Contextualisme et Acceptation Émotionnelle en Thérapie de Couple

© Copyright François ALLARD Reproduction non autorisée sans le consentement de lauteur.
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CONTEXTUALISME ET ACCEPTATION EMOTIONNELLE
EN THERAPIE DE COUPLE.
François ALLARD
DEA & DESS de Psychologie Clinique et Psychopathologie
AFTCC , AFFORTHECC & SFTF
DU de Thérapies Cognitives et Comportementales
DESU de Thérapie Familiale et Systémique
Cabinet : 161 rue des Pyrénées - 75020 PARIS. - tel : 01 43 70 64 79 ,
allard.rech.psy@wanadoo.fr
RECHERCHE DOCTORALE DE PSYCHOLOGIE CLINIQUE
Directeur de recherche Pr Alain BLANCHET ,
Co-directrice Mme Marie Carmen CASTILLO
Equipe de Recherche en Psychologie Clinique EA 20 27
Université de St Denis- Paris 8
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LE LANGAGE D’ACCEPTATION DE L’AUTRE
INTEGRATIVE BEHAVIORAL COUPLE THERAPY
RESUME : La Psychothérapie Comportementale Intégrative de Couple ( IBCT, Jacobson , Christensen 1996) met l’accent sur
l’acceptation émotionnelle des comportements de l’autre selon les contingences naturelles plus que sur le désir de changement
gouverné par les règles de la thérapie traditionnelle comportementale de couple ( Jacobson, Margolin 1978). Cette thérapie par
façonnement émotionnel est essentiellement comportementale, et s’inscrit dès le début du renouveau contextualiste avec les
recherches empiriques proposées par S Hayes au niveau individuel (Hayes, Jacobson & coll 1994) ; intégratif veut dire
fusionnement des techniques d’acceptation et de changement. Au départ de ces recherches contextualistes sur le processus de
l’acceptation, D Wile (1981) a inversé l’approche du conflit redéfini comme véhicule de changement. LIBCT n’est plus dans un
cadre d’éradication ou de modification directe des comportements négatifs mais dans lexpression émotionnelle comme niveau et
levier du changement des contextes
Le processus expérientiel d’exposition thérapeutique au conflit relationnel selon leurs thèmes (Jacobson , Christensen 1996)
influencent les patterns comportementaux verbaux de blâme des partenaires sur les différences et incompatibilités, depuis la
polarisation coercitive (Gottman, Wright.. ) vers des attitudes collaboratrices en changeant les contextes historiques individuels
générateurs des valeurs personnelles ( Contextual shift ).
Modifiant les attributions individuelles externes de responsabilidu conflit ou des blâmes, la promotion du langage de
l’acceptation par le thérapeute en reformulant la problématique émotionnelle du couple s’opère grâce à 4 techniques, Empathic
Joining, Unified Detachment, Tolerance Building et Self Care (Jacobson,Christensen,..1996-2004).
Il s’agit d’opérationnaliser en psycholinguistique le concept du langage d’acceptation tenu par le thérapeute et son impact
thérapeutique de par la fonction du langage et ses dérivés directionnels. Complétant l’analyse de la modification des
comportements verbaux ouverts en IBCT, menée par Cordova (1998) on peut finir la modalité thérapeutique comme l’influence
réciproque de l’interlocuteur sur le locuteur par la fonction d’acte de langage en pragmatique de la communication soit ipso-facto la
fonction d’usage du comportement verbal dans l’expérience de soi et la coconstruction du sens, ce qui nous conduit à utiliser un
dispositif d’analyse de contenu de discours selon A Blanchet, et MC Castillo 2004.
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BUTS DE LA RECHERCHE :
L’approche de la pragmatique du langage d’acceptation émotionnelle de la différence de l’autre et de ses
comportements comme facteur d’intimi et de satisfaction du couple, selon des processus langagiers de ré-
attribution de la responsabilité des blâmes est abordé à titre de mécanisme thérapeutique lors de mises en situation
de discussion sur des objets de conflit (interaction de couple comme unité d’analyse E Gottman). Les outils d’analyse
langagière de la pragmatique de la communication explorent le niveau inter-relationnel verbal.
L’acceptation de l’autre est un concept lié aux découvertes cliniques identiques de Jacobson et Christensen vers
1981, contemporaines du systémisme, convergentes avec les travaux de S Johnson et L Greenberg (Emotionnal
Focused Therapy) et avec les débuts de l’exploration de l’acceptation de soi au niveau comportemental individuel
(S.Hayes, ACT). Les deux approches comportementales empiriques « à contre-courant », dans le même retour aux
sources contextualistes du comportementalisme, se démarquent du cognitivisme ou psychologie des contenus,
l’IBCT sur des études de significativité essentiellement clinique, de son efficacité thérapeutique (2004)
INTEGRATIVE BEHAVIORAL COUPLE THERAPY
PRINCIPE D’ACCEPTATION DE L’AUTRE COMME BASE NATURELLE DU COUPLE ET DE LA
COLLABORATION. Certains couples réfractaires aux compromis, sont incapables de suivre la Thérapie
Comportementale « Traditionnelle » de Couple ( TBCT 1978). En 1984 Jacobson n’hésite pas à publier les
sultats thérapeutiques décevants de son propre modèle. D’autre part il lui semble qu’importer ex-cathedra des
techniques thérapeutiques non issues des contextes d’application est à l’origine de ces échecs, l’approche
« technique » du seul changement n’est pas la bonne.
