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Appel à candidature
« Allocations de thèses »
LMCU
La LMCU s’engage visiblement dans une politique de soutien fort à la recherche lilloise et à la promotion
du doctorat en SHS en finançant 5 contrats doctoraux à destination des étudiants de l’université de
Lille3, pour les années universitaires 2013-2016.
Pour candidater, les unités de recherche doivent répondre aux critères suivants :
• Elaborer un sujet entrant dans une des thématiques du plan métropolitain de développement
économique : Economie numérique et industries créatives-TIC-image, distribution-VADtransport, biologie-santé-nutrition, textile-matériaux innovants-mode, tertiaire supérieur, écoactivités, économie sociale et solidaire
(cf http://www.lillemetropole.fr/index.php?p=1355&art_id=).
• Elaborer un sujet incluant une forme de transversalité dans les SHS.
• Elaborer un sujet s’intégrant à un projet de recherche plus général porté par l’unité de
recherche.
• Présenter un candidat titulaire d’un Master Recherche de haut niveau
• Assurer la garantie d’un encadrement par un spécialiste lui-même investi dans la question posée.
Si possible, doubler l’encadrement lillois par une co-tutelle avec un spécialiste d’une université
étrangère.
• S’engager sur l’obligation de soutenir la thèse au bout des 3 ans financés. Le sujet devra être
élaboré de manière à pouvoir respecter ce délai.
• S’engager à fournir à la fin de chacune des deux premières années de thèse un compte-rendu
succinct des travaux.
• S’engager à fournir un exemplaire de la thèse réalisée à la LMCU.
• S’engager sur une obligation de valoriser la thèse à la fin du contrat.
• S’engager à signaler le concours financier apporté par la LMCU dans toutes les publications et
communications relatives au travail doctoral.
L’adéquation des sujets à ces critères, la sélection des sujets puis des candidats sera réalisée par un jury
composé des enseignants-chercheurs élus au Conseil Scientifique de l’université de Lille3, de la
directrice de l’Ecole Doctorale SHS, de la Vice-présidente du Conseil Scientifique et de cinq personnalités
extérieures : le directeur de la MESHS, le directeur de l’Ecole doctorale Sesam, un représentant
scientifique d’une université belge, un représentant des milieux économiques et sociaux, un
représentant de Lille-Métropole. Ce représentant de Lille-Métropole veillera particulièrement à la
pertinence des sujets par rapport aux filières du PMDE, à l’ESS, à l’insertion ou à la valorisation de la
recherche.
Calendrier :
- 18 mars 2013 : lancement de l’appel à sujets auprès des laboratoires de Lille3.
- 22 mars : date limite retour des sujets. Envoi au jury.
- 29 mars : le jury se tient après le Conseil scientifique. Sélection de 10 sujets.
- 2 avril : appel à candidatures sur les sujets retenus, en interne à Lille3 et sur les réseaux scientifiques
nationaux et internationaux.
-15 mai : date limite retour des candidatures. Envoi au jury.
- 24 mai : le jury se tient après le Conseil scientifique. Sélection de 10 candidats pour audition.
- 21 juin : le jury auditionne les candidats, après le conseil scientifique : 5 allocataires retenus (plus liste
complémentaire en cas de défection)
-1er septembre 2013 : début du contrat.
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Directeur de thèse :
NOM : CARADEC
Prénom :
Vincent
PR de Sociologie
Adresse : Département Sociologie et Développement Social – UFR DECCID – Université de Lille 3 – BP 60 149 –
59653 Villeneuve d’Ascq Cedex
Téléphone : 03 20 41 69 97
E-mail : [email protected]
Laboratoire : CeRIES (EA 3589)
Ecole Doctorale : SESAM
Co-directeur de thèse :
NOM : CARDON
Prénom :
Philippe
MCF en sociologie (habilitation à diriger des recherches en préparation)
Adresse : Département Sociologie et Développement Social – UFR DECCID – Université de Lille 3 – BP 60 149 –
59653 Villeneuve d’Ascq Cedex
Téléphone : 03 20 41 66 78
E-mail : [email protected]
Laboratoire : CeRIES (EA 3589)
Ecole Doctorale : SESAM
Titre : Les transformations des pratiques alimentaires au fil du vieillissement.
Etude de deux moments de transition (retour d’hospitalisation, entrée en foyer-logement)
Si la sociologie de la vieillesse et du vieillissement se développe aujourd’hui en France1,
notamment à l’université de Lille 3 où plusieurs chercheurs du Ceries (EA 3589) travaillent sur
l’expérience de l’avancée en âge, il existe encore peu de travaux, tant dans la littérature francophone
qu'anglo-saxonne, sur l’alimentation des personnes âgées et la manière dont elle se transforme au fil du
vieillissement. Dans l’espace francophone, les rares travaux qui existent ont été réalisés à l’INRA2 et au
Ceries (où Philippe Cardon explore ces questions3). Or, les réalités alimentaires apparaissent comme un
bon analyseur de l’expérience du vieillissement. Les transformations de l’alimentation mettent, en effet,
en jeu l’identité sociale et individuelle des personnes âgées, la sociologie ayant montré que l’alimentation
est tout à la fois marqueur social4 et support d’identité5. Parallèlement, étudier les pratiques alimentaires
dans la vieillesse constitue une opportunité pour s’interroger sur le « bien vieillir », l’alimentation étant
depuis quelques années un enjeu pour les pouvoirs publics. Elle est notamment l’objet, via le Programme
National Nutrition Santé (P.N.N.S.) et via le Plan Bien Vieillir, d’une politique de prévention, de
dépistage et de limitation de la dénutrition chez les personnes âgées jugées « population à risque » en
raison des évolutions de leur santé liées à l’avancée en âge et à l’apparition de problèmes physiologiques.
