FPSE – Section psychologie Master orientation cognitive et orientation développementale Présentation des projets de mémoires (M1) Vendredi 31 mars 2017 – SALLE MR380 PROGRAMME 08h35 : Morgane Combaz & Eva Micol : Développement de normes pour le Rorschach en système intégré pour des enfants de 7 à 12 ans 08h55 : Heidi Hawkings : Développement de normes pour le Rorschach en système intégré pour les enfants de 7 à 12 ans 09h15 : Marion Lewis, Angelos Panagiotopoulos & Sacha Popovic : Autoévaluation cognitive, performances cognitives et Rorschach 09h55 : Delia Baruh : Les enfants font-ils appel à l’attention pour maintenir ensemble des associations en mémoire de travail ? 10h15 : Léa Boudara : L’attention comme mécanisme mémoriel: Est-ce que les temps de réactions peuvent dévoiler quel est l’item auquel vous venez de penser? 10h35 : Mathilde Ughetti : Domaine spécifique et domaine général de stockage en mémoire de travail 11h05 : Andréa Mazet & Méry Gavillet : Développement des habitudes de comptage sur les doigts chez les enfants FPSE – Section de Psychologie Master en orientation cognitive et développementale Présentation des projets de mémoires – 31 mars 2017 SALLE MR380 Morgane Combaz & Eva Micol Développement de normes pour le Rorschach en système intégré pour des enfants de 7 à 12 ans Direction de la recherche : Thierry Lecerf, Sadegh Nashat Le Rorschach est un des tests psychologiques les plus utilisés dans le monde. Il permet d’évaluer différentes facettes de la personnalité à travers l’analyse des processus perceptivo-cognitifs à la base des comportements. Depuis son apparition en 1921, de nombreux chercheurs ont poursuivi les travaux d’Hermann Rorschach, donnant naissance à plusieurs écoles de cotation et d’interprétation de ce test. Notre recherche s’intéresse au système intégré de John E. Exner, développé aux Etats-Unis à partir des années 1970. Cette méthode, grâce à ses qualités psychométriques, a conféré au Rorschach une réputation ainsi que la possibilité d’une interprétation valide du fonctionnement de la personnalité. Les réponses données par le sujet sont cotées et regroupées en variables qui sont, elles aussi, regroupées dans sept différents clusters. Notre intérêt se portera sur le groupe de variables de la triade cognitive. Cette dernière comprend le traitement de l’information qui correspond à des processus mentaux permettant la prise d’informations par le balayage du champ du stimulus, ainsi que la formation d’images mentales. La médiation cognitive intervient ensuite pour la reconnaissance et la traduction de l’information à traiter. Enfin l’idéation permet de former un concept avec l’information traduite. Bien que le système intégré soit très utilisé pour interpréter le Rorschach, il n’existe pas à ce jour de norme francophone pour la Suisse-Romande. Les praticiens se servent de normes américaines, belges ou italiennes pour former leurs interprétations des enfants suisses romands, ce qui pose un problème de biais culturel. Les données psychométriques étant spécifiques à chaque population, elles ne peuvent pas être transférées à d’autres populations. La recherche menée sur le Rorschach se focalise donc sur des enfants francophones de 7 à 12 ans, sans difficulté psychologique connue, et de nationalité suisse. Les enfants sont recrutés à Genève dans des écoles représentatives de la population et la passation a lieu avec, au préalable, l’accord des parents. L’échantillon souhaité comprend un minimum de 50 enfants tout-venants, dans l’idéal avec autant de filles que de garçons. Le but de l’étude consiste à développer des normes francophones pour les enfants de SuisseRomande pour le Rorschach en système intégré. La récolte de données permettra d’établir, selon les âges, des valeurs (moyennes, écart-types, etc.) auxquelles les réponses données par les enfants passant le test seront comparées. L’utilisation de normes adaptées à la population passant le test du Rorschach favorisera une interprétation valide du fonctionnement psychologique et de la personnalité du sujet. Les données seront analysées grâce à des statistiques descriptives visant la création de groupes de référence. Les relations entre les scores de la triade cognitive seront étudiées. Une approche corrélationnelle sera utilisée afin de mettre en évidence une éventuelle relation linéaire entre chaque âge et chaque score. Le SDQ (Strengths and Difficulties Questionnaire) est également administré. C’est un bref questionnaire de dépistage de comportements pathologiques chez l’enfant de 3 à 16 ans. Il est rempli par les parents et/ou les enseignants de l’enfant, et peut mettre en évidence la présence