Attaques de panique et trouble panique Les attaques de panique sont fréquentes, puisqu'elles touchent plus de 1/3 de la population/an. La plupart des personnes guérissent sans tt ; une minorité développent un trouble panique. Le trouble panique est rare, puisque sur une période de 6 mois il affecte moins de 1 % de la population. Il apparaît habituellement en fin d'adolescence ou chez l'adulte jeune, et touche 2 à 3 fois plus souvent les femmes que les hommes. Symptomatologie et diagnostic Une attaque de panique comprend l'apparition soudaine d'au moins 4 des 13 symptômes listés dans le TAB. 187-1. Les symptômes doivent atteindre un max en 10 min et ils disparaissent en général en quelques minutes, n'apportant que peu d'éléments au médecin, à l'exception de la peur que le sujet ressent à l'idée de vivre une nouvelle terrifiante attaque de panique. Bien que gênantes (parfois de façon extrême), les attaques de panique ne sont pas dangereuses. Les attaques de panique peuvent être observées au cours de tout trouble anxieux, en général au cours de situations liées aux caractéristiques principales de l'affection (p. ex. une personne ayant une phobie des serpents peut paniquer à la vue d'un serpent). Une caractéristique distinctive du trouble panique est que certaines des attaques de panique ne sont pas attendues ou spontanées, du moins au début. Les personnes qui présentent un trouble panique anticipent fréquemment, ont peur d'une autre attaque (anxiété anticipatrice), et évitent les endroits où elles ont précédemment ressenti une panique (v. Agoraphobie, plus loin). Souvent ils craignent d'avoir une grave maladie cardiaque, pulmonaire ou cérébrale, et consultent leur médecin de famille, un spécialiste ou un service d'urgence en cherchant à obtenir un secours. Cependant, le diagnostic correct n'est pas souvent porté dans ces circonstances. Certaines personnes présentant des attaques de panique récurrentes, une anxiété anticipatrice et des conduites d'évitement guérissent sans tt, en particulier si elles persistent à affronter les situations dans lesquelles se sont produites les attaques de panique. Pour d'autres, surtout si elles ne sont pas traitées, le trouble panique suit une évolution chronique en dents de scie. Traitement Les patients doivent être avertis que leur trouble dérive à la fois d'un dysfonctionnement biologique et psychologique, et que le tt pharmacologique et la thérapie comportementale aident habituellement à maîtriser les symptômes. Outre les informations sur la maladie et son tt, le médecin peut apporter un espoir réaliste d'amélioration et un soutien basé sur une relation de confiance entre son patient et lui. La psychothérapie de soutien fait partie intégrante du tt de tous les troubles anxieux. La thérapie individuelle, de groupe et familiale peut aider à résoudre les problèmes liés à un trouble ancien. Des médicaments, tels que les antidépresseurs et les benzodiazépines, peuvent prévenir ou réduire significativement l'anxiété anticipatrice, les conduites d'évitement phobique et la fréquence et l'intensité des attaques de panique. Plusieurs types d'antidépresseurs (les tricycliques, les inhibiteurs de la mono-amine-oxydase et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) sont efficaces. Des antidépresseurs plus récents, comme la mirtazapine [n.d.t. : non commercialisée en France], la néfazodone [n.d.t. : non commercialisée en France] et la venlafaxine, créent un espoir de tt du trouble panique. Les benzodiazépines (v. TAB. 187-2) agissent plus rapidement que les antidépresseurs mais sont plus susceptibles d'induire une dépendance physique et des effets secondaires, comme une somnolence, une ataxie et des troubles de la mémoire. Le tt pharmacologique doit être un tt chronique, parce que les attaques de panique récidivent souvent lorsque les médicaments sont arrêtés. La thérapie d'immersion, un type de thérapie comportementale au cours de laquelle le patient est confronté à sa peur, permet souvent de la réduire. Par exemple, on demande aux patients qui ont peur de s'évanouir de tourner sur une chaise ou d'hyperventiler jusqu'à ce qu'ils aient l'impression de s'évanouir, ils apprennent ainsi qu'ils ne s'évanouiront pas lorsqu'ils présenteront ce symptôme au cours d'une attaque de panique. Une respiration lente et superficielle (contrôle de la respiration) aide à maîtriser l'hyperventilation. La psychothérapie cognitive, qui traite les troubles du jugement et les croyances erronées, peut également être efficace.