1
Caradec V. [2012], Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, Paris, Armand Colin.
Gojard, S., Lhuissier, A. [2003], « Monotonie ou diversité de l'alimentation : les effets du vieillissement »
INRA Sciences Sociales, n° 5/02, pp. 1-4.
3
Cf. notamment Cardon Ph. [2008], «Vieillissement et délégation alimentaire aux aides à domicile : entre subordination,
complémentarité et substitution », Cahiers d’économie et de sociologie rurales, n°82 - 83, pp. 39 – 166 ; Cardon Ph [2009],
« Retraite et alimentation : les effets de la mobilité», Recherches familiales, n°6, pp. 105-115 ; Cardon Ph. [2010], « Manger
en vieillissant pose-t-il vraiment problème ? Veuvage et transformations de l’alimentation des personnes âgées », Lien Social
et Politiques, n°62, pp. 85-95 ; Cardon Ph. [2010], « Regard sociologique sur les pratiques alimentaires », Gérontologie et
société, n° 134, p. 31-42.
4
Voir notamment, Grignon C., Grignon Ch. [1981], « Alimentation et stratification sociale », Cahiers de nutrition et
diététique, vol.16, n° 4, 207 – 217 ; Chauvel L. [1999], « Du pain et des vacances : la consommation des catégories
socioprofessionnelles s’homogénéise-t-elle (encore) ? », Revue française de sociologie, vol. 40, n° 1, 79 - 96.
5
Voir Fischler C. [2001], L’homnivore, Paris, Editions Odile Jacob.; Muxel A. [1996], Individu et mémoire familiale, Paris,
Armand Colin, 226 p.
2
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Les premiers travaux sociologiques réalisés sur ces questions montrent le poids de certains
facteurs sur l'alimentation des personnes âgées, tels que la catégorie socio-professionnelle, le sexe, la
région. Ils soulignent également l’importance de la structure du ménage : la vie en couple ou la
cohabitation dans un ménage favorisent une alimentation diversifiée, la préparation culinaire et la prise
des repas en commun. Par ailleurs, au-delà de ces facteurs de différenciation sociale des consommations
alimentaires, nombre d’évènements biographiques sont susceptibles de modifier le cadre de vie des
personnes âgées et leurs pratiques alimentaires, qu’il s’agisse par exemple de la retraite, du décès du
conjoint(e)6 ou encore de la mobilité résidentielle7. Ces transitions8 ont un impact sur la structure du
ménage et sur la vie quotidienne, en particulier sur les pratiques alimentaires. Si globalement ces
transformations portent sur la nature des éléments consommés (on observe une moindre diversité
alimentaire au fil de l’avancée en âge), les façons de cuisiner et les séquences des repas, tous les sujets
âgés ne sont pas concernés de la même manière. Par exemple, l’expérience du veuvage, au regard de
l’alimentation, n’est pas la même pour les hommes et les femmes, qui mobilisent alors des savoirs et
savoir-faire différents9. Dans le même ordre d’idées, des travaux anglo-saxons soulignent les effets du
sexe face à la dénutrition, cette dernière étant plus marquée chez les hommes veufs10 ou face à la
réception de messages de santé11. Les travaux montrent également l’importance du cadre de vie (au sens
du sociologue Maurice Halbwachs), du parcours de vie antérieur et de l’état de santé sur l’alimentation et
ses évolutions.
Un des problèmes spécifique aux pratiques alimentaires au cours du vieillissement est relatif aux
enjeux autour de la dépendance physique ou psychique, conduisant généralement à la « dépendance
culinaire ». Des travaux portant sur les personnes âgées à domicile montrent que cette dépendance
culinaire se traduit, pour les personnes âgées, seules ou en couple, par la délégation de tout ou partie des
activités alimentaires (approvisionnement, préparation des repas)12. Ces évolutions, liées à l’état de santé,
conduisent à des modifications dans l’alimentation. Elles dépendent en grande partie des types de prise en
charge de la dépendance et de réorganisation des activités domestiques autour de l’alimentation, du statut
social et du sexe des « aidants » (conjoint, enfant, professionnel). Autrement dit, elles dépendent des
formes de délégation des activités autour de l’alimentation et des interactions sociales entre « aidants » et
personnes âgées13 qui mettent en jeu un souci de soi alimentaire14 plus ou moins marqué, c’est-à-dire un
lien plus ou moins explicite établi entre alimentation et santé. Or, les pouvoirs publics, à travers le
Programme National Nutrition Santé (PNNS), ont désigné les aidants comme relais des politiques
nutritionnelles et acteurs de la diffusion de recommandations et de normes de l’orthodoxie nutritionnelle.
