LA GLENE OSSEUSE

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LA GLENE OSSEUSE
Aspect normal,anomalies
morphologiques et pathologies à
connaître
H Chiavassa-Gandois, S Sethom, J Vial, C Barcelo, G Moscovitch, P Mansat*,
N Sans, JJ Railhac
Imagerie médicale, CHU Purpan Toulouse
* Service d’Orthopédie, CHU Toulouse
• EMBRYLOGIE ET ANATOMIE DE LA GLENE
• DYSPLASIES DE GLENE
• LA GLENE TRAUMATIQUE et L’ INSTABILITE
DE L’ EPAULE
• LA GLENE ARTHROSIQUE
– BILAN PRE PROTHESE D’EPAULE
• AUTRES PATHOLOGIES OSSEUSES
– Les kystes intra-osseux
– L’ostéochondrite
– Les tumeurs bénignes ou malignes
ANATOMIE DE LA GLENE
1 Anatomie de la scapula
La scapula forme la partie postérieure de la ceinture
scapulaire. Il s’agit d’un os plat, triangulaire avec deux
surfaces, trois bords, et trois angles. L’angle latéral
représente la partie la plus épaisse, sur laquelle, se
trouve la surface articulaire, la cavité glénoïde qui est
dirigée latéralement et en avant, et qui s’articule avec la
tête de l’humérus. Ces rebords légèrement surélevés
donnent insertion à une structure fibrocartilagineuse, le
labrum, qui augmente la profondeur de la cavité
articulaire.
2 Forme de la glène
La glène a le plus souvent une
forme de poire: 71% des cas
29% sont elliptiques
.
Aspect piriforme de la surface articulaire
Checroun * a analysé 412 scapula avec des surfaces articulaires
intactes:
- la hauteur maximale de la glène était de 37.9 mm (31.2 à 50.1;
DS: ± 2.7)
- la largeur moyenne était de 29.3 mm (22.6 à 41.5 ; DS: ±2 .4)
- les glènes des femmes étaient 10% plus petites que celles
des hommes
- 85% de l’ensemble des glènes mesurées variaient de 34 à 42
mm de hauteur et 24 à 32 mm de largeur
- le rapport moyen entre hauteur et largeur était de 1.3
*Checroun an al. Fit of currentt glenoid component designs : An anatomic cadaver study. J Shoulder
Elbow Surg 2002 ;11 :614-7.
La forme de la glène a
un intérêt dans le
choix du type
d’implant glénoidien
prothétique
Différents types de forme de surface
articulaire d’implants glénoïdiens :
A : mixte
B : ovale
C : piriforme
D : rectangulaire
La prothèse à forme piriforme s’adapte le mieux à l’anatomie
3 Version de la glène
L’angle de version de la glène normale va varier en
fonction de la technique utilisée pour le mesurer.
Randelli et Gambrioli (Glenohumeral osteometry by computed tomography in
normal and unstable shoulders. Clin Orthop 2008: 151-156, 1986) ont été les
premiers a analyser la version glénoïdienne par tomodensitométrie.
Sur 100 épaules examinées (d’age variant de 20 à 48 ans), la
version était de 2 à 15° de rétroversion (moyenne : 5°) dans la partie
supérieure de la glène, alors qu’à la partie moyenne de la glène, elle
était de 0 à 8° de rétroversion (moyenne : 2°), et à la partie
inférieure de 2 à 15° de rétroversion (moyenne : 7°).
Friedman et al (The use of computerized tomography in the measurement of glenoid
version. Jone Boint Surg Am 74: 1032-1037, 1992) a utilisé également la
tomodensitométrie sur 63 épaules dépourvues de tout signe
d’arthrose. L’age moyen du groupe était de 57 ans (20 à 87 ans).
Contrairement aux études précédentes, la version moyenne de ce
groupe était de 2 ± 5° d’antéversion, de 12° d’antéversion à 14° de
rétroversion.
Dans la littérature, il apparaît que les mesures effectuées sur de
simples radiographies d’épaules normales semblent montrer une
plus grande rétroversion (7°) que les mesures effectuées par
tomodensitométrie (1,1°) ou IRM (2° ; 1° ; 1,7°) chez les plus de 8
ans.
