Aldéhydes et Cétones TP Organique de 1ère année, Université de Genève, Science II, Laboratoire G. 15 mai 2011 Romain Laverrière [email protected] Groupe 15 Introduction Les aldéhydes et les cétones sont deux groupes de molécules organiques de la famille des composés carbonylés. Cette famille se distingue par la possession d’une fonction carbonyle principale, c’est-àdire un carbone lié à un atome d’oxygène au moyen d’une double liaison (C=O). Bien qu’appartenant à une même famille de composés organiques, l’aldéhyde et la cétone ont des propriétés différentes et réagissent donc différemment l’une par rapport à l’autre ce qui permet de les identifier grâce à des procédés chimiques que nous verrons lors de ce TP. Résumé Durant de TP, une série de tests sera réalisé afin de déterminer si les inconnus sont des cétones ou des aldéhydes. -­‐1-­‐ Méthodologie : Plusieurs échantillons inconnus (n°68, n°69 et n°88) contenant un aldéhyde ou une cétone ont été reçus. Les tests qui suivent ont alors été réalisés afin de les déterminer par mesure de leur point de fusion. • 1. Formation de 2,4-dinitrophénylhydrazones Dans un premier temps, 40 mg de l’inconnu liquide ont été mélangés à 3 mL de réactif contenant 2 g de 2,4dinitro phénylhydrazine, 100 mL de MeOH ainsi que 4 mL de H2SO4 concentré. Puis, le tout a été chauffé brièvement avant d’avoir été laissé cristalliser. Une recristallisation dans 3 mL d’éthanol a alors été opérée sur les cristaux préalablement lavés à l’eau afin d’éliminer toutes traces d’acidité. Le produit final a donc été une 2,4-dinitro phénylhydrazone dont le point de fusion a permis de caractériser l’aldéhyde ou la cétone par lequel il a été formé (cf. schéma de réaction 1). • 2. Formation de semicarbazone Du chlorhydrate de semicarbazide a été utilisé en tant que réactif. Quant à la pyridine, elle a été utilisée afin de libérer le semicarbazide, instable, de son chlorhydrate. Ainsi, 5 mL du réactif a été placé dans 3 éprouvettes. À ceci ont été ajoutés deux gouttes d’inconnu, puis 0.5 mL de méthanol afin d’obtenir une solution claire. Ensuite, environ 7 gouttes de pyridine ont été ajoutées et les éprouvettes chauffées quelques minutes après quoi elles ont été refroidies à température ambiante, ce qui a provoqué une cristallisation. Enfin, une recristallisation a été opérée afin d’éliminer les impuretés. Le point de fusion des cristaux finaux permet de caractériser une nouvelle fois l’aldéhyde ou la cétone par lequel ils ont été formés (cf. schéma de réaction 2). • 3. Test de Tollens Pour préparer le réactif de Tollens, 1.0 mL d’une solution aqueuse de AgNO3 5% a été placé dans une éprouvette, ainsi que 0.5 mL de la solution aqueuse de NaOH 10%. Un précipité gris (Ag2O) est alors apparu. Ensuite, 0.25 mL d’une solution aqueuse à 3% d’hydroxyde d’ammonium y a été ajouté et la solution agitée. L’addition de NH4OH s’est poursuivie jusqu’à dissolution du précipité. Finalement, 0.5 mL de réactif de Tollens a été placé dans 3 éprouvettes puis une goutte de chaque inconnu y a été insérée. Un miroir d’argent s’est formé sur les parois du tube s’il s’agissait d’un aldéhyde (cf. schéma de réaction 3). • 4. Test de Schiff Le réactif de Schiff étant déjà préparé, 1 mL de réactif a été placé dans les 3 éprouvettes avant qu’y soit ajoutée une goute d’inconnu. La solution a alors pris une coloration magenta s’il s’agissait d’un aldéhyde (cf. schéma de réaction 4). • 5. Formation d’Iodoforme – Test des Méthylcétones Ce test a permis d’isoler les composés méthylcétones (pour une cétone) ou acétaldéhydes (comparable a un méthylcétone). Pour ce faire, une goutte de chaque inconnu a été dissoute dans 0.5 mL de 1,2diméthoxyéthane. Suite à cela, 0.5 mL de solution 10% NaOH y a été ajouté, puis 0.75 mL de solution d’iode. Le tout a finalement été dilué avec 2.5 mL d’eau. Le test positif s’est alors traduit par un précipité jaune (iodoforme) (cf. schéma de réaction 5). -­‐2-­‐ Schémas de réaction • 1. Formation de 2,4-dinitrophénylhydrazones • 2. Formation de semicarbazone • 3. Test de Tollens • 4. Test de Schiff -­‐3-­‐ • 5. Formation d’Iodoforme – Test des Méthylcétones Résultats N° inconnu n°68 n°69 n°88 1 2 Test Observation 2,4-dinitrophénylhydrazone Semicarbazone Tollens Schiff Iodoforme 2,4-dinitrophénylhydrazone Semicarbazone Tollens Schiff Iodoforme 2,4-dinitrophénylhydrazone Semicarbazone Tollens Schiff Iodoforme Tfus = 123-126 °C Tfus = 184-186 °C Précipité noir 1 Précipité jaune Tfus = 106-107 °C Tfus = 109 °C Mirroir Sol. violette vive Sol. opaque Tfus = 214-217 °C Tfus = 198-200 °C Mirroir φjaune et φnoire 2 Sol. brune Caractère Composé Cétone Acétone Aldéhyde n-Heptanal Aldéhyde Furfural Une fois l’éprouvette chauffée. L’éprouvette présentait une phase jaune dans laquelle se trouvait une phase noire. C’est typique du furfural ! Acétone n-Heptanal Furfural Discussion Les tests se sont bien passés. En général, le résultat attendu était observé sauf dans certains cas comme pour le test de Schiff qui a donné un résultat déroutant pour le furfural. Il s’est avéré plus tard que le furfural réagit justement différemment lors de ce test et qu’il est normal d’observer une solution biphasée jaune (aqueux) et noir (organique). Peut-être que cela est dû a sont cycle contenant une fonction éther. En ce qui concerne le nHeptanal, la couleur violette apparue lors du même test atteste bien la présence d’un aldéhyde. La recristallisation ne s’est pas toujours avérée nécessaire même si elle a été pratiquée après chaque cristallisation. En effet, appart la perte de produit, les cristaux ne semblaient pas forcément plus purs après. Conclusion En bref, les expériences ont permis non seulement d’identifier les composés comme cétones ou aldéhydes, mais aussi de les déterminer et cela relativement rapidement sans difficulté. Ainsi, le n°68 se révèle être de l’acétone, le n°69 du n-Heptanal et le n°88 du furfural. -­‐4-­‐