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Nr 104 - 10 septembre 2008
E. WHITE, M.M. CROSSE — The aetiology and prevention of peri-
operative corneal abrasions. Anaesthesia 1998; 53: 157-161.
U
ne des douleurs postopératoires les plus vives est celle provoquée par une érosion cornéenne. Dans les
plaintes déposées aux U.S.A. pour problèmes oculaires peropératoires, 35 % concernaient des érosions
cornéennes dont 16 % ont résulté en dommage permanent. L'article qui sert de support à ce topique est un
article de revue par Emert White et M. Crosse du Southampton General Hospital.
Les abrasions cornéennes sont liées pour 20 % à un trauma direct par contact ou par produit chimique et
pour 80 %, à cause d'une lagopthalmie (fermeture incomplète des paupières - de λαγως = lièvre dont les
paupières ne se ferment pas complètement). Par ailleurs, l'anesthésie diminue la production des larmes
(proportionnelle à la durée de l'anesthésie) et est égale à 75 % après 10
minutes). Un autre mécanisme est la perte du phénomène de Bell qui
est le fait que 42 % de personnes ont les yeux révulsés (et donc pro-
tégés) au cours du sommeil. Durant l'anesthésie, les yeux restent cen-
traux. Dans leur article, White et Crosse revoient les différentes
approches pour la prévention des érosions cornéennes.
Toutes les études aboutissent à la conclusion que la meilleure pré-
vention consiste à occlure ,les paupières le plus tôt possible après
l'endormissement du patient, en prenant grand soin d'une occlusion
parfaite. Le geste se fait à deux mains: 1. coller le sparadrap sur la
paupière supérieure, 2. descendre la paupière supérieure au contact
de la paupière inférieure 3. bien adapter le sparadrap sur la peau
de la joue. Pour les longues interventions, on peut renforcer l'adhé-
sion en dégraissant à l'éther.
Les études montrent que les pommades et les gels ne procurent pas
de protection supérieure., au contraire même puisque certains pa-
tients développent de l'oedème et de l'irritation (pour plus de détails,
voir l'article). En terme de durée d'action, les onguents (Duratears,
Vitapost) ont une durée d'action plus longue que les gels (Vidisic)
dont l'effet est inférieur à 30 minutes. De plus, les patients rappor-
tent un inconfort au réveil parce que ces onguents brouillent forte-
ment la vision.
la prévention des érosions cornéennes
la plus efficace et qui
ne coûte rien est de
veiller à une occlusion
oculaire soigneuse et
précoce, dès l'endormis-
sement du patient.
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