L’analyse radiographique surestime la rétroversion par rapport à la
TDM ou à l’IRM (Nyffeler et al: Measurement of glenoid version: conventional
radiographs versus computed tomography scans. J Shoulder Elbow Surg 12: 493-6,
2003)
4
Inclinaison de la glène
L’angle d’inclinaison de la glène
correspond à la pente de la
glène dans le plan frontal
Mesure de l’angle d’inclinaison de la glène dans le plan
frontal: angle entre la ligne verticale passant par la partie
supérieure de la glène et la droite joignant le haut et le bas de
la glène
Gouaze et al sur l’orientation de l’omoplate et de sa cavité glenoïde. [On
the orientation of the scapula and of its glenoid cavity]. Arch Anat Pathol 10:
175-81, 1962.) ont décrit 3 types d’inclinaison de la glène : ascendante
de 3° (1 à 10°) dans 45% des cas, neutre ou verticale dans 22% des
cas et descendante de 4° (1 à 12°) dans 33% des cas.
Habermeyer and al (Three-dimensional glenoid deformity in patients with
osteoarthritis: A radiographic analysis. JBJS Am 88: 1301-7, 2006) lors de
l’évaluation radiographique de 100 épaules normales a montré que
la glène était orientée vers le bas avec un angle d’inclinaison de –
2.2°± 4.1° (-12 à 7°).
A l’inverse Churchill (Glenoid size, inclination, and version: An anatomic
study. J Shoulder Elbow Surg 10: 327-32, 2001) a montré que cette
inclinaison était très variable de 3.6 ±3.5° à 5.3 ±4.4° (moyenne,
4.2°) indiquant une tendance à l’inclinaison ascendante.
Mallon et al (Radiographic and geometric anatomy of the scapula. Clin Orthop
277: 142-54, 1992) ont réalisé une étude radiographique sur 28
scapulas cadavériques et 50 épaules saines, et ont retrouvé un
angle d’inclinaison de la glène de –4° (-13° à +8° ; ±3.7)
correspondant à une inclinaison vers le bas.
5 Rayon de courbure et profondeur
•
La glène est plus concave dans le plan frontal supéro-inférieur, et plus
plane dans le plan sagittal antéro-postérieur.
•
McPherson et al (Anthropometric study of normal glenohumeral relationships. J Shoulder Elbow Surg
1997 ;6 :105-12) ont retrouvé d’après l’analyse radiographique de 93 épaules cadavériques, que la
glène présentait un rayon de courbure de 32.2 mm ±7.6 sur les clichés de face, et 40.6 mm ±14 sur
les clichés en profil axillaire. La profondeur de la glène était évaluée à 5mm ±1.1 sur les clichés de
face et 2.9 mm ±1 sur les clichés en profil axillaire confirmant que la glène est plus concave de haut
en bas.
•
L’arc de couverture était en moyenne de 66°±12 sur une vue de face et seulement 45.5°±15 sur le
profil axillaire. La profondeur de l’os spongieux en arrière de la surface articulaire était similaire sur
les 2 incidences mesurant 20.9 mm et 19.2 mm.
•
Jobe et Iannotti (Limits imposed on glenohumeral motion by joint geometry. J Shoulder Elbow Surg 4:
281-5, 1995) ont également montré que les dimensions moyennes de la glène étaient de 40 mm dans
le plan frontal, qui correspondait à un angle de couverture de la tête humérale de 96°±8, et 29 mm
dans le plan transversal, correspondant à une couverture de 74°±6 ; ces chiffres correspondent à
63°±10 de tête humérale non recouverte dans le plan frontal et 85°±12 dans la plan transversal. La
surface de la glène était estimée à 28% de la surface de la tête humérale.
•
Kelkar and al (Glenohumeral mechanics: a study of articular geometry, contact, and kinematics. J
Shoulder Elbow Surg 10 : 73-84, 2001) confirmait cette notion en montrant que le rayon moyen de la
tête humérale et de la surface articulaire de la glène était de 25.5 mm ±1.5 et 27.2 mm ±1.6
respectivement. La différence entre les rayons était de 1.7mm ±1.5 (-1.2 à 3.8mm). L’ensemble des
surfaces sous-chondrales de la glène présentait un rayon de courbure plus grand que la surface
osseuse de la tête humérale correspondante .
