ue10 sémiologie des troubles anxieux

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UE 8 – Sémiologie des troubles anxieux
Dr Ludovic Christen
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Date : 15/02/16
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Ronéistes :
Gence Romain
Guezello Simon
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I. La théorie cognitive et comportementale II. Neurobiologie
III. La génétique IV. La symptomatologie V. Prise en charge !
Ce tableau est un Van Gogh, ici pour illustrer le phénomène de déréalisation (fait penser à
quelque chose de réel avec un ressenti irréel, comme un plafond qui ondulerait, à ne pas
confondre avec le délire comme un homme qui parle à sa marmite). Pour plus d’infos sur Van
Gogh, suivre le lien suivant :
http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-pourquoi-vincent-van-gogh-s-est-ilcoupe-l-oreille-_12969.html
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L’anxiété pathologique est une peur qui cesse d’être maîtrisée. Les stratégies de contrôle, à savoir
la fuite ou le « faire face », outrepassent les capacités d’adaptation.
Les troubles anxieux sont fréquents et peuvent affecter n’importe qui.
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Ce qui suit n’est pas dans les diapos du prof mais il en a parlé pendant un moment.
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Les troubles de l’anxiété donnent des troubles du sommeil assez fréquemment, de trois types :
- Ceux qui ont du mal à s’endormir,
- Ceux qui se réveillent précocement (très présent chez les anxieux),
- Ceux qui dorment un peu, se lèvent, se rendorment un peu, etc.
Les troubles de l’anxiété donnent des troubles somatoformes (on somatise : une gêne cognitive se
répercute sur le corps) mais on y reviendra. Ces troubles évoluent la plupart du temps en troubles
de l’humeur et peuvent finir en dépression.
Ils peuvent s’accompagner de troubles du comportement comme l’isolement social (accentue
bien souvent le problème), l’agressivité, etc…
L’agressivité est souvent mise associée à la personnalité de l’individu alors qu’elle est en fait la
conséquence de la non-résolution de son problème. Si le problème est résolu, l’individu cesse
d’être agressif, cela peut se faire par l’intermédiaire de médicaments mais ce n’est pas une
obligation.
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I.
La théorie cognitive et comportementale
La théorie comportementale entend une modification comportementale inadaptée dans la genèse
de l’anxiété (le comportement inadapté peut se rapporter à plein de choses, c’est par exemple les
gens qui ont peur des insectes et se mettent à courir partout ou à sauter sur les tables, alors que
les insectes ne peuvent pas leur faire grand mal). Pour les comportementalistes, ce choix
inadapté est la racine du problème, le choix est devenu une habitude qu’il faut supprimer, il faut
ré-éduquer le patient pour qu’il fasse un autre choix.
La théorie cognitive fait appel aux possibilités de tout un chacun de réfléchir aux conséquences
de ses actes et de les anticiper. Le soignant va chercher à orienter le patient et lui faire réaliser
que ce qu’il fait n’a pas de sens. Il va considérer que le patient est suffisamment intelligent pour
se prendre en charge lui-même.
S’ensuit une anecdote sympa sur un prêtre qui achetait des revues porno. Il était contre le porno,
mais ne savait pas comment s’en débarrasser (à l’époque y avait pas vraiment internet donc les
revues étaient la seule source de cette vile invention). Il aavait décidé d’acheter toutes les revues
qu’il pouvait pour les jeter ensuite. Un psy de la branche cognitive va faire raisonner le prêtre
pour lui faire réaliser qu’il y a surement d’autres moyens de lutter contre la pornographie.
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Le trouble anxieux est constitué de 3 composants :
- Somatique (ce que ressent le patient),
- Comportemental (comment il a réagi),
- Subjectif (qu’est-ce qu’il s’est raconté à ce moment).
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II.
Neurobiologie
Les récepteurs neuronaux aux GABA ont une action inhibitrice sur les neurones à sérotonine →
réduction anxiété. L’application est l’activité GABAergique produite par l’alcool et les
benzodiazépines : l’alcool et les benzodiazépines agissent de la même façon.
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III.
La génétique
Etude de familles : le risque relatif est de 7 pour le trouble de panique chez les apparentés du 1er
degré → frères/sœurs/enfants ont 7 fois plus de risque de l’avoir s’il y en a déjà un dans la fratrie
ou chez les parents.
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Etude de jumeaux monozygotes : confirme une pénétrance variable du trouble → aucun gène de
l’anxiété identifié.
