QUAND LES YEUX VIEILLISSENT Outre une diminution de l’acuité visuelle, l’âge entraîne aussi des maladies qu’il faut dépister rapidement pour pouvoir les traiter. Avec l’âge, notre capacité visuelle diminue. Un phénomène naturel qui ne serait pas trop dommageable -grâce aux verres correcteurs et à la chirurgie qui progresse- s’il ne s’accompagnait bien souvent d’affections invalidantes comme la cataracte ou, beaucoup plus graves, les glaucomes ou la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Le plus sûr allié contre ces pathologies : la prévention. Cause la plus fréquente de dégradation de la vision chez les personnes âgées de plus de 60 ans, la cataracte est aujourd’hui une affection bénigne si, bien sûr, elle est la seule cause de la baisse de l’acuité visuelle. L’opacification de la lentille cristallinienne qui la caractérise est liée au vieillissement et, de fait, quasi inéluctable. Tout au plus a-t-on observé que l’exposition aux ultra-violets ou certaines carences nutritionnelles constituent des facteurs aggravants. Un facteur de risque a néanmoins été démontré : le diabète. Il n’existe pas de traitement préventif à la cataracte qui s’opère sans problème, avec un taux de récupération visuelle totale dans près de 100 % des cas. Plus problématique est le glaucome qui, non traité, conduit immanquablement à la cécité. Il en existe plusieurs formes, notamment le glaucome à angle large, qui peut apparaître à partir de 40 ans, et le glaucome par fermeture de l’angle, plus fréquent chez les personnes âgées. Le glaucome se caractérise par l’élévation de la pression intraoculaire qui peut provoquer une dégradation irréversible du nerf optique, avec atteinte du champ visuel. Puisque les traitements médical -on prescrit des bêta-bloquants sous forme de collyres- et chirurgical -au laser argon ou par trabéculectomie (*)- se révèlent efficaces, la prévention a sa place puisqu’elle permet de diminuer les effets de la maladie. "Il est capital de dépister le mal le plus tôt possible en consultant son ophtalmologiste qui contrôle la tension oculaire, explique Jean-Claude Le Guilloux, ophtalmologiste, praticien hospitalier au CHI de Montfermeil, près de Paris. Il faut également se faire suivre pour prévenir les facteurs favorisants : antécédents dans sa famille, troubles cardio-circulatoires, diabète. Plus tôt le mal est dépisté, plus on a de chances de traiter et de maintenir chez le patient une vue satisfaisante. Il faut savoir qu’un glaucome débutant qui ne crée pas d’élévation de tension peut passer inaperçu pendant des années." 1/2 Union régie par le code de la mutualité enregistré sous le n°444 279 699 Une personne atteinte de dégénérescence maculaire liée à l’âge n’a pas la chance, elle, de pouvoir jouer la carte de la prévention. La DMLA -30 000 personnes en souffriraient en France- est en effet une maladie génétique qui, si elle ne rend pas totalement aveugle, réduit considérablement l’acuité visuelle centrale du fait de la perception d’une tache sur ce qu’on fixe et entraîne une incapacité à lire, à conduire. Si, dans un petit pourcentage de cas, certains variétés de DMLA peuvent être traitées par des médicaments, on peut dans les autres cas simplement combattre les facteurs prédisposants que sont le tabac, une exposition intensive au soleil, des problèmes cardiovasculaires. Quid du traitement ? "On en est encore à des balbutiements thérapeutiques et sur le plan chirurgical, on réalise quelques " sauvetages ", analyse Jean-Claude Le Guilloux. En revanche, il existe des techniques pour apprendre à utiliser un autre point central de la rétine et qui donnent des résultats chez les patients les plus motivés, surtout si on a décelé la maladie tôt et si elle a déjà été traitée au laser." Là encore, un dépistage précoce s’impose. Raison de plus pour consulter son ophtalmologiste deux fois plutôt qu’une. Patrick Coudreau (*) Cette opération, la plus utilisée, consiste à créer une petite fistule dans la paroi oculaire qui laisse filtrer l’humeur aqueuse. Encadré DES DESORDRES OCULAIRES A REGARDER DE PRES Presbytie, myopie, hypermétropie, astigmatisme : ces affections ne peuvent être assimilées à des maladies. Il s’agit de désordres oculaires dont certains apparaissent d’ailleurs chez des sujets très jeunes et qui sont corrigés par le port de verres correcteurs. Mais encore faut-il porter des lunettes ou des lentilles dont la correction correspond parfaitement à la capacité visuelle et donc, pour cela, ne pas hésiter à consulter régulièrement son ophtalmologiste et son oculiste. Parmi ces " petits " maux, la presbytie (difficulté à lire de près) arrive en tête avec, selon les statistiques, quelque 23 millions de Français concernés. Verres de correction et lentilles sont de plus en plus efficaces, heureusement, car la chirurgie n’en est qu’au stade expérimental. P.C. 1/2 Union régie par le code de la mutualité enregistré sous le n°444 279 699