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l’obscurité (diminution de la sensibilité au contraste, diminution de la sensibilité rétinienne centrale,
diminution de l’adaptation à l’obscurité) et constate la nécessité d’utiliser un éclairage de plus en plus
important pour la lecture. Des métamorphopsies peuvent être rapportées mais elles sont rares et font
d’avantage évoquer une complication néovasculaire.
Différentes formes cliniques de drusen ont été individualisées : en pratique, seule la distinction entre
drusen miliaires et drusen séreux qui sont les formes cliniques de loin les plus fréquentes, est
importante.
Les drusen miliaires constituent la forme la plus fréquente et la plus banale des drusen. Ils seraient
retrouvés chez 25 à 50 % des patients de plus de 50 ans. Il s’agit de petites taches blanches de
dimensions réduites (50 microns environ) de forme arrondie et de contours nets. En
angiofluorographie, ils sont précocement fluorescents et cette fluorescence s’accentue et évolue
parallèlement à celle du fond choroïdien (effet fenêtre). L’évolution de ces drusen se fait plus
volontiers vers les formes atrophiques de DMLA que vers les formes néovasculaires (1 % à 5 ans).
Les drusen séreux ou soft drusen sont habituellement plus grands, à forme polycyclique et à contours
flous. Ils tendent à devenir confluents. L’évolution se fait en règle vers une confluence de plus en plus
marquée et ils constituent des formes à plus haut risque de néovascularisation choroïdienne que les
drusen miliaires (2 % par an si les deux yeux sont atteints).
- la dégénérescence atrophique liée à l’âge (ou atrophie géographique ou atrophie aréolaire) :
Elle représente l’une des formes les plus fréquentes de la DMLA.
Histologiquement, elle est caractérisée par une disparition progressive des cellules de l’épithélium
pigmentaire associée à celle des photorécepteurs sus-jacents.
La baisse d’acuité visuelle est plus ou moins sévère selon la proximité des plages atrophiques par
rapport à la fovéola et les patients les plus fortement atteints présentent un scotome central.
En biomicroscopie, ces lésions correspondent à plages arrondies ou ovalaires, plus pâle que la rétine
saine avoisinante.
L’évolution se fait fréquemment vers une extension en surface lente et progressive des aires
atrophiques.
- la néovascularisation sous-rétinienne visible :
L’apparition de néovaisseaux choroïdiens constitue toujours un tournant dans l’évolution de la
DMLA. L’affection, jusqu’alors chronique, devient aiguë et constitue une véritable urgence maculaire.
La néovascularisation sous-rétinienne visible en est la forme la mieux connue dans son aspect clinique
et angiographique, son évolution spontanée, son pronostic et ses indications thérapeutiques. La
survenue d’une néovascularisation choroïdienne visible est caractérisée par le développement d’un
néovaisseau d’origine choroïdienne qui franchit la membrane de Bruch et se développe soit sous
l’épithélium pigmentaire, soit sous la rétine sensorielle.
Une symptomatologie spécifique accompagne l’apparition de ces néovaisseaux visibles : baisse
d’acuité visuelle, micropsies, altération de la perception des couleurs. Le signe le plus important
demeure l’apparition brutale de métamorphopsies qui justifient toujours une consultation en urgence.
L’angiofluorographie est l’examen capital et urgent. Elle permet d’affirmer le diagnostic mais
également de localiser par rapport à la fovéola et de délimiter la surface occupée par le processus
néovasculaire : on parle de néovaisseaux « bien définis ».
L’évolution spontanée de ce type de néovaisseaux est marquée par une extension certaine et rapide en
surface.
- les néovaisseaux occultes
Ils constituent la forme la plus fréquente de néovascularisation choroïdienne observée au cours de la
DMLA (80 % des formes exsudatives). Ils se développeraient plus volontiers au-dessous de
l’épithélium pigmentaire.
Les signes fonctionnels sont marqués par un syndrome maculaire habituellement modéré : baisse
d’acuité visuelle, évoluant progressivement sur plusieurs semaines, pouvant fluctuer au cours de la
journée ou d’un jour à l’autre, métamorphopsies également modérées.
Les signes angiofluorographiques permettent en règle d’affirmer le diagnostic devant une diffusion de
colorant inhomogène, imprécise, retardée, aux temps tardifs. On parle également de néovaisseaux
« mal définis ». Une technique récente, l’angiographie au vert d’indocyanine vient compléter le bilan
angiographique et permet de mieux préciser les contours et surtout la localisation par rapport à la
macula.
U. L.P. Faculté de Médecine Strasbourg DCEM2 2004 – 2005 Module 05 VIEILLISSEMENT