ce d'un cancer.Une modification isolée du volume
d'une image liquidienne pure n'est pas pour
MURPHY (23 un signe évocateur de malignité. Elle
devra à notre avis inciter l'échographiste à recher-
cher des modifications de structure passées inaper-
çues et à envisager un complément d'exploration.
En conclusion, le mérite de l'échographie est d'être un
examen anodin qui, devant une image liquidienne
atypique, incite à poursuivre les investigations radio-
l o g i q u e s . Cet examen de première intention devrait
voir ses capacités diagnostiques s'améliorer avec l'ar-
rivée sur le marché d'appareils à très haute définition.
c) L'examen tomodensitométrique
L'étude de la littérature (8, 28, 29) fait de cet exa-
men le meilleur moyen diagnostique des cancers
du rein d'aspect kystique. Les images les plus évo-
catrices seront obtenues en angioscanner (3, 25) :
- atypie vasculaire au niveau du plan de raccorde-
ment de la tumeur nécrotique avec le parenchyme
sain,
- rehaussement hétérogène des tissus tumoraux et
hypodensité des plages de nécrose,
- kyste à paroi épaisse prenant le contraste avec
limites hétérogènes. LÉ P I N A R D (18) a rapporté 6
observations de kystes bénins à paroi épaisse et à
contenu liquidien. La paroi, bien qu'épaisse, était
avasculaire et sa densité ne se rehaussait pas lors
de l'injection de produit de contraste,
- présence de foyers intrakystiques de densité tissu-
laire élevée. Cependant, une densité spontanée
supérieure à celle du parenchyme sain avoisinant
ne permet pas d'affirmer un cancer.Pour SANDLER
(32), un kyste bénin contenant un liquide riche en
calcium ou en protéines peut donner une image
tomodensitométrique hyperdense tout en remplis-
sant tous les autres critères de bénignité.De même
des kystes hémorragiques contenant des caillots
(26, 36) peuvent être à l'origine d'une densité éle-
vée et hétérogène. Dans ce cas, la densité s'élève-
rait les premiers jours puis diminuerait progressi-
vement pour atteindre une densité de type liquidien
du fait de la désintégration des caillots (37). Chez
un de nos patients, une image régulière de densité
hétérogène mais inférieure à la densité du paren-
chyme sain avoisinant avait été découverte lors de
l'exploration d'un traumatisme du rein. Le diagnos-
tic de "traumatisme" du kyste avait alors été évo-
qué. L'absence de modification de l'image au cours
du temps nous a conduits à réaliser une exploration
chirurgicale. Il ne s'agissait pas d'un kyste hémor-
ragique après traumatisme mais d'un cancer du rein
très hypodense.
d) L'artériographie sélective de l'artère rénale
Elle a perdu la première place avec la venue du
scanner et de l'échotomographie (2, 29). R é a l i s é e
seulement 5 fois elle a montré chez 4 de nos
patients des signes évocateurs de cancer alors que
le doute persistait après le scanner chez 2 de ces
patients.
Son rôle bien que réduit n'est pas nul surtout dans
les cas difficiles. DANA (5) a étudié les possibilités
et les limites diagnostiques de l'artériographie dans
les cancers nécrosés du rein. Le problème se pose
surtout chez les malades qu'il classe dans le groupe
4, c'est-à-dire les cancers entièrement nécrosés et
totalement avasculaires. Aucune néovascularisa-
tion tumorale n'est visible et aucune opacification
de la masse n'apparaît au temps néphrographique.
Il faut alors attacher une extrême importance à
l'étude de la partie extériorisée de la masse à la
recherche d'une artère même très fine mais étendue
nettement en dehors du parenchyme. Le test à l'an-
giotensine optimaliserait la visualisation d'une vas-
cularisation pathologique. La série de CU R E T ( 4 )
confirme l'intérêt diagnostique de l'artériographie
dans les cas difficiles puisqu'il ne retrouve que 7%
de faux négatifs.
En conclusion, bien que l'artériographie ne soit
plus un examen de première intention, la qualité et
la finesse des informations données sur la vascula-
risation de la coque tumorale peuvent en cas de
difficulté compléter les données de l'examen tomo-
densitométrique. De plus, l'étude de la vascularisa-
tion du rein est utile pour réaliser une néphrecto-
mie polaire qui permettra l'analyse histologique
extemporanée de la totalité de la tumeur kystique.
e) L'imagerie par résonance magnétique nucléai -
re (19, 20)
Elle n'a pas fait la preuve de sa supériorité par rap-
port à la tomodensitométrie. La faible intensité du
signal intrakystique recueilli en mode T1 semble
être un critère fiable de bénignité.
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