protéines de la phase aiguë, hypoalbuminémie). Le traitement du syndrome de Castleman localisé est chirurgical [9].
152
P. RIEU ET COLL.
FIG. 1. — Aspects histologiques des ganglions au cours du syndrome de Castleman.
A) Forme vasculohyaline : les centres folliculaires sont petits, les capillaires les pénètrent
d’une manière radiale. Les vaisseaux ont des parois épaisses et hyalinisées. Les centres
folliculaires sont entourés par des rangées serrées et concentriques de petits lymphocytes.
B) Forme plasmocytaire : elle est caractérisée par l’existence d’un infiltrat massif de plasmocytes entre les follicules. C) Immunolocalisation de vIL-6 dans des cellules de la zone
du manteau d’un follicule.
Le syndrome de Castelman multicentrique est surtout de type plasmocytaire ou
mixte [9-12]. Il peut être associé à une infection par le virus de l’immunodéficience
humaine (VIH) [13]. L’âge moyen des sujets atteints est plus élevé que dans les
formes localisées avec une prédominance pour la sixième décennie (sauf pour les
cas associés à une infection par le VIH). Ce syndrome peut cependant survenir
ATTEINTES GLOMÉRULAIRES DANS LES SYNDROMES LYMPHOPROLIFÉRATIFS
153
aussi chez l’enfant [14, 15]. Il est caractérisé par une polyadénopathie associée à
des signes généraux (fièvre, sueurs nocturnes, asthénie) et une atteinte multiviscérale. La présence fréquente d’une hépato-splénomégalie (50 à 70 p. 100), d’œdèmes
et d’épanchements des séreuses (50 p. 100), d’une atteinte cutanée (50 p. 100) et,
plus rarement, d’une atteinte neurologique ou endocrinienne peut parfois
rapprocher ce syndrome de la forme incomplète du syndrome de POEMS [16, 17].
Un sarcome de Kaposi associé au syndrome de Castelman multicentrique est
retrouvé chez 13 p. 100 des sujets VIH négatifs et 75 p. 100 des patients VIH positifs. Le syndrome inflammatoire biologique et la présence d’une hyperglobulinémie polyclonale sont habituels. L’anémie est constante, souvent associée à une
thrombopénie. Il peut exister des signes cliniques ou biologiques d’auto-immunité.
L’évolution est très variable et dépend, entre autre, du traitement [9]. Les rémissions spontanées sont rares. Les traitement proposés sont divers. Les corticoïdes
sont le plus souvent donnés en première intention. En cas de corticorésistance, une
chimiothérapie (agents alkylants, antimitotiques ou polychimiothérapie) peut être
ajoutée. Elle est parfois donnée d’emblée. Le pronostic reste sombre avec une
médiane de survie à 3 ans (18 mois pour les cas associés au VIH avant la trithérapie
antivirale). Les patients décèdent d’infection, de défaillance multiviscérale ou de
cancer (sarcome de Kaposi, lymphome non hodgkinien, myélome).
CYTOKINES
ET SYNDROME DE
CASTLEMAN
L’IL-6 joue un rôle physiopathologique majeur au cours du syndrome de
Castleman de type plasmocytaire : i) les taux sériques d’IL-6 sont élevés (voir
tableau I) ; ii) l’ablation complète des masses ganglionnaires conduit à la guérison
et à l’effondrement des taux d’IL-6 circulants [18] ; iii) le traitement par un anticorps monoclonal anti-IL-6 est efficace sur les manifestations cliniques et biologiques [19] ; iv) l’hyperexpression d’IL-6 chez la souris induit un tableau proche du
syndrome de Castleman multicentrique [20]. L’IL-6 provient essentiellement des
ganglions atteints. Ces ganglions produisent de l’IL-6 in vitro [18]. La présence
d’IL-6 en immunohistochimie est détectée surtout dans les centres germinatifs des
follicules hyperplasiques, et de façon plus discrète et éparse, dans les zones interfolliculaires [18, 21-23]. Les données concernant les cellules responsables de la synthèse d’IL-6 sont encore contradictoires. Il pourrait s’agir des cellules dendritiques
ou des cellules lymphoïdes B des centres germinatifs.
L’IL-6 est un médiateur central de la réponse immuno-inflammatoire [24]. Le
récepteur de l’IL-6 est composé d’une chaîne de 80 kDa (IL6Rα) et de deux chaînes de 130 kDa (gp130 ou IL6Rβ). IL-6 se lie à IL6Rα et ce complexe s’associe
à IL6Rβ, provoquant ainsi l’homodimérisation de IL6Rβ. C’est IL6Rβ dimérisé
qui induit la transduction du signal en activant les tyrosines kinases Jak-Tyk et des
facteurs de transcription nucléaire (STAT, APRF et NF-IL6). IL6Rβ fonctionne
aussi comme transducteur de signal d’autres cytokines en interagissant avec les
chaînes des récepteurs des cytokines OSM (oncostatine M), LIF (facteur leucémique
inhibiteur), CNTF (facteur ciliaire neurotrophique) et IL-11. Contrairement à
l’IL6Rβ qui est exprimé sur toutes les cellules, IL6Rα a une distribution plus restreinte. IL6Rα est exprimé sur les lymphocytes T, les lymphocytes B activés, les
monocytes et les hépatocytes. L’IL-6 joue un rôle important dans l’activation des
lymphocytes T, dans la différenciation des lymphocytes B en plasmocytes, dans
la croissance des cellules tumorales de plasmocytomes. IL-6 est l’inducteur principal
des protéines de la phase aiguë hépatique. Il est aussi impliqué dans l’hématopoïèse
154
P. RIEU ET COLL.
en stimulant la formation de colonies granulocytaires et monocytaires et en favorisant la maturation des mégacaryocytes. Les taux élevés d’IL-6 au cours du syndrome de Castleman de type plasmocytaire pourrait donc expliquer la prolifération
plasmocytaire ganglionnaire, l’hypergammaglobulinémie et le syndrome inflammatoire clinique et biologique.