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Trajectoire développementale de l’anxiété de séparation (sorte d’étude de cohorte où l’on suit des
sujets de l’enfance jusqu’à la maturité) : l’enfant pleure au premier jour d’école (normal) mais
continue des semaines/mois plus tard. Cela augmente le risque de trouble anxieux à l’âge adulte.
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Risque attribuable → 8% pour la génétique, donc 92% du risque est indépendant des ATCD
familiaux.
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En conclusion, la génétique est un facteur de vulnérabilité au développement du trouble anxieux :
même sans gène identifié, le fait d’avoir des parents/frères/sœurs atteints est un facteur de risque.
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IV.
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La symptomatologie
Agoraphobie : évitement d’un lieu d’où il sera difficile voire impossible d’être secouru
s’il survenait une attaque de panique (pas de rapport à la foule).
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Attaque de panique (AP) : apparition brusque, avec/sans raison, augmente en moins de 2
minutes jusqu’à un pic maximum. La crise dure environ 20 minutes, soit autant que le
temps d’action des benzodiazépines, donc c’est inutile de donner des benzodiazépines
puisque le patient arrêtera sa crise avant que le médicament fasse effet. Symptômes
somatiques et psychiques.
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Symptômes somatiques :
• Tachycardie, palpitations,
• Respiration accélérée, sensation de « souffle court » ou impression d’étouffement,
• Sensation d’étranglement,
• Douleur ou gène thoracique,
• Hypocapnie,
• Céphalées,
• Sueurs froides, frissons ou bouffées de chaleur, transpiration,
• Tremblements ou secousses musculaires,
• Paresthésies,
• Sensation de vertige, d’instabilité ou d’évanouissement,
• Nausées ou gêne abdominale,
• Relâchement des sphincters.
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Symptômes psychiques :
• Sensation de mort imminente, peur de mourir,
• Déréalisation (Van Gogh),
• Dépersonnalisation : ressenti corporel d’un phénomène anormal dans la situation
considérée, comme des palpitations alors qu’on est posay dans son canapay. Le
patient réalise que c’est une sensation étrange puisqu’elle n’a pas lieu d’être.
• Peur de devenir fou, peur de perdre le contrôle
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Trouble panique
Les attaques de panique sont récurrentes, inattendues. Au moins une attaque de panique
s’accompagne pendant un mois de l’un des symptômes suivants :
- Crainte persistante d’avoir d’autres AP = phobie anticipatoire,
- Préoccupations à propos des implications ou des conséquences,
- Changement de comportement important (et inadapté la plupart du temps).
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Le plus important est la peur même de cette attaque de panique = phobie anticipatoire, et cette
phobie modifie le comportement jusqu’au handicap = trouble panique.
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Asthénie : + le matin, s’associe souvent à un sentiment d’ennui et d’anxiété.
Troubles sexuels : se manifestent par une inhibition avec diminution du désir.
Troubles du sommeil : difficultés d’endormissement (voir le texte en bleu au tout début).
Symptômes hypochondriaques.
Troubles de conduite alimentaire : alternant des périodes d’anorexie et de compulsions
alimentaires.
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V.
Phobie : peur non raisonnée liée à un objet, et contraint le sujet à l’évitement. Le sujet
redoute d’être confronté au stimulus phobogène.
Obsessions : idées angoissantes, répétitives malgré les efforts mis en œuvre pour s’en
débarrasser
Compulsions : comportements répétitifs (patient qui a besoin de fermer la porte 17 fois
pour être certain à 100% qu'elle est effectivement bien fermée, pas la peine de le faire 18
fois, mais s’il le fait 16 fois il est anxieux toute la journée).
Prise en charge
Les troubles somatiques étant majorés par l’hypocapnie (à part le rythme cardiaque), l’un des
traitements est de commencer à respirer doucement sans accélérer (hypoventilation) : thérapie
comportementale.
(Le prof parle de sophrologie, sans trop l’expliquer, à part l’idée de respirer doucement, donc re-lien
pour s’informer si vous le voulez: https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophrologie.)
Quoi ? Comment ça Wikipedia c’est pas fiable ?
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La thérapie cognitive revisite les peurs du patient : « vous avez fait une attaque de panique, mais en
êtes-vous mort ? »; non, donc pas la peine d’en avoir peur au final → il faut que le patient arrive luimême à cette conclusion.
On utilise également des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS).
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On ne peut pas réfréner la panique, surtout si elle arrive sans raison. On traite donc les symptômes et
les handicaps. Il ne sert à rien d’exposer les gens à la peur, ça aggrave le problème.
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