ou l’absence de certains troubles tels que l’hyperactivité, la dépression ou encore le trouble anxieux. FPSE – Section de Psychologie Master en orientation cognitive et développementale Présentation des projets de mémoires – 31 mars 2017 SALLE MR380 Heidi Hawkings Développement de normes pour le Rorschach en système intégré pour les enfants de 7 à 12 ans Direction de la recherche : Thierry Lecerf, Sadegh Nashat L’un des tests psychologiques les plus utilisés cliniquement, le Rorschach évalue les processus psychologiques (aux niveaux cognitif et affectif) à la base de l’organisation de la personnalité. Utilisant le système intégré de codage d’Exner (perspective perceptivo-cognitive), l’interprétation de ce test peut donner des indications sur le fonctionnement psychologique (comment la personne perçoit le monde, soi, les autres), sans pour autant servir d’outil diagnostique. Tout instrument peut inclure des biais culturels, et les normes créées dans un autre pays peuvent ne pas être adaptées aux populations locales. Il est donc important d’établir des normes de codage basées sur un groupe de référence local, pour usage en Suisse romande. Certaines variables du Rorschach sont liées à : l’affect, la perception de soi et la perception des relations interpersonnelles. Les variables sur l’affect donnent des indications sur le rôle des émotions dans la prise de décision, la présence d’émotions inhabituelles, et le contrôle des émotions. Les réponses liées à la perception des relations interpersonnelles indiquent comment la personne perçoit les autres, se conduit dans des situations interpersonnelles, et l’ouverture au rapproché affectif. Les réponses associées à la perception de soi informent sur l’image de soi et l’investissement de soi (y compris si la valeur de soi est typique ou non pour l’âge). Méthode Pour créer un groupe de référence représentatif, nous faisons des passations dans les écoles à Genève avec les enfants tout venants de 7 à 12 ans (sans problème psychologique annoncé). Suite à l’accord du DIP, le choix des écoles s’est porté sur Champel, Necker, Peschier et Seujet, pour s’assurer de la diversité socio-économique dans l’échantillon. Le but est d’avoir un minimum de 50 sujets afin d’avoir suffisamment de variabilité dans les réponses au test. Les enseignants qui participent donnent les formulaires de consentement aux parents de toute la classe. Chaque passation dure environ une heure et comprend deux étapes : Réponses et Enquête. Les passations sont enregistrées (audio) lorsque les parents sont d’accord. Les données entièrement retranscrites, ainsi que la cotation, sont rentrées dans un logiciel, ce qui permet de faire le calcul des indices et les analyses. Pour s’assurer qu’il y ait accord sur le codage, deux personnes le font à chaque fois. Les parents complètent aussi le SDQ (Strengths and Difficulties Questionnaire) sur le comportement de leur enfant. Types d’analyse Des statistiques descriptives seront utilisées pour faire les normes locales sur la base du groupe de référence. Au niveau développemental, nous ferons des comparaisons des scores entre deux groupes d’âge - les 20 sujets les plus jeunes comparés aux 20 les plus âgés – par un test t de Student corrigé. Nous regarderons la progression des scores en continu (par ANOVA et régression), afin de connaître la trajectoire développementale et si les scores sont sensibles à l’âge. Nous comparerons aussi des réponses au questionnaire SDQ avec les scores du Rorschach (corrélations). Hypothèses de recherche Nous faisons l’hypothèse de trouver des effets d’âge ou des changements développementaux sur certains scores ou indices. Par exemple, sur l’indice de déficit en coping (CDI), il y a souvent un score positif (déficit) avant l’âge de 9 ans puisque les enfants sont toujours dans la construction de l’identité et des relations aux pairs. Les réponses concernant la texture (SumT) indiquent l’ouverture aux relations affectives proches, mais le plus souvent il n’y a pas de réponse « texture » avant l’âge de 9 ans. Les réponses avec contenu humain (H pur), une forme de représentation de soi et l’intérêt que la personne porte aux autres, sont typiquement plus bas avant l’âge de 13 ans. Nous nous attendons à détecter des différences dans les scores dans ces directions-là. FPSE – Section de Psychologie Master en orientation cognitive et développementale Présentation des projets de mémoires – 31 mars 2017 SALLE MR380 Marion Lewis, Angelos Panagiotopoulos & Sacha Popovic Auto-évaluation cognitive, performances cognitives et Rorschach Direction de la recherche : Thierry Lecerf, Sadegh Nashat Au travers de cette recherche, nous