Une étude récente, sur deux patients, a montré qu’il pouvait aussi exister une
production excessive de VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) au cours
du syndrome de Castleman de type plasmocytaire [25]. Le VEGF est produit par
les adénopathies car leur exérèse diminue le taux sérique de VEGF et les ganglions
atteints produisent du VEGF in vitro. La présence de VEGF dans ces ganglions
est retrouvée en immunohistochimie et en hybridation in situ [25, 26]. La cellule
cible du VEGF est la cellule endothéliale qui exprime les deux récepteurs du VEGF
(VEGFR-1 ou flt1 et VEGF-2 ou KDR/flk-1) [27]. Le VEGF induit la prolifération
et la migration des cellules endothéliales. Il augmente aussi la perméabilité vasculaire au niveau des capillaires et des veinules postcapillaires [28]. L’augmentation de perméabilité induite par le VEGF est liée à l’apparition de fenestrations, à
la diminution de l’étanchéité des jonctions intercellulaires (secondaire à la redistribution de la VE-cadhérine), et à une augmentation du passage transcellulaire
des macromolécules par la voie des VVO (Vesiculo-Vacuolar Organelles). La production ganglionnaire de VEGF au cours du syndrome de Castleman pourrait
rendre compte de la prolifération des vaisseaux, de la hyalinisation des structures
vasculaires et de l’hypertrophie des cellules endothéliales dans la zone interfolliculaire. Une synthèse excessive de VEGF pourrait aussi expliquer la constitution
des œdèmes périphériques et des épanchements des séreuses.
HHV8
ET SYNDROME DE
CASTLEMAN
Une étape importante dans la compréhension de ce syndrome a été la détection
des séquences du virus herpes de la maladie de Kaposi/virus herpès humain 8
(KSHV/HHV8) dans l’ADN extrait des prélèvements (ganglion ou rate) d’une
série de patients atteints de syndrome de Castleman multicentrique [29]. Le virus
KSHV/HHV8 a été identifié en 1994 par amplification différentielle de fragments
d’ADN viral dans des lésions de maladie de Kaposi [30]. Ce virus présente une
forte homologie avec le virus d’Epstein-Barr (HHV4) et appartient à la sousfamille des gammaherpesvirinae (genre radhinovirus). La séroprévalence de
l’infection à HHV8 dans la population suit un gradient Nord-Sud. La présence
d’anticorps anti-HHV8 est détectée chez moins de 5 p. 100 des donneurs de sang
d’Amérique du Nord, du Royaume-Uni et du Japon, entre 5 et 20 p. 100 des donneurs de sang du Sud de l’Italie et de certaines régions de Grèce, et chez 5070 p. 100 des adultes d’Afrique centrale non infectés par le VIH [31-34]. Dans les
zones faiblement endémiques, l’infection prédomine chez les homosexuels à partenaires multiples. Par contre, dans les régions de forte endémie, la majorité des
infections s’acquiert durant l’enfance et l’adolescence, suggérant une transmission
du virus HHV8 materno-fœtale et intrafamiliale [34, 35].
Le virus HHV8 est considéré comme l’agent étiologique du sarcome de Kaposi
et des rares lymphomes des séreuses (body-cavity-based-lymphoma ou primary
effusion lymphoma) [36, 37]. Son rôle dans le myélome multiple est moins clair
et les études sont contradictoires [38, 39]. Dans le syndrome de Castleman multicentrique, plusieurs arguments plaident pour un rôle physiopathologique du virus
HHV8 : i) la séquence du virus HHV8 est détectée par PCR dans les lésions tumo-
ATTEINTES GLOMÉRULAIRES DANS LES SYNDROMES LYMPHOPROLIFÉRATIFS
155
rales chez presque tous les sujets VIH positifs et chez la moitié des sujets VIH
négatifs [23, 29, 40, 41]. Le virus HHV8 est détecté, en imunohistochimie, dans
des cellules de la zone du manteau des follicules des ganglions atteints. Ces
cellules ressemblent à des immunoblastes et expriment le marqueur CD20 de la
lignée B [42] ; ii) la primo-infection par le virus HHV8 peut s’accompagner d’un
syndrome de Castleman transitoire [43] ; iii) les poussées de la maladie sont associées à une augmentation de la virémie HHV8 [44] ; iv) le virus HHV8 possède
plusieurs régions codantes pour des protéines pouvant être impliquées dans la physiopathologie du syndrome de Castleman multicentrique. Une de ces protéines est
vIL6 qui présente une homologie (24,7 p. 100 d’identité en acides aminés) avec
l’IL-6 humaine. vIL-6 se lie au récepteur IL6Rβ [45]. vIL-6 induit chez la souris
une plasmocytose splénique et ganglionnaire, une hépatosplénomégalie et une
hypergammaglobulinémie polyclonale [46]. Il active l’angiogénèse en augmentant
la production de VEGF in vivo et in vitro. vIL-6 est détecté dans les adénopathies
des syndromes de Castleman multicentriques HHV8 positifs (voir fig. 1C) [23].
