La fusion des images TEP/TDM : application aux lymphomes
M
édecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2006 - vol.30 - n°11
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- Figure 2 -
Atteinte musculaire localisée au niveau des jambes d’un lymphome NK en
coupes axiales, sagittales et coronales
Muscular involvement of the legs with NK lymphoma in axial,sagittal and coronal
slices.
L’acquisition du patient en TEP/TDM
s’effectue sur la même machine, le pa-
tient dans la même position sur le lit d’exa-
men mais juste avec un décalage tempo-
rel de quelques minutes entre les deux
modalités. Il subsiste quand même quel-
ques facteurs qui limitent la méthode, en
particulier les mouvements du patient, en
particulier les mouvements de respiration,
du tube digestif [8] ou les différences de
remplissage d’organe creux comme la
vessie. Toutes ces situations peuvent créer
des artéfacts que le clinicien comme le
médecin nucléaire doivent bien connaî-
tre. L’exemple de l’atténuation en banane
des régions diaphragmatiques est la con-
séquence d’une correction d’atténuation
avec un diaphragme décalé entre l’acqui-
sition TDM et l’acquisition TEP. Pour li-
miter les décalages de repositionnement
des structures, il existe des solutions tech-
niques comme les systèmes d’acquisition
synchronisée à la respiration du patient.
Malgré ces petites imperfections, l’acqui-
sition sur une machine hybride TEP/
TDM représente la méthode la plus élé-
gante, la plus rapide et la plus efficace
pour obtenir des données morpho-fonc-
tionnelles.
L’intérêt majeur de l’association des deux
modalités permet d’augmenter les per-
formances des deux modalités prises sé-
parément. La sensibilité de la TEP et la
précision anatomique de la TDM per-
mettent de diminuer le nombre de faux
positifs de la TEP. On peut citer l’exem-
ple classique et trompeur de la fixation
physiologique d’un uretère, parfois diffi-
cile à distinguer d’une fixation pathologi-
que ganglionnaire. Une autre situation fré-
quente en hématologie est représentée
par la fixation intense de la graisse brune
chez les enfants et les adultes jeunes. Sans
les coupes TDM permettant d’authenti-
fier une fixation sur des structures grais-
seuses, l’examen TEP seul pourrait con-
duire à des faux positifs (Figure 3). Il
existe aussi des localisations pathologiques
pas toujours bien visibles en TDM
comme au niveau ORL, osseux, hépati-
que splénique ou cutané et musculaire
alors que les données TEP sont très per-
formantes (Figures 4 et 5). A contra-
rio, certaines atteintes anatomiques sont
mal explorées en scintigraphie. Elles con-
cernent en général, les zones de forte fixa-
tion physiologique du FDG comme le
cerveau , les reins (Figure 6) ou en-
core la moelle osseuse stimulée en post-
chimiothérapie ou après l’administration
de facteurs de croissance. L’amélioration
par la TDM de la précision anatomique
des atteintes visibles en FDG permet
d’améliorer la stadification initiale. Les
images des deux modalités fusionnées
améliorent aussi le suivi post-thérapeu-
tique en différenciant un rebond thymi-
que physiologique chez un enfant ou un
adulte jeune d’une lésion médiastinale
résiduelle, ou d’éviter de prendre une at-
teinte infectieuse pulmonaire pour une
atteinte lymphomateuse résiduelle. L’ob-
tention de données morpho-fonctionnel-
les permet aussi d’aider les radiothéra-
peutes dans l’évaluation du volume cible
à irradier qui peut tenir compte des loca-
lisation initiales hyperfixantes et des foyers
éventuels résiduels avant ou après la
greffe.