
Situation: 19.01.2010
Mais les nouveaux forfaits par cas doivent également instaurer la transparence.
L’indemnisation de tous les hôpitaux sur la base de structures uniformes à l’échelle nationale
autorise également les comparaisons. La loi prescrit explicitement que les tarifs hospitaliers
doivent se baser sur l’indemnisation des hôpitaux qui fournissent la prestation tarifée,
obligatoirement assurée, avec efficacité et à un prix avantageux en respectant la qualité
requise.
Les nouvelles règles concernant la planification hospitalière dans les cantons auront
également des répercussions à l’avenir. Outre les nouvelles règles de planification, une
politique axée sur les prestations et l’obligation d’une coordination intercantonale, les listes
des hôpitaux ne serviront plus de filtre d’agrément pour l’AOS, mais de mécanisme de
répartition des financements. Tous les hôpitaux figurant sur la liste d’un canton recevront
aussi des fonds cantonaux correspondants. La prise en compte des hôpitaux privés
représentera alors une charge supplémentaire pour les cantons par rapport à la situation
actuelle.
Une révision de la législation qui ne sera pas sans conséquence?
Une modification aussi fondamentale du financement hospitalier peut avoir des
répercussions considérables sur le système de santé et les structures de soins dans leur
ensemble.
Le nouveau financement hospitalier dual et fixe pourra entraîner des déplacements de
prestations entre le secteur stationnaire et le secteur ambulatoire. Contrairement au
financement des traitements stationnaires, les traitements ambulatoires feront l’objet d’un
financement moniste, c’est-à-dire uniquement par l’assurance-maladie. Même si les
traitements ambulatoires sont beaucoup plus intéressants que les traitements stationnaires,
la différence de financement fait que les prestations ambulatoires sont comparativement plus
chères pour les assureurs, ce qui peut entraîner des décisions erronées d’un point de vue
économique.
La nouvelle planification hospitalière se traduira par un changement des perspectives
d’accès des hôpitaux privés au marché. Si un canton souhaite maintenir une charge
financière constante, il ne voudra pas inscrire les hôpitaux privés sur la liste des hôpitaux.
Les coûts d’investissement des hôpitaux publics et des hôpitaux subventionnés par des
fonds publics sont aujourd’hui financés par les seuls cantons. Les hôpitaux privés doivent
assumer eux-mêmes leurs investissements. Outre les investissements, ils doivent aussi
prendre en charge les éventuels déficits d’exploitation. Les hôpitaux publics sont, quant à
eux, soutenus par le canton. La prise en compte des investissements dans les tarifs agira
donc essentiellement sur la politique d’investissement des établissements publics.
Le remboursement des traitements stationnaires avec des forfaits par cas basés sur le
diagnostic suscite cependant aussi de nombreuses craintes. Parmi les exemples, nous
pouvons citer les sorties prématurées de l’hôpital à destination d’établissements en aval qui
n’y sont pas préparés ou la dégradation des conditions de travail du personnel hospitalier.
La LAMal exige une analyse des effets
Dès l’introduction de la loi en 1996, le législateur avait prévu à l’article 21, alinéa 1, que le
Conseil fédéral devrait surveiller la mise en œuvre de l’assurance-maladie. Celui-ci a
délégué cette compétence à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
Afin de pouvoir apprécier les effets complexes et multiples de la loi, l’article 32 de
l’ordonnance sur l’assurance-maladie (OAMal) confiait donc un mandat en ce sens à l’OFSP.
En collaboration avec les assureurs, les fournisseurs de prestations, les cantons et des
représentants des milieux scientifiques, l’OFSP doit en effet procéder à des études
scientifiques sur l’application et les effets de la loi.