HHV8 code aussi pour un récepteur spontanément actif couplé aux protéines G
(vIL-8R) qui présente des homologies avec les récepteurs CXCR1 et 2 des chimiokines angiogéniques l’IL-8 et GR0-α. L’expression cellulaire de ce récepteur
après transfection induit la production de VEGF [47]. De plus, l’infection des cellules endothéliales par le virus HHV8 augmente l’expression du récepteur
VEGFR2 [48]. La présence de plusieurs gènes du virus HHV8 impliqués dans la
production de VEGF indique que l’angiogénèse est essentielle à sa survie [32, 35].
L’hypothèse du rôle du virus HHV8 dans le syndrome de Castleman est séduisante
mais encore insuffisante car l’infection n’est pas retrouvée chez tous les malades.
La présence du virus HHV8 chez une proportion significative de malades donne lieu
à au moins trois interprétations différentes : i) le virus HHV8 pourrait n’être qu’un
virus de passage. Son développement au cours du syndrome de Castleman serait
favorisé par l’immunodépression et la présence de cytokines essentielles à sa survie.
Le virus HHV8, en amplifiant les symptômes de cette maladie, pourrait être un facteur de gravité ; ii) le syndrome de Castleman regrouperait plusieurs maladies différentes et le virus HHV8 serait l’agent responsable de l’une d’entre elles ; iii) le virus
HHV8 serait l’agent étiologique de tous les syndromes de Castleman. Comme il a
été suggéré pour le myélome, l’absence de détection du virus ne pourrait être que le
reflet d’une charge virale très faible, correspondant à un stade différent de la maladie.
Cette dernière hypothèse semble pour l’instant la moins probable.
Syndrome de POEMS
DÉFINITION
CLINIQUE
Le syndrome de Crow-Fukase ou syndrome de POEMS a été décrit au Japon et
en Occident au début des années 1960 [49-53]. C’est un syndrome clinico-biologique
défini par :
– P (Polyneuropathy) : la polyneuropathie (100 p. 100 des cas) est sensitive puis
motrice, distale puis proximale, démyélinisante puis axonale. Un œdème papillaire
est présent chez 50 p. 100 des malades. La ponction lombaire montre une dissociation protéino-cytologique ;
– O (Organomegaly) : l’organomégalie comprend une hépatomégalie (60 p. 100),
une splénomégalie (30-40 p. 100) et des adénopathies (50-70 p. 100). L’examen
156
P. RIEU ET COLL.
anatomopathologique des ganglions atteints montre le plus souvent (65 p. 100) une
hyperplasie angiofolliculaire de type plasmocytaire identique à celle décrite au
cours du syndrome de Castleman. La clonalité de la prolifération lymphoplasmocytaire de ces adénopathies n’a pas été étudiée ;
– E (Endocrinopathy) : l’endocrinopathie comporte une impuissance (90 p. 100) et
une gynécomastie (70 p. 100) chez l’homme, une aménorrhée (70 p. 100) chez la
femme. Une hypothyroïdie (40 p. 100) ou un diabète (30 p. 100) sont aussi rapportés ;
– M (Monoclonal protein) : la présence d’un composant monoclonal est très fréquente (85 p. 100). Il s’agit d’une IgG, d’une IgA ou rarement d’une chaîne légère
isolée. La chaîne légère du composant M est presque toujours de type λ. Cette dysglobulinémie est associée à une prolifération plasmocytaire responsable de lésions
osseuses condensantes ou mixtes, uniques ou multiples. Il existe un myélome multiple chez 13 p. 100 des malades ;
– S (Skin changes) : les lésions dermatologiques (80 p. 100) comprennent une
hyperpigmentation, une hypertrichose, une sclérose cutanée, un hippocratisme digital et/ou des angiomes. Les œdèmes périphériques et l’épanchement des séreuses
ne font pas partie de la définition alors qu’ils sont très fréquents (> 70 p. 100). La
fièvre et une altération de l’état général avec cachexie sont souvent présentes au
cours de l’évolution. Le syndrome inflammatoire biologique est en général discret.
Une thrombocytose est rencontrée chez plus de la moitié des patients. Les traitements proposés sont la chirurgie ou la radiothérapie en cas de plasmocytome unique, une corticothérapie et/ou une chimiothérapie (sans drogue neurotoxique) en
l’absence de lésions isolées. La survie est estimée à 60 p. 100 à 5 ans. En l’absence
d’efficacité du traitement, l’évolution est marquée par une aggravation de la neuropathie et une cachexie.
CYTOKINES
ET SYNDROME DE
POEMS
Au cours du syndrome de POEMS, les taux sériques d’IL-1β, de TNFα et d’IL-6
sont dix fois plus élevés que chez les patients atteints de myélome (voir tableau I)
[54, 55]. Il n’est cependant pas clair si les taux d’IL-6 sont aussi élevés chez les
patients présentants un syndrome de POEMS sans syndrome de Castleman [56].