Focaliser sur l’acceptation, moteur de l’intimité, s’oppose à l’escalade du processus de polarisation du conflit
focalisant sur le changement et les différences de l’autre devenues « incompatibles ».
POSITION COMPASSIONNELLE VALIDANTE NON-CONFRONTATIONISTE DU THERAPEUTE IBCT
Elle stimule la collaboration à partir des réactions émotionnelles.
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Jacobson a d’abord introduit les principes de communication en thérapie de couple basée sur les théories de
l’échange social ( Boisvert, Beaudry 2004 ) puis s’est centré sur le focus émotionnel dés 1979, pour lui la compassion
est la voie royale de l’acceptation.
Le format thérapeutique est non-didactique, l’ambition n’est pas normative, la séparation n’est pas l’échec d’une
thérapie, on constitue une expérience de compréhension mutuelle qui modifie le contexte et renforce la proximité.
L’ANALYSE FONCTIONNELLE EN IBCT
Afin de ne pas plaquer des techniques importées, l’AF évolutive s’organise à partir de l’analyse des interactions
dynamiques verbales et non-verbales patient-thérapeute.
Elle porte sur les contingences naturelles afin d’orienter les stratégies de promotion de l’acceptation.
LES RACINES COMPORTEMENTALISTES DE L’AF découlent de l’évaluation contextuelle, en identifiant les
véritables variables de contrôle des interactions du couple ( manque de validation, frustration des besoins...) alors
que la thérapie traditionnelle de couple était orientée sur les variables dérivées (conséquents observables : disputes,
dégradation sexuelle...) visant à changer les comportements contractuellement ou selon des règles.
Les affects sont des indices importants de ces facteurs de contrôle de la relation et de la satisfaction conjugale. Ces
variables contrôlantes sont des classes de renforçateurs qui conditionnent les réactions émotionnelles précises aux
comportements de l’autre (comme la frustration de ce dont l’autre est pourvoyeur ou si ses besoins sont
contrariants) rejoignant le point de vue de S Hayes sur le rôle du langage verbal humain.
LA FORMULATION DU « THEME DU CONFLIT » SPECIFIQUE AU COUPLE
Le Feed-back de la séance 4 après l’évaluation initiale par des questionnaires classiques est une occasion de révéler
le thème du conflit du couple et d’aborder le piège mutuel .
Ce thème Unificateur des zones prototypiques des conflits du couple, est un concept organisateur dont la
formulation dynamique est révisable. Il labellise une classe de réponses et de comportements interconnectés ( sexe
sans affection, partage des taches, superficialité, mutisme, conversations intimes etc..) maintenus par des variables
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proches, en identifiant leurs fonctions similaires dans le conflit de base du couple (distance/proximité,
contrôle/responsabilté, artiste/scientiste..)
On le communique au couple en dévoilant le piége mutuel ou ils se sont enferrés par pression-résistance au
changement à l’issue du processus de polarisation et de la focalisation sur les différences.
Les patterns interactionnels récurrents sont identifiés au fur et à mesure de la thérapie de couple (AF).Plutôt que
d’axer sur les techniques formelles de communication, habiletés sociales, solution de problème, sans les bannir,
on promeut de préférence l’acceptation au prix de ne pas s’axer sur l’agenda de séance.
On sera donc toujours centré sur les contextes et les énements, pour réactualiser l’AF.
PROCESSUS VERBAL D’ACCEPTATION
PROCESSUS VERBAL DE POLARISATION
Vouloir obtenir le changement de l’autre, à partir de la focalisation sur ses différences inacceptables, génère en
interactions destructrices au travers d’une polarisation des comportements verbaux accusateurs par attribution
stigmatisante à l’autre de la responsabilité des blâmes et critiques. (Bradbury, Finsham 1990) .
Le piège mutuel est l’aboutissement de la volonté déradiquer la déficience de l’autre , c’est le prix affectif et
comportemental du devoir de changer l’autre et du devoir de résister au changement demandé par l’autre de
manière impérative, avec perte de crédibilité dans un chapelet de conflits ( réciproci négative immédiate,
champs de mines , , bombes à retardement) . Face à la mutualité coercitive (G. Patterson 1975) caractéristique des
couples en détresse, la thérapie devient un exercice sur corde raide.
Changer les contextes émotionnels des renforçateurs naturels de ces comportements fait évoluer le conflit, ce
processus est verbal et émotionnel car le conflit émotionnel se maintient verbalement. On aide à se dépolariser du
faux problème , la focalisation sur les différence, pour focaliser sur l’intimité ce qui produit à la fin du travail
d’acceptation un « changement drastique des comportements verbaux » du couple (Jacobson 1996).
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