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365
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cemprendre quelque
chose
de ce
plaisir:
car alors nous pou-
vons nous en
fairc
dans
notre ame une
faiblc
idee, pourvu
que les doutes soient dissipes, et que nous soyons eelaires
sur les questions relatives a fame
II
semble que l'homme
ne peut se
delivrcr
de ce monde et de ses liens que
lorsqu'il
s'attache
fortement a cet autre monde, et que son desir Ten-
traine
vers ce qui est la et l'empcchc dc rcgarder ee qui est
derricre
lui. Cette veritable
felicite
nc peut s'obtcnir qu'en
perfcctionnant
la partie pratique de fame (c'est-a-dire la vie
morale).
»
Ailleurs
il
dit: «II y a des hommes d'une nature
tres pure, dont fame est
fortifice
par sa grande purete et par
son fermc attaehemcnt aux principes du monde
intellectuei,
et ces hommes recoivent
dans
toutes
choses
le
secours
de
l'intellect
(actif).
D'autres n'ont memo besoin d'aucune etude
pour
s'attacher
a
l'intellect
actif;
on
dirait
qu'ils savent tout
par eux-memes.
C'est
ce qu'on pourrait appeler
!'intellect
saint;
if
esl tres cleve, ct les hommes nc peuvent pas tous y
participer
(*).
״ Ibn-Sina veut parlor de
!'inspiration
propheti-
que,
qu'il
adrnet
po:׳,itivcmcnt,
reconnaissant
qu'il
y a entre
lame humaine et la premiere
Intelligence
un
lien
naturel,
sans
que l'homme ait toujours besoin
d&
recevoir par l'etudfe
l'in-
tellect acquis
(*).
On
voit
que le
principe
moral
et le
principe
religieux
occu-
pent une grandc place
dans
la
philosophie
d'lbn-Shia, et
qu'il
est encore bien
loin,
du moins (bins son langage exterieur,
des doctrines
irreligieuses
professees
plus
tard
par
lbn
Roschd.
On
verra plus
loin
jusqu'ou Ibn-Roschd
s'est
laisse enlrainer
dans
sa
th<k)rie
de
l'intellect;
Ibn-Sina proclame encore
haulement la permanence
individuelle
de l'ame humaine,
dans
laquelle il reconnait une
substance
qui,
meme
separee
du
corps, conserve son
individuality,
mais a laquelle ne
(1)
Voy:llori
ha-iTort,
\re
panic,
h
la
fin
du
chap.
34
(p.
19);.
cf.
Schahresiani, pag. 428
(irad.
ail.,
I.
II,
pag. 331-332),
ft
la.
fin dc !'analyse dc la
Physique
d'lbn-Sinft.
(2)
Cf.
Riltcr,
Geschichle
tier
Philowphie,
u
V111,
pag. 46-50..