Récemment, trois études ont montré que presque tous les malades (28 cas parmi 30)
avec un syndrome de POEMS ont des taux très élevés de VEGF [57-59]. Les taux
sériques de VEGF sont en moyenne 10 à 30 fois plus élevés qu’au cours du myélome
multiple ou des neuropathies démyélinisantes. Chez deux patients, l’exérèse chirurgicale des plasmocytomes osseux a normalisé les taux sériques de VEGF, indiquant
que les tumeurs osseuses étaient à l’origine de la production excessive de VEGF. Le
traitement chirurgical a permis une rémission complète du syndrome dans ces deux
cas. L’amélioration des manifestations cliniques sous corticothérapie est aussi associée à une diminution des taux sériques de VEGF. Une production excessive de
VEGF pourrait rendre compte des nombreux symptômes de ce syndrome. L’hyperperméabilité induite par le VEGF pourrait être impliquée dans les œdèmes périphériques, l’épanchement des séreuses, les œdèmes papillaires et endoneuronales et,
éventuellement, les lésions de microangiopathie. En effet, le VEGF, en augmentant
l’extravasation plasmatique, favorise le dépôt de macromolécules sériques et de cellules sanguines entre la membrane basale et les cellules endothéliales [60]. Au cours
du syndrome de POEMS, des lésions endothéliales sont retrouvées au niveau des
capillaires de la peau [61], du rein (voir plus loin) et des vasa nervorum [62-64]. Le
VEGF, en stimulant la néovascularisation, pourrait aussi favoriser la formation
ATTEINTES GLOMÉRULAIRES DANS LES SYNDROMES LYMPHOPROLIFÉRATIFS
157
d’angiomes cutanés, la prolifération des vaisseaux des organes lymphoïdes et l’ostéoformation. Bien qu’attrayant, le lien entre la production excessive de VEGF et les
manifestations du syndrome de POEMS n’a pas encore été démontré. L’hyperexpression du VEGF chez l’animal ou le traitement des patients par des inhibiteurs du VEGF
devraient nous éclairer sur le rôle de cette cytokine dans le syndrome de POEMS.
HHV8
ET SYNDROME DE
POEMS
Dans une étude, le virus HHV8 a été détecté chez 6 patients sur 7 présentant un
syndrome de POEMS associé à un syndrome de Castleman (en l’absence d’infection VIH), et chez 2 patients (dont un originaire d’Afrique) sur 6 avec un syndrome
de POEMS sans syndrome de Castleman [65]. La présence du virus HHV8 a été
recherchée par PCR (avec 3 couples d’amorces différentes) et en sérologie. Une
autre étude retrouve aussi la présence du virus HHV8 par PCR chez 3 patients
présentant un syndrome de POEMS, dont un avec un syndrome de Castleman [66].
Les résultats de Papo et al. sont différents puisque la sérologie pour le virus HHV8
n’est positive que chez un patient sur 5 présentant un syndrome de POEMS avec
syndrome de Castleman. Elle est négative chez les 8 malades avec un syndrome
de POEMS sans syndrome de Castleman [67]. Les séquences du virus HHV8 n’ont
pas été recherchée en PCR. La différence des pourcentages observées entre ces
études peut être liée au faible nombre de malades analysés et/ou au seuil de détection des tests sérologiques. Ces résultats confirmeraient qu’au cours du syndrome
de Castleman multicentrique, associé ou non au syndrome de POEMS, le virus
HHV8 est détecté chez une proportion significative de malades. Il faut toutefois
noter que le Sarcome de Kaposi n’ait pas associé au syndrome de POEMS. Ces
études ne permettent pas d’évaluer le rôle étiopathogénique éventuel du virus
HHV8 dans le syndrome de POEMS.
ATTEINTES RÉNALES AU COURS DES SYNDROMES
LYMPHOPROLIFÉRATIFS AVEC PRODUCTION EXCESSIVE
DE CYTOKINES
Syndrome de Castleman
Dans la forme localisée du syndrome de Castleman, la forme la plus fréquente,
l’atteinte rénale est rare puisqu’elle n’a été rapportée que 18 fois sur plus de 400
cas publiés. Au contraire, dans la forme multicentrique, une protéinurie et une insuffisance rénale sont fréquentes, retrouvées chez respectivement 78 p. 100 et
50 p. 100 des malades [9-12]. Une ponction biopsie rénale est rarement réalisée car
la protéinurie et l’insuffisance rénale sont souvent modérées et l’atteinte rénale n’est
presque jamais au premier plan du tableau clinique.
Les atteintes rénales au cours du syndrome de Castleman sont très variées
(tableau II). Elles ont été rapportées dans 37 observations. Elles incluent 14 néphropathies amyloïdes [68-80], 6 microangiopathies thrombotiques [81-85], 6 glomérulonéphrites avec prolifération mésangiale [10, 86-88], 3 glomérulonéphrites
membranoprolifératives de type I [89-91], 2 néphropathies tubulo-interstitielles
aiguës [92, 93], 2 glomérulonéphrites extramembraneuses [94, 95], 2 glomérulonéphrites extracapillaires pauci-immunes [96, 97], 1 glomérulonéphrite à lésions
glomérulaires minimes [98] et 1 glomérulonéphrite fibrillaire [99].
158
P. RIEU ET COLL.
TABLEAU II. — ATTEINTES
FORME
RÉNALES AU COURS DU SYNDROME DE
TYPE
HISTOLOGIQUE
CASTLEMAN
ATTEINTE
RÉNALE
Localisée
Vasculohyalin
1 GEM
1 Amylose AA
Localisée
Mixte ou plasmocytaire
12 Amyloses AA
2 MAT
1 LGM
1 GNMP type I
1 GN fibrillaire
Multicentrique
Vasculohyalin
2 MAT
1 GNRP
Multicentrique
Mixte ou plasmocytaire
5 GN prolifératives mésangiales
sans dépôt
1 GN proliférative mésangiale
(dépôts ?)