Le rayon de courbure de la glène est plus important que celui de la tête
humérale
6 Surface cartilagineuse
D’après la littérature, la surface articulaire de la glène varie selon les
études: moyenne de 8.7 cm² (± 2.7).
Le volume de la glène va varier en fonction de la taille de la scapula
(7.1 cm ³ à 21.6 cm ³ ).
Cependant, le volume relatif de la glène par rapport à sa surface
articulaire est en moyenne à 1.4 cm ³ / cm² (1.1 à 1.9 ).
²
La surface cartilagineuse de la glène a été évaluée à 5.79 cm
²
±1.69 pour les hommes et 4.68 cm ±0.93 pour les femmes.
L’épaisseur du cartilage glénoïdien était estimée à 2.16 mm ±0.55
(3.81 à 1.14 mm).
7 Minéralisation et densité
L’orientation des travées d’os spongieux prés du
cartilage articulaire est adaptée aux contraintes. Elles
sont verticales par rapport à l’os sous-chondral
correspondant à la direction des forces compressives
s’appliquant de manière axiale. Ces travées sont
croisées à angle droit par des travées résistantes aux
forces en tension qui sont plus denses au niveau de la
partie centrale de la glène.
Mansat et al (Anatomic variation of the mechanical properties of
the glenoid. J Shoulder Elbow Surg 7: 109-15, 1998) ont trouvé
des propriétés mécaniques de la glène plus élevées au centre et
à la partie postérieure.
EMBRYOLOGIE
•
La coracoïde possède 2 centres
d’ossifications. Un troisième
peut apparaître au sommet de
la coracoïde durant la puberté,
parfois ce noyau ne fusionne
pas.
•
L’acromion a 2, parfois 3
centres d’ossifications qui
peuvent aussi ne pas fusionner
en totalité, occasionnant parfois
un conflit.
•
L’angle inférieur et le bord
médial de la scapula ont chacun
leur noyau d’ossification qui
apparaît à la puberté et
fusionnent à environ 22 ans
La cavité glénoïdienne a 2 noyaux d’ossification:
Le premier apparaît à la base de la coracoïde à environ 10 ans
et fusionne à environ 15 ans il contribue à la formation de la partie haute
de la glène et la base de la coracoïde.
Le second à la forme d’un fer à cheval, fin au centre, plus épais
en périphérie,apparaît à la puberté à la partie basse de la glène, et
constitue les ¾ inférieur de la glène, pour former la concavité et la forme
de la glène.
Le défect cartilagineux de la glène
•
Il s’agit d’un défect cartilagineux
d’origine acquise localisé à la
partie centrale de la glène
•
C’est une variante anatomique
•
Incidence: 80 % dans les études
anatomiques de l’adulte
•
Rarement retrouvé chez l’enfant
(absent avant 10 ans)
•
Visible en IRM ou arthro-TDM:
défect cartilagineux central ou
légèrement excentré
•
Ne doit pas être pris à tort pour
une lésion (ex: ostéochondrite)
DYSPLASIE DE GLENE
Définition
• Hypoplasie osseuse de la partie postérieure de la glène
et du col de la scapula, élargissement de l’interligne
glénohuméral, hypertrophie labrale, hypertrophie de la
coracoïde et acromion, hypoplasie de la tête humérale
• Nouvelle définition: entité: hypoplasie localisée de la
partie postéro-inférieure de la glène
– Incidence: 19 à 35 %
• Serait due à un défaut d’ossification du noyau glénoïdal
inférieur (apparaît à 12-16 ans)
Dysplasie congénitale de la glène
• 5 situations
– Anomalie isolée primitive
– Associée à d’autres anomalies dans des
syndromes mal définis
– Dans le cadre de syndromes bien définis
– Dans les mucopolysaccharidoses
– Dans les dysplasies squelettiques
Imagerie et dysplasie de glène
• Radiographie standard
– Souvent de découverte fortuite
– Lors de bilan pour épaule douloureuse, parfois instable
– Chez le sujets âgé, découvert lors du bilan d’une épaule
douloureuse,associée à l’arthrose
– Souvent bilatéral et symétrique: dysplasie du col de la
scapula,irrégularités de la surface de la glène, perte de sa
concavité, non creusée, contours irréguliers
– Rarement unilatéral: parfois associé à hypertrophie coracoïde,
