cautionnent la mise à l’index d’une discipline technologique et donc des élèves qui ont choisi cet
enseignement et des professeurs d’économie et gestion qui le font vivre. PFEG est tout aussi
intéressant que SES : il offre une approche complémentaire et il utilise beaucoup la pédagogie du
projet porteuse de sens pour les élèves. Ces personnalités prennent ainsi le risque de dévaloriser une
filière qui joue un rôle essentiel dans la démocratisation de l’enseignement en scolarisant plus que
les autres les élèves des classes populaires. Comment tolérer et soutenir ainsi la proposition
d’évacuer complétement l’économie et gestion des formations générales ?
Pourquoi approuver un texte qui affirme que les jeunes choisissent une matière « par goût » alors
que dans leurs propres écrits certains montrent que les lycéens cherchent à optimiser leurs parcours
scolaire en allant (parfois contre leur goût justement) vers les orientations les plus générales ?
D’ailleurs pourquoi faudrait-il des notes en SES si les élèves sont tellement enthousiastes pour ces
cours ? Les professeurs enseignant en PFEG n’ont pas cette demande ! Alors qui faut-il soutenir ?
Celui qui a besoin de mettre les jeunes sous la pression des notes et de la menace de l’orientation
pour les mettre au travail, se place en concurrence avec une autre discipline en demandant au
ministre de l’éliminer ou celui qui travaille en projets, organise ateliers, conférences, visites, et met
les lycéens en situation de recherche !
L’APEG affirme que toutes les disciplines ont la même dignité et qu’elles présentent un intérêt
équivalent pour les lycéens. L’enseignement technologique est aussi formateur que l’enseignement
général. Il faut en finir avec la vision stéréotypée d’une discipline générale (les SES) qui ouvrirait à des
vérités critiques et d’une discipline technologique (PFEG ou plus généralement économie gestion) qui
fermerait les consciences et dociliserait les esprits.
De plus, il est clair pour la société que les jeunes n’ont pas assez accès à la découverte des
organisations. Or, en 2nde PFEG comme en première et terminale STMG, on analyse avec une
approche scientifique et un esprit critique les rouages de toutes les organisations : celles de
l’économie sociale et solidaire, des associations, des administrations et aussi des firmes privées
petites ou grandes. Le management comme les sciences de gestion sont mis en perspective par
l’étude de l’économie et du droit qui donnent du recul aux enseignements technologiques. Il ne faut
pas croire qu’on y chante les louanges de l’entreprise capitaliste. Il est clair que les professeurs
d’économie et gestion cherchent à progresser pour enseigner de façon plus créative et plus critique.
Les programmes scolaires peuvent être plus ouverts et plus formateurs. Mais c’est bien le cas de tous
les enseignants et de toutes les disciplines, et les SES ne font pas exception !
L’APEG refuse de rentrer dans ces pratiques malsaines de compétition entre enseignants. Elle
considère que l’initiation à l’économie doit évidemment aborder les questions sociologiques mais
aussi apporter des notions de gestion, de management, de droit du travail. En fusionnant PFEG et
SES en classe de seconde on montrerait à tous qu’il n’y a pas un enseignement noble de l’économie
et un plus vulgaire. D’ailleurs, tous deux abordent aussi bien des notions de base comme la « dette
publique ou le déficit commercial ». L’APEG cherche à sensibiliser l’opinion à la stupidité de la
hiérarchie des filières et à son injustice pour la faire reculer. Un seul enseignement en économie en
seconde, largement interdisciplinaire ouvrirait la voie à une orientation éclairée en première et
plus seulement une orientation par l’échec. C’est ce que souhaite la plupart des professeurs
enseignant l’économie dans les lycées que ce soit en SES ou en économie et gestion.
Sylvie Cordesse Marot
Présidente APEG
Pour le CA