4 MAT
2 GNPM type I
2 NIA
1 GNRP
1 GEM
1 Amylose AA
GEM : glomérulonéphrite extramembraneuse ; MAT : microangiopathie thrombotique ; LGM : lésion
glomérulaire minime ; GNMP : glomérulonéphrite membranoproliférative ; GN : glomérulonéphrite ;
GNRP : glomérulonéphrite rapidement progressive pauci-immun ; NIA : néphropathie interstitielle aiguë.
L’amylose rénale, lorsqu’elle est caractérisée, est de type AA. Le plus souvent, elle
est associée à un syndrome de Castleman localisé (90 p. 100) qui, contrairement aux
formes localisées classiques, est de type plasmocytaire ou mixte (88 p. 100) et de localisation sous diaphragmatique (77 p. 100) [100]. Ces atypies pourraient expliquer la
présence d’un syndrome inflammatoire modéré et une évolution prolongée permettant
la constitution de l’amylose secondaire. Le syndrome néphrotique est souvent au premier plan, révélant la maladie hématologique. Une anémie ancienne et inexpliquée
est parfois retrouvée dans les antécédents. L’exérèse de la tumeur normalise les taux
sériques de SAA (serum amyloid protein A) [79] et peut conduire à la disparition des
dépôts amyloïdes [76]. Si l’amylose n’est pas trop avancée, la résection tumorale permet d’obtenir la rémission du syndrome néphrotique [68, 72, 76].
Une symptomatologie clinique ou histologique évoquant une microangiopathie
thrombotique intrarénale a été rapportée à 6 reprises et 2 cas supplémentaires nous
ont été communiqués (C. Combe, Bordeau, et E. McGregor, Lyon). Cette microangiopathie thrombotique peut survenir au cours d’un syndrome de Castleman localisé de forme mixte (2 cas sur 8) ou au cours d’un syndrome de Castleman
multicentrique. La traduction clinique peut être un purpura thrombotique thrombocytopénique, un syndrome hémolytique et urémique ou une insuffisance rénale
avec protéinurie, sans anémie hémolytique et sans thrombopénie. Les lésions rénales sont celles décrites au cours des microangiopathies thrombotiques classiques.
ATTEINTES GLOMÉRULAIRES DANS LES SYNDROMES LYMPHOPROLIFÉRATIFS
159
Les floculus sont souvent volumineux avec une hypercellularité endocapillaire. Il
existe parfois des thromboses fibrineuses intraluminales. Les vaisseaux extraglomérulaires peuvent être également touchés.
Les glomérulonéphrites dites « prolifératives mésangiales » sont décrites au
cours des syndromes de Castleman multicentriques de type plasmocytaire. Elles
sont responsables d’une insuffisance rénale (créatininémie = 243 ± 2 µmol/l),
d’une protéinurie > 1g/j et parfois d’une hématurie. Trois patients sur les six cas
décrits présentent un syndrome néphrotique. Les lésions histologiques en microscopie optique comportent une prolifération endo-capillaire d’intensité variable,
associée à une augmentation de la matrice mésangiale, sans anomalies des parois
capillaires glomérulaires, sans dépôt identifié en immunofluorescence. Un infiltrat
interstitiel composé de plasmocytes est associé dans 3 cas. L’étude ultrastructurale
confirme la prolifération mésangiale et montre dans deux cas la fusion des pieds
des podocytes [86, 88]. Dans un cas, la description est insuffisante car il n’y a pas
eu d’étude en immunofluorescence ou en microscopie électronique [10].
Des glomérulonéphrite membranoproliférative de type I avec des dépôts de
complément (C3) et d’immunoglobuline (IgG ou IgM) ont été observées dans trois
cas de syndrome de Castleman plasmocytaire ou mixte [89-91]. Il existait une
hypocomplémentémie au moment de la biopsie rénale renforçant, dans ces trois
cas, le diagnostic de GNMP par dépôts de complexes immuns.
Une atteinte tubulo-interstitielle avec infiltration du parenchyme rénale par des
plasmocytes semble relativement fréquente au cours du syndrome de Castleman
multicentrique de forme plasmocytaire puisqu’elle a été identifiée à 6 reprises sur
12 biopsies rénales. Dans deux observations [92, 93], l’infiltration interstitielle par
des plasmocytes polyclonaux est massive et responsable d’une insuffisance rénale
aiguë (créatininémie > 300 µmol/l).
Les autres formes d’atteinte rénale au cours du syndrome de Castleman sont
plus rares. Il est donc difficile d’établir un lien physiopathologique entre les deux
pathologies. Il pourrait s’agir d’une association fortuite. Cependant, dans deux formes localisées, l’exérèse complète des tumeurs s’est accompagnée d’une régression du syndrome néphrotique secondaire, dans un cas, à une glomérulonéphrite
à lésions glomérulaires minimes [98] et dans l’autre cas à une glomérulonéphrite
extramembraneuse [95].