élargissement et aspect en crochet de l’acromion et de la
clavicule,discret aplatissement de la tête humérale,
élargissement de l’interligne gléno-huméral inférieur
Hypplasie de glène: col scapulaire court, irrégularités des contours de la glène
Aspect normal
2 types de formes ont été retrouvées dans
ce type de pathologie:
Forme en arrondie en « J «
Forme triangulaire en « delta »
La dysplasie de la glène est bien étudiée en
tomodensitométrie et IRM
– Anomalies de formes à la partie basse
– Perte de la concavité postéro-inférieure
– L’hypoplasie osseuse de la glène et du col de la scapula est
remplacée par du tissu anormal, de signal hétérogène: fibrocartilagineux ou graisseux (hypertrophie du bourrelet ou du
cartilage), bien visible en IRM et arthro-IRM
– L’interligne articulaire inférieure est élargie
– 64 % des patients avec une dysplasie ont une lésion
labrale postérieure
– Parfois: subluxation postérieure de la tête humérale
IRM: déformation et aspect
tronqué postéro-inférieur;
épaississement du cartilage et
du bourrelet postérieur
• Conséquences pathologiques de la dysplasie
– Favorise l’instabilité, plutôt postérieure ou
multidirectionnelle
– Les forces sont accentuées lors de certains mouvements
au niveau postérieur, entraînant des lésions postérieures
du bourrelet et du cartilage hypertrophiés
• L’IRM précise les anomalies du labrum: épaissi, détaché, fissuré,
kystes para labral, parfois absent en postérieur
• L’arthro-IRM: sa sensibilité est élevée dans la visualisation des
lésions labrales essentiellement mais également cartilagineuses
Cas particulier de la POPB
(paralysie obstétricale du plexus brachial)
– Souvent associé à anomalie
morphologique de la glène avec excès
de rétroversion
– En rapport avec « paralysie » et
insuffisance musculaire et insuffisance
de l’épaule
Enfant de 11 mois: POPB droit
IRM 2 épaules
Excès rétroversion épaule droite
Déformation de la glène
GLENE ARTHROSIQUE
Les caractéristiques des glènes arthrosiques sont principalement une augmentation
de la taille antéro-postérieure en raison du développement d’ostéophytes, et une
usure postérieure entraînant une augmentation de la rétroversion et de la pente.
Basé sur une étude radiographique, Nakagawa* a classé l’omarthrose primitive
en 3 stades :
Le stade de début est caractérisé par la présence d’ostéophytes ou d’une
sclérose de la tête humérale ou de la glène.
Le stade évolué est caractérisé par la présence d’ostéophytes ou de
lésions de sclérose à la fois sur la tête humérale et sur la glène ou d’un
pincement de l’interligne gléno-huméral.
Le stade terminal est caractérisé par la présence d’ostéophytes, d’une
sclérose et d’un pincement de l’interligne articulaire.
* Epidemiologic study of glenohumeral osteoarthritis with plain radiography. J Shoulder Elbow Surg 8: 580-
584, 1999.
Rx face: omarthrose centrée:
ostéophytose inférieure et angulation à
la jonction glène–scapula (flèches)
pouvant géner l’implantation d’une
prothèse inversée
Roberts, Ekelund: Radiographics 2007; 27
Profil axillaire: visualisation de la glène
Omarthrose: pincement gléno huméral, géodes sous chondrales, ostéophytose
Usure de la glène
Walch*en 1999 a été le premier à classer l’usure de la glène par l’analyse
tomodensitométrique de 113 épaules arthrosiques La morphologie de la
glène était classée en 3 types de glène en fonction du type d’usure et de
l’angle de rétroversion (schéma suivant). L’angle de rétroversion moyen était
de 16° (de 12° d’antéversion à 50° de rétroversion)
Le type A (59%): une usure centrale avec une tête humérale centrée ; la
version moyenne de ce groupe était de 11.5°±8.8 ; l’usure était minime dans
le stade A1 (43%) et importante dans le stade A2 (16%). Dans les formes
évoluées, la tête humérale se médialisait par protrusion dans la glène.