Parallèlement, le plan national « Bien vieillir » insiste sur l’importance des conseils en matière de
nutrition dans la prévention de la dépendance. S’interroger sur l’alimentation au fil du vieillissement
ouvre ainsi sur une réflexion autour du « bien vieillir » tout à la fois enjeu sociétal et objet de
questionnement sociologique.
Ce sujet de thèse s’inscrit dans la continuité de ces premiers travaux sur l’alimentation des personnes
âgées et notamment de ceux déjà réalisés au Ceries. Il vise à étudier comment se transforment les
pratiques alimentaires (dans leurs différents registres : approvisionnement, stockage, préparation
culinaire, repas) à deux moments particuliers : d’une part le retour à domicile après un passage en
6
Cardon Ph. [2010], op. cit.
Cardon Ph [2009], op. cit.
8
Caradec V. [1998], « Les transitions biographiques, étapes du vieillissement », Prévenir, n° 35, pp. 131-137.
9
Cardon Ph . [2010], op. cit.
10
Locher, J. L., Ritchie, C. S., Robinson, C. O., Roth, D. L., West, D. S., Burgio, K. L. A [2008], “Multidimensional Approach
to Understanding Under-Eating in Homebound Older Adults: The Importance of Social Factors”, Gerontologist, vol. 48, n° 2,
pp. 223-234.
11
McIntosh, W. A., Fletcher, R. D., Kubena, K. S., Landmann, W. A. [1995], “Factors associated with sources of
influence/information in reducing red meat by elderly subjects”, Appetite, vol. 24, n° 3, pp. 219-230.
12
Cardon Ph, Gojard S. [2009], « Les personnes âgées face à la dépendance culinaire : entre délégation et remplacement»,
Retraite et société, n° 56, 169-193.
13
Gojard S., Lhuissier A, [2003], op. cit. ; Cardon Ph. [2008], « Vieillissement et alimentation : les effets de la prise en charge
à domicile », INRA Sciences sociales, n°2, mai ; Cardon Ph, Gojard S. [2009], op. cit. ; Kallio, M. K., Koskinen, S. V. P.,
Prattala, R. S. [2008], “Functional disabilities do not prevent the elderly in Finland from eating regular meals”, Appetite, vol.
51, n° 1, pp. 97-103.
14
Soutrenon E. [2008], « Les conditions sociales du souci de soi alimentaire. Une enquête par entretiens sur les rapports entre
pratiques alimentaires, vieillissement et précarité », ANR. Agence Nationale de la Recherche (COMPALIMAGE),144 p. ;
Cardon Ph . [2010], op. cit.
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institution hospitalière (de premières analyses montrent que ce passage en institution hospitalière modifie
les habitudes alimentaires antérieures) ; d’autre part, l’entrée en foyer logement (qui se caractérise
souvent par un déjeuner collectif et un dîner individuel). En retenant, comme le Ceries l’a fait en d’autres
occasions, des moments de transition, l’idée est de se donner les moyens d’observer plus facilement les
changements dans les habitudes alimentaires. Au-delà, il sera également possible d’interroger la place que
les pratiques alimentaires occupent dans le quotidien des personnes et le sens qu’elles leurs donnent, dans
quelle mesure ces pratiques culinaires s’articulent avec des relations d’entraide et de sociabilité et de
quelle manière les recommandations nutritionnelles se trouvent appropriées par les personnes. Dans une
optique de transversalité, il conviendra de prêter attention à la dimension économique de ces
pratiques alimentaires en s’intéressant en particulier à la place de l’alimentation dans les budgets, aux
arbitrages économiques auxquels donne lieu la consommation alimentaire et aux pratiques d’autoconsommation. La mise en regard des deux contextes (domicile après le retour d’hospitalisation, foyerlogement) permettra, de plus, de comprendre de quelle façon ceux-ci façonnent les pratiques alimentaires
(pensons à la plus ou moins grande accessibilité des commerces ou au fait de disposer, au moment de
l’entrée en foyer-logement, d’un espace plus restreint pour faire la cuisine). D’un point de vue
méthodologique, il s’agira de réaliser une quarantaine d’entretiens semi-directifs (20 dans chaque
contexte) en mobilisant la technique des « listes de repas »15 mise au point par Philippe Cardon.
15
La méthode de la « liste des repas » consiste à demander aux personnes rencontrées d’écrire, pendant une quinzaine de jours,
le contenu de chaque repas (petit-déjeuner, déjeuner, dîner) et d’éventuelles autres prises alimentaires au cours de la journée.
Sur la base de cette liste, un entretien est réalisé afin de rendre compte des différentes activités ayant conduit aux différents
repas (façons de cuisiner, approvisionnement, etc.)
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