Syndrome de POEMS
L’atteinte rénale au cours du syndrome de POEMS est assez fréquente. Une
protéinurie et/ou une insuffisance rénale est présente chez 25 à 50 p. 100 des malades [52, 101, 102]. L’atteinte rénale a été rapportée chez 57 sujets Japonais [59]
et chez 11 sujets d’une autre nationalité [64, 66, 103-106]. L’insuffisance rénale,
lorsqu’elle existe, est le plus souvent modérée (< 180 µmol/l de créatininémie chez
plus de 70 p. 100 des patients). Elle conduit rarement à l’hémodialyse (13 p. 100).
Les taux de l’urée sanguine et de la créatinine plasmatique sont souvent dissociés,
témoignant d’un hypercatabolisme azoté et/ou d’une participation fonctionnelle
à l’insuffisance rénale liée au syndrome d’hyperperméabilité capillaire. La
protéinurie est négative dans 20-30 p. 100 des cas. Lorsqu’elle est positive, elle
est presque toujours inférieure à 1g/j. Une hématurie microscopique est présente
chez moins d’un tiers des patients. Une acidose tubulaire distale de type IV a été
160
P. RIEU ET COLL.
rapportée deux fois [103, 105]. Les chiffres de pression artérielle sont plutôt bas,
une hypertension artérielle est notée chez moins d’un quart des patients.
Nous avons eu l’occasion de revoir cinq biopsies rénales dont les aspects histologiques étaient parfaitement superposables à ceux décrits dans la littérature. Contrairement au syndrome de Castleman, les lésions histologiques rénales décrites au
cours du syndrome de POEMS sont relativement homogènes, mimant des lésions
de microangiopathie thrombotique (voir Planche couleurs Fig. I). Initialement, ces
lésions avaient été décrites comme semblables à celles des glomérulonéphrites
membrano-prolifératives [102]. Les glomérules sont, en effet, souvent augmentés
de taille, mesurant jusqu’à 400 µm de diamètre dans une observation [59], prenant
parfois un aspect lobulaire, avec rétrécissement des lumières capillaires. Les floculus présentent un élargissement irrégulier des tiges mésangiales parfois associés
à une prolifération cellulaire. Les cellules mésangiales proliférantes expriment fortement l’α-actine (voir Planche couleurs Fig. I). Aux colorations argentiques, les
espaces intercapillaires sont œdématiés et sont le siège de mésangiolyses. Des
micro-anévrismes se développent parfois. À l’inverse, d’autres lumières capillaires
sont rétrécies par la turgescence des cellules endothéliales et l’expansion du mésangium. Les parois capillaires comportent par endroits des espaces clairs sous-endothéliaux et des aspects en « double contour ». Contrairement aux lésions de
microangiopathie thrombotique classique, il n’existe pas de thrombose intraglomérulaire. En microscopie électronique, la présence d’espaces clairs sous-endothéliaux est constante. Ils sont composés de dépôts amorphes et floconneux d’une
densité aux électrons proche de celle des lumières capillaires ou parfois plus dense
[106, 107]. Des débris cellulaires, de fines stratifications lamellaires et parfois une
ou deux cellules (hématie, plaquette) sont contenus dans ces espaces [107, 108].
Les cellules endothéliales peuvent être vacuolisées [104, 107]. L’interposition
mésangiale entraîne les doubles contours visibles en microscopie optique.
Les vaisseaux extraglomérulaires sont normaux ou présentent un endothélium turgescent et un œdème mucoïde de l’intima. Il peut exister parfois une artério-sclérose
sévère avec des glomérules ischémiques ou scléreux dans la région sous-corticale.
Ces lésions vasculaires pourrait conduire à une atrophie rénale uni ou bilatérale [59].
Cette atteinte est a rapprocher des thromboses athéromateuses des gros troncs artériels décrit au cours du syndrome de POEMS [109]. L’interstitium est parfois le siège
d’une fibrose d’extension variable. Il existe parfois des infiltrats focaux de cellules
mononuclées ou de plasmocytes. Dans trois observations, une formation lymphoïde
avec un aspect angiofolliculaire est décrite dans l’interstitium [59, 108]. Dans la
majorité des cas, il n’y a pas de dépôts d’immunoglobuline ou de complément en
immunofluorescence. Une seule observation retrouve des dépôts segmentaires et
focaux, en position sous-endothéliale, du composant M [110]. Le sérum antifibrinogène montre parfois un marquage discret et diffus des glomérules [107].
