242 M/S n° 3, vol. 24, mars 2008
connues, ne couvrent que moins de
la moitié des gènes qui contribuent
au T2DM [9]. Quoiqu’il en soit, ce qui
est le plus important c’est la preuve
de principe qu’établissent ces résul-
tats : ils nous permettent d’espérer
qu’à la fin de notre Phase 2 - tout
comme à l’issue des efforts compara-
bles qu’accomplissent d’autres grou-
pes de recherche - toutes les compo-
santes déterminantes de la génétique
du T2DM seront connues. Ce qui reste
moins certain demeure l’échéancier
du développement de modalités de
traitements fondées sur ces nouvelles
connaissances.
Dans l’immédiat, ces découvertes nous
permettront d’instaurer des méthodes
de diagnostic plus efficaces. À partir
d’une goutte de sang prélevée chez un
individu dès sa naissance, on pourrait
déterminer s’il présente un risque élevé
de souffrir de T2DM ; une telle connais-
sance permettrait de concentrer les
interventions préventives sur une petite
partie de la population. Une modifica-
tion du mode de vie de ces personnes
porteuses d’un risque peut, en effet,
dans la plupart de cas, leur éviter les
désagréments de la maladie. D’une plus
grande importance potentielle relève la
capacité de distinguer, parmi les indi-
vidus portant la même étiquette dia-
gnostique, des sous-types d’étiologies
différentes qui répondront à des options
thérapeutiques appropriées. Nos travaux
permettent donc de concevoir à brève
échéance l’instauration d’une médecine
personnalisée.
Le développement des designer drugs,
médicaments qui cibleront spécifique-
ment les structures moléculaires dont
les dérèglements sont pathogènes,
représente un effort dont les résul-
tats paraissent encore lointains. Au
moins avons-nous la satisfaction pour le
moment de constater que la progression
de nos travaux est très encourageante. Il
nous semble, en effet, que la seule façon
de dominer complètement une maladie
consiste à en établir les causes généti-
ques et moléculaires. ‡
What is new in the genetics
of type 2 diabetes
RÉFÉRENCES
1. Grant SF, Thorleifsson G, Reynisdottir I, et al. Variant
of transcription factor 7-like 2 (TCF7L2) gene confers
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of the human genome. Nature 2005 ; 437 : 1299-320.
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génome humain : une révolution en génétique des
maladies à hérédité complexe. Med Sci (Paris) 2006 ;
22 : 1061-8.
4. Sladek R, Rocheleau G, Rung J, et al. A genome-wide
association study identifies novel risk loci for type 2
diabetes. Nature 2007 ; 445 : 881-5.
5. Scott LJ, Mohlke KL, Bonnycastle LL, et al. A genome-
wide association study of type 2 diabetes in Finns
detects multiple susceptibility variants. Science
2007 ; 316 : 1341-5.
6. Saxena R, Voight BF, Lyssenko V, et al. Diabetes
genetics initiative of Broad Institute of Harvard
and MIT, Lund University, and Novartis Institutes
of biomedical research. Genome-wide association
analysis identifies loci for type 2 diabetes and
triglyceride levels. Science 2007 ; 316 : 1331-6.
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of genome-wide association signals in UK samples
reveals risk loci for type 2 diabetes. Science 2007 ;
316 : 1336-41.
8. Steinthorsdottir V, Thorleifsson G, Reynisdottir I, et al.
A variant in CDKAL1 influences insulin response and
risk of type 2 diabetes. Nat Genet 2007 ; 39 : 770-5.
9. Frayling TM. Genome-wide association studies provide
new insights into type 2 diabetes aetiology. Nat Rev
Genet 2007 ; 8 : 657-62.
NOUVELLE
Centre d’étude des déficits immunitaires,
Hôpital Necker-Enfants Malades, APHP,
149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France.
Génétique Humaine des Maladies
Infectieuses, Inserm U550, Faculté Necker,
156, rue de Vaugirard, 75015 Paris, France.
Université Paris Descartes, Faculté
de Médecine Necker-Enfants Malades,
156, rue de Vaugirard, 75015 Paris, France.
Mutation dans le gène STAT3
chez des patients
avec un syndrome Hyper-IgE
Capucine Picard
Les syndromes hyper-IgE
Le syndrome hyper-IgE (HIES) est
un déficit immunitaire héréditaire
de transmission autosomique domi-
nante qui a été initialement décrit
en 1966 [1]. Il est également appelé
syndrome de Job ou de Buckley [2]. Il
se caractérise, sur le plan infectieux,
par la survenue d’abcès « froids »
cutanés récurrents à staphylocoques,
de pneumopathies bactériennes et
fongiques, et par une augmentation
(HIES-AD) [3]. Ces mêmes auteurs
avaient précédemment identifié une
mutation homozygote dans le gène
TYK2 chez un patient avec un syn-
drome hyper-IgE autosomique réces-
sif [4]. Ce gène TYK2 code pour une
enzyme à activité tyrosine kinase, la
tyrosine kinase 2 (Tyk2), appartenant
importante des immunoglobulines E
(IgE) [2]. Les autres manifesta-
tions cliniques associées à ce déficit
immunitaire sont un eczéma, une
ostéopénie, une hyperlaxité ligamen-
taire, un retard à la chute des dents
lactéales, ainsi qu’une dysmorphie
[2]. Un très beau travail de Mine-
gishi et al., récemment publié dans
la revue Nature, a permis d’identifier
un gène responsable de ce syndrome
hyper-IgE autosomique dominant
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Article disponible sur le site http://www.medecinesciences.org ou http://dx.doi.org/10.1051/medsci/2008243242