nous intéressons à la relation qu’il existe entre l’auto-évaluation cognitive d’un individu, ses performances cognitives et sa personnalité. L’auto-évaluation renvoie à la capacité qu’a un individu à évaluer ses propres performances cognitives. Cette méthode, bien qu’indirecte, permet de contourner les problèmes liés à des méthodes plus directes, comme l’auto-estimation, qui peuvent entraîner chez la personne des mécanismes de défense face à des questions directes. L’auto-évaluation sera mesurée en demandant aux participants de se placer sur une distribution normale dans 5 domaines : les compétences numériques, les connaissances verbales, les connaissances générales, le raisonnement, et les compétences visuo-spatiales. Nous nous attendons à ce que certaines variables viennent influencer l’estimation que fait une personne de ses propres capacités, comme par exemple sa personnalité ou son genre. Cependant, l’auto-évaluation ne peut pas se substituer à un test de performances standardisé. Dans cette étude nous l’utiliserons donc en complément de tests standardisés de performances cognitives, à savoir : les sub-tests « information », « vocabulaire » et « arithmétique » de la WAIS-IV et le R2000. Grâce aux résultats obtenus, nous pourrons avoir un aperçu des performances du sujet pour (respectivement) les connaissances générales, les connaissances verbales, les compétences numériques et le raisonnement (ainsi que de la flexibilité mentale). Pour finir, nous évaluerons également la personnalité de nos participants à l’aide du Rorschach. Bien qu’il n’y ait pas de consensus dans la littérature sur la corrélation entre le modèle des Big Five et les variables mesurées par le Rorschach, il est possible de mesurer différents domaines avec le Rorschach via le système intégré d’Exner. Parmi ces domaines, on retrouve les capacités de l’individu de contrôle de tolérance au stress, le traitement de l’information, la médiation cognitive, l’idéation (ou conceptualisation de l’information), les affects, la perception de soi et des relations. Nous supposons que la personnalité va influencer l’estimation des performances, plus particulièrement la perception de soi. Nous nous attendons également à voir une corrélation entre l’auto-évaluation et les performances, en fonction de la personnalité. FPSE – Section de Psychologie Master en orientation cognitive et développementale Présentation des projets de mémoires – 31 mars 2017 SALLE MR380 Delia Baruh Les enfants font-ils appel à l’attention pour maintenir ensemble des associations en mémoire de travail ? Direction de la recherche : Pierre Barrouillet, Evie Vergauwe, Naomi Langerock La mémoire de travail est le système responsable à la fois du maintien et du traitement des informations. Par exemple, la mémoire de travail permet de retenir un numéro de téléphone tout en suivant une conversation. Cette capacité de maintien en mémoire de travail se développe avec l’âge. Les recherches développementales ont montré que d’une part le nombre de traits simples (ex. couleurs, formes, lettres, etc.) et d’autre part, le nombre d’associations entre traits (ex. des formes colorés, des visages et leurs noms, etc.) pouvant être mémorisés augmentent avec l’âge. Néanmoins, le développement de la capacité de maintien de ces traits simples et associations ne se développe pas au même rythme : le développement de la capacité de mémorisation pour les associations se ferait plus lentement. Cette recherche vise à étudier les causes de ce décalage développemental. Plus spécifiquement, cette recherche vise à tester le rôle de l’attention dans ce décalage. Il a été montré que pour les adultes, le maintien d’un lien entre deux traits ne demande pas plus d’attention que le maintien de ses traits constituants. Le rôle de l’attention n’a jamais été testé chez les enfants. Il est donc tout à fait possible que le maintien d’un lien entre deux traits demande plus d’attention chez les enfants, et que ceci expliquerait la différence dans le développement de la capacité de la mémoire de travail entre les traits simples et les associations. Le but de cette étude est donc de comprendre pourquoi la capacité à mémoriser des associations se développe plus lentement que la capacité à mémoriser des traits simples. Ceci permettra d’enrichir les connaissances concernant les méthodes de présentation d’informations aux enfants dans des contextes d’apprentissage. Par exemple, si mémoriser un lien entre deux traits ne demande pas d’attention supplémentaire que le maintien de traits isolés, les processus d’apprentissage pourraient être accélérés en présentant aux enfants des associations, sans