Le type B (32%) présentaient une tête humérale qui se subluxait en arrière.
L’analyse TDM mettait en évidence de nombreuses modifications notamment
au niveau de la partie postérieure de la glène avec un angle de rétroversion
de 18°±7.2°. Deux sous-groupes : B1 (17%) avec un pincement de
l’interligne gléno-huméral postérieur, slérose sous-chondrale, et
ostéophytose, et B2 (15%) avec un aspect de cupule postérieure donnant un
aspect biconcave à la glène. Dans le type B2, il existait une rétroversion
importante de la glène, ce qui n’expliquait pas pour autant la biconcavité.
Le type C (9%) était défini par une rétroversion de plus de 15°. Il s’agissait de
glène d’aspect dysplasique avec une tête humérale qui restait centrée ou
légèrement subluxée en arrière. L’angle de rétroversion moyen était de
35.7°±5.9°.
*Morphologic study of the glenoid in primary glenohumeral osteoarthritis. J Arthroplasty 14: 756-760, 1999.
Stades de Walch:
Classification TDM de l’usure de la glène
dans l’omarthrose
Discussion sur série de Walch:
Dans le type A (59 %) la tête humérale est centrée, la rétroversion
de la glène est en moyenne de 11,5 °. Au stade A1, les érosions
sont mineures et au stade A2 elles sont majeures, centrales avec
protusion.
Dans le type B, la subluxation postérieure de la tête humérale était
en moyenne de 59% et semblait être responsable de l’usure
postérieure de la glène qu’elle soit minime (B1) ou plus importante
avec un aspect biconcave (B2).
L’angle de rétroversion était de 14.9° dans le groupe B1 et de 23.4°
dans le groupe B2.
Dans le type C (9%) : la rétroversion de la glène est > à 25 °(35°) en
regard des érosions, il s’agit d’une dysplasie, la tête humérale est
centrée ou légèrement sub-luxée
lnclinaison de la glène
Habermeyer et al * ont souligné que dans l’omarthrose, l’inclinaison de la glène
présentait une déformation excentrique non seulement en antéro-supérieur,
mais également en supéro-inférieur.
Sur 100 épaules arthrosiques radiographiées de face, l’inclinaison de la glène
était de –12.6° ±8.7° dans le groupe arthrosique comparé à –2.2°±4.1° dans le
groupe contrôle. L’angle d’inclinaison moyen chez les patients arthrosiques était
donc inférieur à celui observé chez les patients non arthrosiques.
4 types d’inclinaison ont été décrits (schéma diapo suivante):
Dans le type-0, la droite passant par la base de la coracoïde et celle passant par la
surface de la glène sont parallèles.
Dans le type-1, les 2 droites se croisent sous la glène.
Dans le type-2, elles se croisent entre le centre de la glène et la partie inférieure.
Enfin dans le type-3, elles se croisent au-dessus de la base de la coracoïde.
*Three-dimensional glenoid deformity in patients with osteoarthritis: A radiographic analysis. JBJS Am 88:
1301-7, 2006.
Classification des glènes arthrosiques dans le plan frontal
Discussion sur série d’ Habermeyer
Les patients arthrosiques présentaient essentiellement
des glènes de type 2 ou 3. Il existait une usure
postérieure et inférieure de la glène dans 47% des
cas, sans corrélation entre le type d’inclinaison et le
type morphologique de la glène.
Une position excentrique permanente de la tête
humérale dans le plan sagittal, corrélée avec le type
d’inclinaison, était notée dans 58% des patients.
Enfin, 49% des patients présentaient une tête humérale
centrée.
Omarthrose et densité osseuse
Couteau et al * ont étudié la
densité osseuse des épaules
arthrosiques en utilisant une
analyse par éléments finis, ils ont
retrouvé une zone centrale de
faible densité comparée à la
glène normale en raison d’une
augmentation des valeurs au
niveau de la partie postérieure de
la glène avec épaississement de
cette zone qui se comporte
comme une colonne de soutien
de la surface glénoïdienne
*In vivo characterization of glenoid with use of computed tomography. J
Shoulder Elbow Surg 10: 116-22, 2001.