CYTOKINES ET ATTEINTES RÉNALES
Interleukine-6
L’IL-6 est néphrotoxique à dose supraphysiologique. En effet, l’utilisation d’IL-6
en essais thérapeutiques chez l’homme (pic sérique = 1-2 ng/ml), induit une protéinurie
ATTEINTES GLOMÉRULAIRES DANS LES SYNDROMES LYMPHOPROLIFÉRATIFS
161
(dans 45 p. 100 des cas) et une élévation de la créatininémie (65 p. 100 des cas)
réversible à la fin du traitement [111]. Plusieurs modèles d’hyperexpression d’IL6 ont été conçus chez la souris. L’hyperexpression de l’IL-6 par les cellules hématopoïétiques (introduction du cADN de l’IL-6 par un rétrovirus) ou par les lymphocytes B (cADN en aval du promoteur Eµ) induit des taux circulant d’IL-6 très élevé
(1-130 ng/ml), une infiltration plasmocytaire massive des tissus lymphoïdes et
parfois non lymphoïdes (comme le rein). On observe une anémie microcytaire,
une hyperleucocytose à polynucléaire, une thrombocytose ou une thrombopénie,
un syndrome inflammatoire biologique avec hypoalbuminémie et hyperfibrinogénémie, une hypergammaglobulinémie polyclonale très importante (taux d’IgG sérique × 5 à 400) et des lésions glomérulaires [20, 112, 113]. Les glomérules paraissent
très élargis (2 à 3 fois plus gros que des glomérules normaux) avec une prolifération
et une hyperplasie des cellules mésangiales. L’aspect des membranes basales glomérulaires et des cellules endothéliales, l’infiltration du mésangium par des cellules circulantes et la présence de dépôts d’immunoglobulines dans le rein de ces
souris n’ont pas été étudiés. Cette glomérulopathie pourrait résulter d’un effet direct
de l’IL-6 sur les cellules mésangiales car, in vitro, l’IL-6 induit la prolifération des
cellules mésangiales de rat [114, 115]. Lorsque la synthèse d’IL-6 est ubiquitaire
(souris trangéniques avec le cADN codant pour l’IL-6 situé en aval du promoteur
H2 du complexe majeur d’histocompatibilité de classe I) et que le taux sérique d’IL6 reste important (1 ng/ml), l’atteinte rénale est identique, il existe une protéinurie
et les souris meurent d’insuffisance rénale [116, 117]. Au contraire, en utilisant ce
même promoteur mais en obtenant des taux sériques d’IL-6 moins importants (0,20,7 ng/ml), les souris trangéniques n’ont aucun symptôme évoquant un syndrome
de Castleman et elles n’ont pas d’atteinte rénale [118]. Le degré d’hyperexpression
d’IL-6 semble donc un élément déterminant dans l’induction d’une glomérulopathie
chez ces souris. Le lieu de synthèse de l’IL-6 semble aussi important à considérer.
En effet, chez la souris trangénique ayant le cADN codant pour l’IL-6 situé en aval
du promoteur MT-1 (methallothionein-I), la production d’IL6 par les hépatocytes
induit des taux élevés d’IL-6 circulant (1-70 ng/ml), une plasmocytose massive
des tissus lymphoïdes, une hypergammaglobulinémie majeure et une néphropathie
très différente de celle précédemment décrite [119]. Les souris développent une protéinurie composée essentiellement d’immunoglobuline, puis une insuffisance rénale
les conduisant au décès. L’examen histologique rénale ne montre pas d’hyperplasie
glomérulaire. Au contraire, il existe d’abord un épaississement discret de la matrice
mésangiale puis une glomérulosclérose focale associée à une tubulopathie proche
de la tubulopathie myélomateuse. Les tubes contiennent de larges cylindres éosinophiles contenant des immunoglobulines. Au moment du décès, les glomérules
sont complètement scléreux, les tubes sont dilatés avec un épithélium atrophique.
Après plusieurs générations, l’atteinte rénale de ces souris devient moins sévère.
Elles vivent donc plus longtemps et elles développent alors une amylose systémique
de type AA [120].
Ainsi, l’hyperexpression d’IL-6 peut s’accompagner d’une atteinte rénale. Celle
ci peut résulter soit d’un effet direct de IL-6 sur les cellules mésangiales, soit d’un
effet indirect lié à l’hypergammaglobulinémie polyclonale ou à l’élévation chronique des protéines de la phase aiguë hépatique.
Ces éléments expérimentaux permettent de proposer que la production excessive
d’IL-6 soit impliquée dans l’hyperplasie glomérulaire avec prolifération mésangiale sans dépôt d’immunoglobuline observée dans le Castleman et le syndrome
162
P. RIEU ET COLL.
de POEMS. L’IL-6 est aussi vraisemblablement impliqué dans les néphropathies
amyloïdes AA et dans les néphropathies interstitielles avec infiltration plasmocytaire du parenchyme rénal. Son rôle pourrait être indirect dans les lésions de
microangiopathie thrombotique intrarénale en induisant la production de VEGF
[121]. Enfin, les autres formes d’atteinte rénale au cours du syndrome de Castleman
sont plus rares et les liens physiopathologiques entre ces formes rares et la maladie
hématologique sont beaucoup moins claires. Ces glomérulonéphrites pourraient
résulter en partie de l’activation polyclonale des lymphocytes B par l’IL-6 et/ou
de l’immunosuppression T observée au cours de ce syndrome [122].
VEGF
Le VEGF pourrait être impliqué dans les lésions rénales du POEMS. En augmentant la perméabilité capillaire, le VEGF pourrait induire l’œdème mesangial et les
lésions endothéliales. Les espaces clairs sous-endothéliaux pourrait, en effet, résulter
de l’extravasation plasmatique de macromolécules sériques et de cellules sanguines
(hématies, plaquettes) qui, piégées entre la membrane basale et les cellules endothéliales, formeraient des dépôts disséquant progressivement la paroi capillaire [60].
Cependant, le rôle du VEGF dans l’atteinte rénale du POEMS n’est encore qu’hypothétique. Les modifications histologiques intrarénales induites par le VEGF n’ont
pas été étudiées chez l’animal. De tels études permettront d’étayer cette hypothèse.
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Le syndrome de Castleman multicentrique, le syndrome de Castleman localisé
de forme mixte ou plasmocytaire, et le syndrome de POEMS sont des syndromes
lymphoprolifératifs où la production excessive de cytokines circulantes joue un
rôle pathogène majeur. La mise en évidence des cytokines impliquées dans ces
pathologies permet de dégager plusieurs conclusions.
