Lundi 19 Septembre de l`an de grâce 2011. Culture générale

Lundi 19 Septembre de l’an de grâce 2011. Culture générale, premier devoir. EC 3. M.Laupies
1. Formulez la thèse du texte suivant en relevant et commentant la phrase qui, à vos
yeux, en est l’expression la plus synthétique.
2. Indiquez trois notions essentielles ; montrez en quoi elles fondent la thèse.
3. A la lumière de ce texte, rédigez une dissertation concise (quatre pages) sur le sujet
suivant : Etre cultivé.
Les représentations de l'innocence de l'état de nature, de la simplicité des moeurs des peuples
primitifs d'une part et, d' autre part, l'opinion selon laquelle les besoins et leur satisfaction, les
plaisirs et les agréments de la vie privée, etc., constituent des buts absolus, ont la même
conséquence : c'est que la culture (die Bildung) n'est considérée que comme quelque chose
d'extérieur et appartenant au stade de la corruption dans le premier cas et, dans le second cas,
comme un simple moyen en vue des fins poursuivies. L'une et l'autre conceptions témoignent
par là qu'elles ne connaissent pas la nature de l'esprit ni les fins de la raison. L'esprit ne peut,
en effet, acquérir sa réalité effective, sans se diviser lui-même, sans se donner dans les besoins
naturels et dans la relation à cette nécessité extérieure cette limitation et cette finitude, sans
qu'enfin par là même il se forme en s'y insérant, la dépasse et obtienne ainsi son existence
empirique objective. Ce n'est donc pas cette simplicité naturelle qui constitue le but rationnel.
Il ne consiste pas non plus dans les plaisirs comme tels qui, au cours du développement de la
particularité, lui sont procurés par la culture. Il consiste en ceci que la simplicité naturelle,
c'est-à-dire d'une part le passif oubli de soi et d'autre part l'état d'inculture du savoir et de la
volonté c'est-à-dire l'immédiateté et l'individualité où l'esprit est plongé, fasse l'objet d'un
travail de transformation et qu'avant tout, cette extériorité, qui est celle de l'esprit, obtienne la
rationalité dont elle est capable, à savoir la forme de l'universalité ou la conformité de
l'entendement (Verstdändigkeit). C'est de cette manière seulement que l'esprit ne se trouve pas
dépaysé dans cette extériorité comme telle et qu'il s'y sent comme chez lui. En elle, en effet,
sa liberté a une existence empirique et dans cet élément étranger en soi à sa destination, à la
liberté, l'esprit devient pour soi: il n'a plus affaire qu'à ce qui est marqué de son sceau et est
produit par lui. C'est par là seulement que la forme de l'universalité pour soi dans la pensée
vient à l'existence, forme qui constitue le seul élément approprié à l'existence de l'idée. Dans
sa destination absolue, la culture est donc la libération et le travail de la libération supérieure,
à savoir l'absolu point de passage vers la substantialité infinie, subjective de la vie éthique,
substantialité qui n'est plus immédiate ou naturelle, mais spirituelle et élevée à la forme de
l'universel. Dans le sujet, cette libération est le dur travail contre la subjectivité de la conduite,
contre l'immédiateté du désir, aussi bien que contre la vanité subjective du sentiment et
l'arbitraire du bon plaisir. Une partie de la défaveur dont cette libération est l'objet vient
précisément de ce qu'elle est elle-même ce dur travail. Mais c'est par ce dur travail de la
culture que la volonté subjective peut acquérir l'objectivité à l'intérieur d'elle- même et qu'elle
est capable et digne d'être la réalité effective de l'idée. Hegel, Principes de la philosophie du
droit, § 187, Remarque, (trad. R. Derathé).
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