La glène arthrosique
Bilan d’imagerie préprothèse d’épaule
• Radiographies standard
–
–
–
–
Face, double obliquité, neutre, rotation interne et externe
1 Cliché comparatif de face
Profil: incidence de Neer et profil axillaire (glène)
Incidence complémentaire de Railhac: face, décubitus, rayon droit
Omarthrose centrée: pincement gléno-huméral, ostéophytes, corps étrangers
• Tomodensitométrie
– Acquisition sans contraste
(nous ne réalisons pas d’arthro-TDM en
bilan préprothèse dans notre service)
– Rec MPR
– Fenêtrage « os » et « mou »
Dans les résultats, nous
n’aborderons que l’aspect de
la glène
Résultats TDM et glène arthrosique
Etude du capital osseux
• Fondamental dans le choix de la prothèse
• Appréciation subjective
• Analyse de la morphologie de la glène
– Forme: concave, plate, convexe
– Profondeur
– Classification selon Walch: coupe axiale au milieu de la glène
B1
A1
Classification TDM selon Walch
B2
A2
C
• Scapulométrie TDM avant arthroplastie
– Réalisations de mesures sur les images TDM
réalisant la morphométrie de l’épaule
– Permet d’étudier les particularités anatomiques
individuelles afin d’adapter le choix de la prothèse
– Travail de post-traitement à la console TDM
Mesure de la rétroversion de la glène
•
•
Coupe axiale passant par le milieu de la hauteur de la glène
Angle entre la ligne qui unit le bord médial de la scapula au milieu de la
glène et la ligne passant par les bords antérieur et postérieur de la glène
• Pathologique si > à 10 °
Normale: 0 à 8 °
Schlemmer: Revue de Chir Orthoped Rep: Oct 2002; 88: 6
•
Intérêt de la mesure de la
rétroversion de la glène avant
prothèse: nécessité d’une
correction de la rétroversion de
la glène pour prévenir les
luxations postérieures
•
La forme de la glène est à
prendre en considération avant
chirurgie pour adapter au
mieux la prothèse
Implant glénoïdien hybride avec 2 rayons de
courbure différents : un central
parfaitement conforme avec le rayon de
courbure de la tête humérale, et un
périphérique non conforme pour permettre
une certaine translation de la tête humérale
Implants à quille versus plots
• Hauteur de la glène
(mm)
• Mesure de la tranche
de section de la tête
humérale (mm)
LA GLENE DANS L’ INSTABILITE
DE L’EPAULE
• Instabilité antérieure
– L’encoche antéro-inférieure de la glène
représente l’atteinte osseuse dans les lésions
de Bankart « osseux »: ce défect osseux, plus
ou moins important conditionne la technique
de prise en charge chirurgicale et constitue un
facteur à prendre en considérartion dans le
risque de récidive après traitement
• Instabilité antérieure
– Radiographie standard: le défect osseux est visible
sur l’incidence de face en position neutre: il se traduit
par la disparition du liseré dense (flèches) souschondral à la partie inférieure de la glène
normal
Laxité antérieure
Encoche supérieure de la tête humérale
Emoussement du bord antérieur de glène
• Instabilité antérieure
– TDM
• La TDM est plus sensible pour détecter le défect glénoïdal
antérieur
• La méthode de « Pico » (Margarelli an coll: skeletal radiology
2009 38: 1071-1075): calcule le défect osseux en TDM par la
méthode du cercle sur les MPR sagittal
• Cette technique semble reproductible
• Le 3D est utile pour quantifier le défect osseux et constitue
une aide préopératoire: nécessité de greffe osseuse ?
