PAGE 3 I TROUBLES PANIQUES
Apprendre à vivre avec la peur
de la peur
Récit d’une personne atteinte
PAGE 8 I THÉRAPIE COMPORTEMENTALE
Des thérapies comportementales
pour modifier les schémas de
pensée perturbateurs
Un entretien avec le Dr Christine Poppe
PAGE 4 I TROUBLES PANIQUES
Les troubles paniques – une lourde
entrave pour les personnes atteintes
Interview du Prof. Gregor Hasler
LE TOURNANT
Informations sur la dépression et les troubles anxieux I Numéro 9
Lundbeck (Schweiz) AG
Dokument letztmals geprüft:
27.12.2012
ÉDITORIAL
Chères lectrices,
Chers lecteurs,
ui n’a jamais ressenti de la nervosité à la veille
d’un examen, de l’anxiété à l’approche d’un
voyage important ou encore la peur de la mort?
Rien de plus normal. Mais qu’en est-il lorsque la
peur tourne à la panique et que le quotidien est
tout à coup le siège de crises permanentes? Simone
M.*, 25 ans, sait ce que cela signifie de vivre conti-
nuellement dans la «peur de la peur». Sa première
attaque de panique est survenue à l’âge de 16 ans. A
l’époque, elle ne se doutait guère que d’autres allaient suivre. En 2006, lors de la
coupe du monde de football en Allemagne, elle fut prise d’une attaque si violent
qu’elle dut être transportée en urgence à l'hôpital. De là, elle fut adressée à un psy-
chiatre. En page 3, elle raconte comment elle a surmonté cette période douloureuse
et appris à vivre avec sa maladie.
Nous avons souhaité rencontrer le Prof. Gregor Hasler, Professeur de recherche en
soins psychiatriques et en psychiatrie sociale à l’université de Berne, pour savoir
exactement ce que sont les troubles paniques. En page 4, vous pourrez découvrir où
se situent les limites entre la peur normale et la peur pathologique, comment la
maladie se manifeste, et quels peuvent être les causes et les facteurs déclenchants
des troubles paniques. Le Prof. Gregor Hasler expose les différents traitements en
mesure d’aider les patients à mener de nouveau une vie normale.
La thérapie comportementale est l’une des options de traitement des troubles anxi-
eux et des troubles paniques. Le Dr Christine Poppe, spécialiste FMH en psychiatrie et
en psychothérapie, s’y consacre de manière intensive. L’entretien en page 8 vous
dévoile notamment en quoi une thérapie comportementale peut s’avérer une aide
pour le patient, dans quelle mesure elle est une forme d'autogestion et quelles en
sont les différentes techniques. Trois exemples montrent par ailleurs comment la thé-
rapie comportementale peut aider les malades à reprendre pied progressivement dans
leur vie. Pour en savoir plus, lisez cet article, en page 10 et 11.
Dans cette nouvelle édition, nous avons à cœur, cette fois encore, de vous fournir des
informations précieuses et utiles sur les dépressions et les troubles anxieux. Nous
vous souhaitons une lecture captivante.
PD Dr Rico Nil
Medical Director
Lundbeck (Suisse) SA
* Le nom a été modifié
2
Q
SOMMAIRE
ÉDITORIAL 2
TROUBLES PANIQUES 3
«J’ai appris à gérer 3
ma maladie»
Une victime parle de ses
attaques de panique
Votre opinion nous est précieuse 4
Participez et gagnez!
Lorsque la peur et la panique 4
dominent notre vie
Interview du Prof. Gregor Hasler
Livre: 6
Comment se débarrasser
d'anxiété et dépression
Traitement médicamenteux: 7
Comprimés, gouttes ou perfusion?
THÉRAPIE COMPORTEMENTALE 8
Thérapie comportementale – 8
Pour s’en sortir soi-même
Interview du Dr Christine Poppe
Reprendre pied 10
progressivement dans la vie
EN BREF 12
Adresses d’entraide et liens 12
Impressum 12
TROUBLES PANIQUES
3
ujourd’hui étudiante de 25 ans,
Simone M. ne savait pas à l’époque
que d’autres attaques allaient suivre.
Déclenchées non pas par des drogues ou
d’autres événements mais – comme elle
le sait aujourd’hui – par «la peur de la
peur». La deuxième attaque survint pen-
dant les vacances. Elle était partie en
Espagne avec deux collègues. Après une
fête, elle ressentit de nouveau cette
accélération du rythme cardiaque. On
n’arrivait plus à dormir, était sans appé-
tit. Ce doit être l’alcool, pensa-t-elle, et
consulta un médecin à son retour. On
lui fit un électrocardiogramme pour
savoir si tout était en ordre du côté du
cœur. Cet examen ne révéla aucun pro-
blème, pas plus que celui effectué par
l’oto-rhino-laryngologiste. Pendant les
quatre années qui suivirent, elle ne but
plus une seule goutte d’alcool.
Simone M. quitta la maison de ses
parents et se chercha une chambre à
proximité de l’université. Elle débuta ses
«J'ai appris
ma maladie»
études. Au bout d’un an, à l’approche
des examens, elle constata qu'elle avait
commencé ses révisions trop tard. Sa
crainte des examens augmenta encore
après la coupe du monde de football à
laquelle elle était allée assister en Alle-
magne avec ses parents. L’attaque sui-
vante se produisit, laissant ses parents
désemparés. Après un séjour au service
des urgences, elle vécut «la période la
plus dure » de toute sa vie. «J’avais ter-
riblement peur et je ne cessais de pleu-
rer.» Elle respirait difficilement et «ne
souhaitait plus vivre.» Simone M. ne se
présenta pas aux examens.