que cela engendre de coûts supplémentaires. FPSE – Section de Psychologie Master en orientation cognitive et développementale Présentation des projets de mémoires – 31 mars 2017 SALLE MR380 Léa Boudara L’attention comme mécanisme mémoriel: Est-ce que les temps de réactions peuvent dévoiler quel est l’item auquel vous venez de penser Direction de la recherche : Pierre Barrouillet, Evie Vergauwe, Naomi Langerock Cette étude a pour objectif d’étudier le fonctionnement du processus de rafraîchissement « en action », dans le domaine viuo-spatial. Actuellement définit comme un mécanisme général de maintien de l’information en mémoire de travail, il pourrait être mobilisé dans divers domaines (verbales, visuo-spatiales ou encore auditives). Le rafraichissement utiliserait des processus attentionnels pour maintenir des informations en mémoire, lors de temps libres, soit entre chaque information présenté ou encore durant un délai avant un rappel. Il mobiliserait plus précisément le focus attentionnel dans le but de réactiver des informations à retenir et prévenir leur perte. Cette recherche s’établit dans la continuité de l’étude Attentional refreshing of information in working memory: Increased immediate accessibility of just-refreshed representations menée précédemment, menée par Evie Vergavwe et Naomi Langerock (actuellement soumise). Son objectif général était celui d’examiner explicitement si la rapidité d’une réponse pouvait refléter la présence d’un élément dans le focus attentionnel, de telle sorte que l’avantage du dernier item présenté pouvait être utilisé comme un indice direct et indépendant pour évaluer si le rafraichissement avait eu lieu. La méthodologie mise en place pour évaluer cela consistait à présenter trois conditions expérimentales différentes : deux conditions laissant la possibilité d’utiliser spontanément le rafraichissement et une autre où il était favorisé par une instruction. A la vue des résultats obtenus, il a pu être conclu qu’un état d’accessibilité accru reflété par des temps de réponse plus rapide était observé lorsqu’un item venait juste d’être rafraichit. Des résultats allant ainsi contre le bénéfice du dernier item présenté dans des conditions où le rafraichissement était possible spontanément ainsi que lorsqu’une instruction le favorisait. Partant ainsi de ces résultats, la recherche actuelle consiste à étudier si les évidences obtenues dans le domaine verbal seront les mêmes dans le domaine visuo-spatial et si les résultats obtenus seront de même nature. Pour répondre à cela, la méthodologie expérimentale est similaire à celle employée dans l’étude précédente, ou l’ « avantage du dernier item présenté » est utilisé comme outil pour étudier la rapidité des réponses. Il sera alors possible d’observer si le dernier item présenté obtient un temps de réponse plus rapide qu’un autre, dans quel cas, étant encore dans le focus attentionnel, le processus de rafraichissement n’a pas eu lieu. Ou dans le cas contraire, si le temps de réponse n’est pas le plus rapide, qu’il y a eu rafraichissement, signifiant ainsi que l’item n’était plus dans le focus attentionnel. Les prédictions allant dans le sens ou les résultats obtenus seraient identiques dans toutes les conditions, permettraient de confirmer que le processus de rafraîchissement est un mécanisme général de maintien de l’information en mémoire de travail. FPSE – Section de Psychologie Master en orientation cognitive et développementale Présentation des projets de mémoires – 31 mars 2017 SALLE MR380 Mathilde Ughetti Domaine spécifique et domaine général de stockage en mémoire de travail Direction de la recherche : Pierre Barrouillet, Kim Uittenhove La mémoire de travail est un sujet central et de plus en plus étudié dans la littérature de la psychologie cognitive. La question du stockage en mémoire de travail a d’abord été abordée par le Professeur Baddeley et ses collaborateurs. Baddeley montre dans ses travaux, puis dans son modèle de la mémoire de travail (anciennement appelé la mémoire à court terme) que deux modalités : visuelle et verbale, sont des entrées possibles pour cette mémoire. Il présente alors deux types de processus de stockage respectifs à ces deux entrées, c’est-à-dire le calepin visuo-spatial pour la modalité visuelle et la boucle phonologique pour la modalité verbale. Baddeley considère donc dans un premier temps que la mémoire de travail résulte de domaine spécifique pour son stockage. Néanmoins, Cowan et al. dans les années 2000 penche pour une vue plus unitaire et un système de stockage général de la mémoire de travail incluant dans son système ce qu’il appelle le focus