Aspect normal de la glène en sagittal
Défect osseux antéro-inférieur
Quantifié par méthode de Pico: mesure
de la droite D
TDM
Fracture du bord
antéro-inférieur de
glène
Arthro-TDM: bilan d’instabilité antérieure
Sub-luxation postérieure de la
tête humérale
Lésion du bourrelet antéroinférieur
Ilôt condensant bénin
Arthro-IRM
Bankart osseux
• Instabilité postérieure
– Rare: < 4% des instabilités de l’épaule
– 2 types: traumatique (aigu ou chronique) et non traumatique
(forme d’hyperlaxité)
– La forme atraumatique est récurrente, de diagnostic clinique
difficile
– L’atteinte de la glène est inconstante dans ce mécanisme
« chronique atraumatique »
– L’atteinte de la glène quand elle est présente se traduit par une
encoche postéro-inférieure
Dans l’instabilité postérieure chronique atraumatique,
on retrouve de façon significative une insuffisance
du bord postéro-inférieur de la glène (Weishaupt and coll:
Skeletal Radiology 29: 204-210).
Arthro-TDM: instabilité récurrente
encoche postéro-inférieure
lésion du bourrelet postérieur (flèche)
« Kyste » intra osseux de la glène
•
Rare, étiologie inconnue
•
Appelé « ganglion cyst », bénin, souvent multiloculé,composé de tissu fibreux et
mucoïde, localisé au niveau sous chondral, le plus souvent inférieur
•
Clinique: parfois douloureux, limitation
•
Possibilité de compression du nerf sub scapulaire dans les localisations postéro
supérieure avec effraction osseuse
•
Imagerie: ostéolyse bien limitée, bordée d’ostéosclérose, signal « liquidie » ou
mucoïde en IRM
•
Pas de lésion du bourrelet ou du cartilage n’ont été retrouvé sur le rares séries
de la littérature
•
Risque de fracture, arthrose
•
Traitement si symptomatique: curetage, comblement
Rx et Arthro-TDM: bilan de douleurs de l’épaule gauche:
kystes glénoïdiens bilatéraux
cartilage sans anomalie
pas de passage du contraste dans les kystes
T2
T1
Kystes intra osseux s’étendant
à l’échancrure spino glénoïdienne
compression du nerf sub scapulaire
T1 fat sat Gado
Pathologies osseuses de la glène
• Ostéochondrite disséquante
– Rare dans cette localisation
– Etiopathogènie discutée:
•
•
•
•
Microtraumatismes répétés
Instabilité
Épaississement du ligament glénohuméral antéro-inférieur
Epaississement capsulaire postérieur
– Arthro-IRM: examen de choix dans le diagnostic: inclusion de
produit de contraste dans le labrum et/ou le cartilage jusqu’à l’os
sous-chondral
Ostéochondrite disséquante: Arthro-IRM
T2: Passage du contraste entre le cartilage glènoïdien et l’os sous chondral,
sclérose, irrégularités, kystes sous-chondraux
TUMEURS DE LA GLENE
• Bénin
– Ostéome ostéoïde
• Rarement localisé à la scapula
• Si localisation sous chondrale:
difficulté à la résection chirurgicale
– Kyste anévrysmal
rare au niveau de la scapula
Tumeur à cellules géantes
sujets jeunes, bien limitée, , aspect « géographique », liseré de
sclérose, trabéculations,, aspect expansif, extension fréquente à l’os
sous chondral: coracoïde, acromion, corps scapula, glène, angles
scapula
Pseudo tumeur de glène
Ostéolyse autour des vis d’ancrage après chirurgie d’instablité de l’épaule, en
rapport avec une réaction à corps étranger
Omartrose associée
• Malin
– secondaire:métastase
– primitif:chondrosarcome,ostéosarcome, ewing …
– Le diagnostic peut être retardé car la glène est
mal analysable en radios conventionnelles. Il ne
faut pas hésiter à poursuivre les investigations
par imagerie IRM devant une douleur scapulaire
inexpliquée
CONCLUSION
•
La glène est difficilement analysable en imagerie conventionnelle du fait
de sa localisation.
•
La morphologie et morphométrie de la glène doivent être connues et
analysées, particulièrement sur l’imagerie en coupe.
•
Quelques pathologies sont propres à la glène notamment la pathologie
dysplasique ou kystique (bien que d’étiologie mal connue).
•
La plupart des atteintes de la glène s’intègrent dans la pathologie
globale de l’épaule: instabilité, omarthrose, ostéochondrite, pathologies
inflammatoires, infections.
•
La pathologie tumorale de la glène est aspécifique et correspond soit à
une lésion du corps de la scapula étendue à la glène soit rarement à une
tumeur localise de la glène.
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