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ISurlespistesdel’imaginaire
1.1. L’imaginaireetl’enfance
L’enfanceestunmomentprivilégiépourl’imaginaire.Quin’apasrêvéenlisant les
contes d’Andersen des pays enchantés avec leurs fées, leurs dragons et leurs sorcières,
s’imaginantêtreleprincecharmantoulajolieprincesseamoureuse?Unmondeimaginaire
s’élaboraitainsidansnotreespritoùledragonressemblaitàcetanimalétrangequ’onavait
vuauzoo,avecsesécaillesetsalanguefourchue,lafée,àunejoliepetitefilleavecdesailes
de libellule et une baguette magique, et le château, à celui qu’on avait visité avec l’école
pendantlasortiesurleMoyenAge.Cesexemplessoulignentlefaitquel’imaginairesebase
surlaréalité,surcequeperçoiventnossens,pourcréersespropresimages.
Donnez à un enfant de deux ans des legos, et, de l’assemblage de ces petits cubes
colorés,naîtraune forme.Pour lui, celareprésenteraunpont,unetour,unbonhomme…Si
nousobservonscetteforme,nousn’yverronspeutêtrepaslamêmechosequel’enfantqui,
pourreprésentersonbonhommesecontenteradefigurerunetête,desbrasetdesjambesalors
quepour nous, il faudrait qu’il soit aussi munide mains, de pieds, d’yeux,d’oreilles, d’un
nez…Ainsi,onremarquedifférentsdegrésdeperceptionduréelquilaissentuneplaceplus
oumoinsimportanteautravaildel’imaginaire.Eneffet,lebonhommefabriquéparl’enfant
nécessite,pourceluiquileregardeetquiveutluidonnerun«sensréel»,unesollicitationbien
plusimportantedel’imaginairequ’unbonhommedonttouslesdétailsseraientreproduits«à
l’identique» de la réalité. Là où l’adulte cherche à représenter la réalité «au plus près», il
semble que l’enfant necherche qu’à la suggérer. C’est ce principe de suggestion qu’utilise
SaintExupéryquandildessineuneboîteauPetitPrinceetqu’illuiexpliquequesonmouton
estdedans.
Onpeutdoncretenirquedèsnotreenfancel’imaginaires’élabore.Grâceànossenset
ànos connaissances, l’imagination construit, parassociationd’idées, un monde d’imageset
d’émotionssingulier,personnel.