attentionnel. A contrario, Fougnie et ses collaborateurs démontre qu’il n’y a pas de domaine général car la mémoire de travail est intrinsèquement un domaine spécifique. Il exposera dans une série de sept expériences sa théorie selon laquelle si les participants peuvent maintenir une information auditive ainsi qu’une information visuelle sans interférence il n’y a pas de domaine général de stockage. Cependant, ces différentes études présentent des résultats contradictoires car les paradigmes utilisés sont très différents. L’objectif principal de cette étude est de réconcilier ces idées opposées. Tout d’abord, le but est d’adapter les paradigmes aux domaines visuel et verbal, ainsi que choisir des stimuli plus adaptés au maintien de l’information en mémoire de travail. Enfin, l’objectif est également d’évaluer le rôle du système central de stockage ainsi que son utilisation. Dans cette présentation sera déclinée une des expériences de cette étude portant sur 24 sujets âgés de 19 à 49 ans visant à observer s’il y a un effet d’interférence pour les sujets quand on leurs présente une tache de rappel de stimuli visuels et verbaux afin de constater la possible présence d’un système central de stockage dans la mémoire de travail. FPSE – Section de Psychologie Master en orientation cognitive et développementale Présentation des projets de mémoires – 31 mars 2017 SALLE MR380 Andréa Mazet & Méry Gavillet Développement des habitudes de comptage sur les doigts chez les enfants Direction de la recherche : Pierre Barrouillet, Justine Dupont, Catherine Thevenot Dans ce projet, nous souhaitons étudier le développement de l’utilisation des doigts et des habitudes de comptage des jeunes enfants dans le domaine de la cognition numérique. Nous étudierons le lien entre l’utilisation des doigts chez l’enfant et la performance dans des tâches numériques, ainsi que la construction de leurs représentations mentales numériques. Il s’agit d’une étude longitudinale sur 3 ans. Durant ce semestre, nous nous rendons dans les écoles, afin de récolter les données auprès de quatre-vingt-six enfants âgés de 6 à 7 ans, qui ont été évalués l’an passé et qui le seront encore l’an prochain. À priori, de nombreuses questions se posent : au niveau cognitif, quels sont les enfants qui utilisent la stratégie de comptage sur les doigts pour résoudre des opérations arithmétiques de base ? Serait-ce des enfants “efficaces cognitivement” trouvant, par eux-mêmes, cette stratégie ? Si les enfants possèdent la stratégie du comptage sur les doigts, l’utilisent-ils lors du calcul de base ? De plus, y-a-t-il un lien entre les compétences en gnosie digitale, autrement dit la représentation que les enfants ont de leurs doigts, et leurs performances en arithmétiques et si tel est le cas, comment peut-on expliquer ce lien ? Est-ce que les enfants qui ont au départ de bonnes compétences en gnosie vont mettre en place la stratégie de comptage sur les doigts ou est-ce l’inverse ? Chaque année, nous évaluerons alors si les enfants utilisent ou non leurs doigts spontanément dans des tâches de comptage qui les requièrent pour réussir (tâche Tapotement de l’épaule et tâche de Comptage d’images), tâches dont la réussite dépend de l’utilisation des doigts. Nous évaluerons par ailleurs leurs performances en comptage verbal, en dénombrement (tâche Donne-moi N objets) et en arithmétiques (tâche d’additions). Nous étudierons le lien entre mémoire de travail, utilisation de la stratégie de comptage sur les doigts et performance intellectuelle générale. La littérature indique que l’utilisation des doigts comme stratégie de comptage est efficace (Jordan, 2008). Nous émettons alors l’hypothèse que les enfants avec une haute mémoire de travail sont ceux qui utilisent leurs doigts le plus précocement pour résoudre des opérations arithmétiques de base et sont aussi ceux qui abandonnent cette stratégie le plus tôt car ayant plus de ressources, ces enfants peuvent explorer plusieurs stratégies pour résoudre les tâches de calculs. L’utilisation de la tâche Mémoire des chiffres (ordre direct et inverse du WISC-IV) nous permettra d’évaluer la mémoire de travail et la tâche de Matrice (WISC) nous permettra d’évaluer l’intelligence. Le comptage sur les doigts n’étant ni encouragé ni empêché de nos jours, nous apporterons quelques éléments de réponses au possible lien entre le comptage sur les doigts et les compétences en arithmétiques, nous permettant ainsi de s’interroger sur la nécessité ou seulement l’utilité de cette stratégie. Nous aurons alors la possibilité d’offrir quelques pistes aux enseignants quant à l’utilisation de cette stratégie de comptage.