!
4. LA LOCALISATION DE VOS BIENS ET DE VOTRE RESIDENCE
(ET LE CAS ECHEANT CELLE DE VOS AYANTS DROIT)
Compte tenu de la régionalisation de notre pays, il convient de se poser la question de la
localisation en Belgique de la résidence fiscale du futur défunt: le futur défunt est-il résident
fiscal en Région flamande, en Région wallonne ou en Région de Bruxelles-Capitale ? En
fonction de sa résidence fiscale, il faudra appliquer la législation flamande, wallonne ou
bruxelloise en droits de succession (et en droits de donation).
La localisation de la résidence fiscale de la personne qui réalise une planification (ou le cas
échéant des ayants droit) et la localisation des biens ont également une importance
primordiale sur l’application des lois civiles et fiscales belges, entre autres:
> si le défunt, quelle que soit sa nationalité, a sa résidence fiscale en Belgique, il y aura
en Belgique une taxation en droits de succession sur la totalité de ses biens, peu
importe leur localisation.
Et il faudra aussi vérifier si des droits de succession ne seraient pas également dus
dans un autre Etat sur base d’un autre critère: la nationalité du défunt (par exemple,
les Etats-Unis), sa résidence fiscale (un autre Etat que la Belgique pourrait estimer
que le défunt est aussi résident fiscal sur son territoire), la résidence fiscale des
ayants droit (par exemple, si un ayant droit réside en Espagne ou en Allemagne, il y
aura des droits de succession ou de donation dans ces pays, en plus des droits dus
en Belgique; il en est de même pour la France, mais uniquement pour les droits de
donation) ou la localisation des biens;
> si le défunt a sa résidence fiscale à l’étranger, la Belgique ne taxera en droits de
succession que les immeubles sis sur son territoire (et ce, peu importe la nationalité
du défunt);
> c’est la loi de la résidence habituelle du défunt
qui déterminera les règles civiles
applicables à la succession (depuis le 17 août 2015, à la suite de l’entrée en
application du Règlement européen sur les successions). Un futur défunt résident
belge pourra cependant décider d’appliquer une autre loi à sa succession (que le droit
belge) s’il a une autre nationalité que la nationalité belge. Il pourra choisir la loi d’une
de ses autres nationalités.
Ainsi, un ressortissant français résidant habituellement en Belgique qui décède en
2016, verra la loi civile belge s’appliquer à sa succession mondiale. Mais s’il le prévoit
dans un testament, il pourrait opter pour le droit français qui s’appliquerait alors à la
dévolution de toute sa succession, en ce compris les biens en Belgique.
Il importe donc de bien connaître toute implication internationale de son patrimoine, en
gardant à l’esprit que si le futur défunt
venait à établir ultérieurement sa résidence habituelle
dans un nouvel Etat, ce déménagement pourrait, le cas échéant, invalider son projet de
planification. Chaque Etat connaît en effet un droit successoral différent autant du point de
vue civil que fiscal.
5. A QUI SOUHAITEZ-VOUS TRANSFERER VOS BIENS ?
Il importe de bien définir les personnes à qui vous souhaitez transférer vos
biens ou celles que vous ne voulez absolument pas gratifier.