Le médecin des urgences l’adressa à un
psychiatre. C’est à ce moment seule-
ment qu’elle put mettre un nom sur ses
attaques: attaques de panique, une
forme de troubles anxieux. Simone M.
débuta alors une thérapie comporte-
mentale, associée à des médicaments.
Elle consultait son médecin une fois par
semaine. Au début du traitement, elle
A
SIMONE M.* SE SOUVIENT ENCORE EXACTEMENT DE SA PREMIÈRE ATTAQUE DE PANIQUE.A16ANS,ALORS
QUELLE FUMAIT DE LA MARIJUANA CHEZ DES AMIS,ELLE FUT PRISE DUNE CRISE DE TACHYCARDIE QUI DURA
PRÈS DE DEUX HEURES.CÉTAIT UN SENTIMENT HORRIBLE.ELLE EN IMPUTA LA RESPONSABILITÉ À LA DROGUE
ET SE JURA DE NE PLUS JAMAIS EN ARRIVER LÀ.
n’osait plus se retrouver au milieu d'au-
tres personnes. Elle évitait tous les ras-
semblements. Au bout de deux semai-
nes, son état s’améliora. Après les va-
cances semestrielles, elle reprit ses étu-
des. Son ami de l’époque et surtout sa
mère l’aidèrent à retrouver un quotidien
sans peur. Lentement, elle prit consci-
ence du fait que les attaques de panique
survenaient toujours à l’approche d'évé-
nements particuliers: un voyage à New
York, un séjour linguistique en Espagne.
Avant chaque voyage, la peur la tenail-
lait: «Que faire si j’ai une attaque de
panique dans un lieu qui ne m’est pas
«Je ne souhaitais
plus vivr
à gérer
TROUBLES PANIQUES
5
blement et sueurs froides, vertige et par-
fois nausées. Mon environnement me
semble alors très éloigné, ce qui accroît
encore la peur. J’ai la sensation que je vais
bientôt perdre tout contrôle, que je pour-
rais devenir fou et mourir d'un arrêt car-
diaque. Au bout de 10 minutes, ces sensa-
tions sont extrêmes et puis, sans que je
fasse quoi que ce soit, mon état s’amélio-
re. Face à une telle attaque, je pense
souvent qu’il me faut fuir.» Mais les per-
sonnes atteintes de trouble panique ne
souffrent pas uniquement de ces atta-
ques, elles sont dans l’angoisse perma-
nente qu’une nouvelle attaque survienne.
Certaines ressentent cette peur de la peur
comme plus grave et plus pesante que les
attaques elles-mêmes.
Où sont les limites entre la peur nor-
male et pathologique?
La peur, et la panique, sont des senti-
ments humains tout à fait normaux. La
peur n’est pathologique qu’à partir du
moment où elle devient un fardeau et
entraîne de lourdes entraves dans la vie de
la personne concernée.
Combien de personnes sont atteintes?
Davantage les femmes ou les hommes?
Un tiers de la population a déjà vécu une
attaque de panique et environ 4 pour cent
ont souffert une fois au moins dans leur
vie d’un trouble panique accompagné
PORTRAIT
Le Prof. Gregor Hasler travaille depuis le 1er janvier 2010 en tant que professeur
de recherche en soins psychiatriques et en psychiatrie sociale, sans chaire, à
l’université de Berne. Gregor Hasler (41 ans) a grandi à Lucerne et a étudié la
médecine à l'université de Zurich. Il a suivi une formation de psychiatre et de
psychothérapeute FMH à la Clinique Hohenegg de Meilen, à la policlinique
psychiatrique de l'hôpital universitaire de Zurich et au National Institute of
Mental Health de Bethesda, aux Etats-Unis. Des prix nationaux et internatio-
naux lui ont été attribués en récompense de ses travaux de recherche. Il a
notamment reçu en 2008 le prix d’encouragement de l’Institut Lundbeck pour
des travaux de recherche exceptionnels dans le domaine de la psychiatrie clinique.
LA PEUR NOUS ACCOMPAGNE TOUT AU LONG DE NOTRE VIE:PEUR DES EXAMENS,DE LA MALADIE,DE LA DÉPEN-
DANCE,DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX ET DE LA MORT.CEST NORMAL.LORSQUELLE SE TRANSFORME EN
PANIQUE ET QUE NOTRE QUOTIDIEN EST ASSIÉGÉ PAR DES ATTAQUES PERMANENTES,ALORS ELLE DEVIENT PATHO-
LOGIQUE.ISSUES DE NULLE PART,CES ATTAQUES DE PANIQUE SE PRODUISENT SANS RAISON APPARENTE.ENORME
ENTRAVE,ELLES MENACENT D'ÉTOUFFER LA VIE.NOUS EN PARLONS AVEC LE PROFESSEUR GREGOR HASLER.
eur
anique
ntnotre vie
d'attaques répétées à l’origine d’une souf-
france réelle. Les femmes sont deux fois
plus souvent concernées que les hommes.
Quel rôle jouent les facteurs génétiques?
Quel est le pourcentage de cas causés
par des événements traumatiques?
Environ 30 pour cent des facteurs de ris-
que sont d'origine génétique. Un tiers
1 / 12 100%
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