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La Chambre de Commerce du Canada
au sein de l’économie, particulièrement dans les
provinces centrales du Canada fortement axées
sur la fabrication, l’Ontario et le Québec.
L’envolée des prix du pétrole brut est un moteur
pour le champ de pétrole du Canada, stimulant la
production, l’emploi et les salaires. Le renchéris-
sement du pétrole encourage également l’inves-
tissement étranger dans le secteur énergétique, ce
qui oriente l’activité vers les provinces riches en
ressources (surtout l’Alberta, la Saskatchewan et
Terre-Neuve et Labrador).
Dollar canadien
Le Canada est devenu un important joueur sur les
marchés mondiaux de l’énergie – il est le sixième
plus important producteur de pétrole brut and
un exportateur net du produit de base. Il n’est
donc pas étonnant qu’il y ait un lien étroit entre
l’appréciation du dollar canadien et la montée des
prix du pétrole.
La vigueur persistante du dollar canadien a créé
des vents contraires pour nos exportateurs et
exercé des pressions à la baisse sur l’infl ation. Elle
a également souligné la nécessité de stimuler la
compétitivité des entreprises pour gagner une
part de marché à l’échelle internationale.
Commerce
Les répercussions de la montée des prix du
pétrole sur le commerce varient selon les facteurs
à l’origine de l’ascension. Les augmentations qui
sont attribuables à la spéculation ou à des per-
turbations de l’offre (associées à des phénomènes
géopolitiques ou à des catastrophes naturelles
qui endommagent l’infrastructure, par exemple)
et se maintiennent durant une longue période,
poussent les coûts mondiaux de production à la
hausse et ralentissent l’activité économique mon-
diale, nuisant aux industries de ressources et de
fabrication exportatrices canadiennes.
En particulier, le Fonds monétaire international
(FMI) estime qu’une augmentation de 10 %
des prix du pétrole diminue la croissance aux
États-Unis d’environ 0,2 % durant la première
année, car ce pays est un importateur net de
pétrole. L’ascension des prix du pétrole durant
l’année précédente pourrait diminuer la crois-
sance réelle du PIB des États-Unis d’un demi-point
de pourcentage l’année suivante. En conséquence,
on prévoit que l’économie américaine croîtra
d’environ 2,7 % plutôt que de 3,2 % en 2011. Or,
une croissance plus lente aux États-Unis déprime
la demande de produits et services canadiens.
Si, à l’opposé, le renchérissement du pétrole
résulte d’une intensifi cation de l’activité mondiale
qui renforce également sa demande, l’économie
canadienne en retirera des avantages addition-
nels, car la demande d’exportations de produits et
services canadiens progressera elle aussi. Lorsque
l’augmentation des prix tient à une hausse de la
demande mondiale, l’effet net sur le PIB réel du
Canada est bénéfi que.
Bien que l’offre ait récemment été perturbée en
raison de désordres géopolitiques, la Banque
du Canada est d’avis qu’une hausse marquée
et soutenue de la demande imputable à une
croissance rapide dans les pays émergents est le
principal moteur de la dernière envolée des prix
des matières premières. Néanmoins, seulement
10 % des exportations canadiennes sont destinées
aux marchés émergents et peu d’entre elles sont
des exportations hors des produits de base. Par
conséquent, l’économie canadienne ne profi tera
vraisemblablement pas autant de la situation que
lors des booms précédents causés essentiellement
par l’expansion de l’économie américaine8.
Répercussions globales
En résumé, il existe plusieurs canaux par lesquels
les prix du pétrole peuvent infl uer sur les ménages,
les entreprises et les investisseurs. La Banque du
Canada a conclu que l’impact net de l’ascension
des prix du pétrole sur l’économie canadienne
est négatif, mais que « l’impact est faible et, par
conséquent, leur importance économique est limi-
tée, même si les mouvements des cours pétroliers
sont substantiels »9.
8 Banque du Canada. (2011). Rapport sur la politique monétaire. April.
9 DePratto, Brian, Carlos de Resende et Phillip Maier. (2009). « How Changes in Oil Prices Affect the Macroeconomy ».
Document de travail 2009-03. Ottawa : Banque du Canada. Décembre.