Cytokines et néphropathies
L’atteinte rénale au cours du syndrome de Castleman multicentrique (ou localisé
plasmocytaire) et du syndrome de POEMS se révèle être plus fréquente qu’attendue.
Il est vraisemblable que l’excès de cytokines participe à l’apparition des néphropathies associées à ces maladies. L’IL-6 semble impliquée dans la prolifération
mésangiale, dans l’amylose AA et dans l’infiltration lympho-plasmocytaire intrarénale. Ces données sont confirmées dans divers modèles animaux. Le VEGF, en augmentant la perméabilité vasculaire, pourrait être responsable des lésions de la paroi
capillaire et de l’œdème mésangiale. Cette hypothèse reste à démontrer chez l’animal. Ces informations peuvent nous aider à comprendre le rôle des cytokines dans
les glomérulopathies associées à une prolifération mésangiale, une amylose AA ou
à des lésions de l’endothélium. Des études ont déjà montré qu’une production rénale
d’IL-6, par les leucocytes ou les cellules mésangiales, est associée à une prolifération
mésangiale lors des néphropathies à IgA ou des néphropathies lupiques [114, 115].
Il est probable que l’IL-6 soit aussi impliquée dans les amyloses AA des syndromes
inflammatoires chroniques. Le VEGF a été étudié dans diverses néphropathies mais
ATTEINTES GLOMÉRULAIRES DANS LES SYNDROMES LYMPHOPROLIFÉRATIFS
163
pas au cours des microangiopathies thrombotiques intrarénales. Produit par les plaquettes agrégées, il pourrait aussi participer aux lésions rénales.
Cytokines et traitements
Dans le syndrome de Castleman ou le syndrome de POEMS, l’exérèse complète
de la tumeur, lorsqu’elle est unique, conduit à la guérison ; indiquant que le syndrome
lymphoprolifératif est bien à l’origine des symptômes cliniques et biologiques. En
cas de tumeurs multiples, la conduite à tenir est moins bien définie. Une chimiothérapie est souvent proposée. Cependant, elle n’est pas toujours efficace. De plus, dans
le cas du syndrome de Castleman, un traitement par chimiothérapie agressive peut
parfois paraître excessif puisqu’il s’agit d’un syndrome lymphoprolifératif polyclonal
(c’est à dire « réactionnel ») pouvant quelquefois guérir spontanément et dont la cause
pourrait être virale. Un traitement visant à bloquer l’effet des cytokines pourrait donc
être une possibilité alternative ou complémentaire. Les glucocorticoïdes sont très souvent utilisés. Ils bloquent, au niveau transcriptionnel, la production de la plupart des
cytokines dont l’IL-6 et le VEGF. Cet effet inhibiteur peut nécessiter de forte dose
qui, en traitement prolongé, conduit à un effet immunosuppresseur majeur. D’autres
médicaments sont en cours d’études. L’acide rétinoïque inhibe la synthèse d’IL-6 in
vitro et in vivo [123-125]. Il pourrait aussi bloquer l’effet de l’IL-6 en diminuant
l’expression du récepteur IL-6Ra et en bloquant l’activité du facteur de transcription
NF-IL6 [123, 126]. L’acide rétinoïque inhibe également la synthèse de VEGF in vitro
[127]. L’utilisation de l’acide rétinoïque chez un patient avec un syndrome de
POEMS, a normalisé les taux d’IL-6 et a ralenti la progression de la neuropathie
[125]. Ce même traitement, donné de façon plus prolongé et en association avec des
corticoïdes, a induit la rémission complète d’un syndrome de Castleman multicentrique chez une patiente HHV8 négative [82]. D’autres traitements « anticytokiniques » pourraient être utilisés dans un avenir proche. La découverte récente
d’antagonistes du VEGF tels que l’endostatine ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques [128] et pourrait avoir une indication dans le syndrome de POEMS.
Cytokines et HHV8
Le rôle du virus HHV8 dans le syndrome de Castleman et le syndrome de
POEMS est encore mal défini. Il pourrait être un des agents étiologiques du syndrome de Castleman multicentrique ou seulement un virus de passage dont le développement serait favorisé par la présence de cytokines essentielles à sa survie. Il
est possible aussi que l’infection par le virus HHV8 au cours de ces syndromes
soit un facteur de mauvais pronostic, en amplifiant l’orage cytokinique et en augmentant le risque carcinologique (lymphome non hodgkinien, sarcome de Kaposi).
La mise au point de traitements anti-viraux efficaces permettra de situer la place
du virus HHV8 dans la physiopathologie des syndromes lymphoprolifératifs avec
production excessive de cytokines.
Remerciement
Nous remercions les Docteurs B. McGregor (hôpital Édouard-Herriot, Lyon),
C. Combe et C. Deminière (hôpital Pellegrin, Bordeaux) et C. Duvic (hôpital du
164
P. RIEU ET COLL.
Val-de-Grâce, Paris) pour nous avoir adressé les dossiers et les biopsies de leurs
patients, les Docteurs M. Soubrier (hôpital Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand),
et R. Gherardi (hôpital Henri-Mondor, Paris) pour les discussions qui nous ont
aidés à rédiger cette revue, les Docteurs N. Brousse (hôpital Necker, Paris), C.
Parravicini (Université de Milan) et J. Diebold (hôpital Hôtel-Dieu, Paris) pour les
images histologiques de la Figure 1 et Madame M. Netter pour la réalisation de
l’iconographie.
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