France : Création en 2006 d`une chimère homme

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France : Création en 2006 d'une chimère homme-animal
Rapport entre science et droit
ROME, Mercredi 12 novembre 2008 (ZENIT.org)
- La création d'une chimère-animal a été autorisée en France en 2006, révèle le quotidien français
« Libération ». La synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune, « Gènéthique », présente cet
article consacré au rapport entre science et droit.
Dans « Libération », Sonia Desmoulin, juriste et chargée de recherche au CNRS, explique le but de ses
travaux. Ceux-ci sont de deux ordres, l'un fondamental, l'autre pratique : « comment s'articulent les
relations entre le droit et les sciences dures ? » et « dans quelles conditions, au terme de quel
processus, peut-on encadrer juridiquement des activités scientifiques et techniques ? ».
Prenant l'exemple du développement de la réglementation sur la souffrance animale, elle explique
que pour un avocat, ce concept « est une sorte d'ovni ». Le bien être animal doit être à la fois défini
pour qu'il soit fondé en science et pour qu'il puisse fonctionner en droit.
Elle prend aussi l'exemple de la création des chimères homme-animal et constate que l'encadrement
de ces expériences varie beaucoup d'un pays à l'autre. Elle tente de comprendre pourquoi et
constate l'existence derrière cette question d'un certain nombre d'enjeux : le statut de l'embryon
humain, la protection et le statut juridiques des animaux, l'intervention sur la « nature ». En
Allemagne, où l'histoire influence les décisions, l'opposition aux manipulations sur l'embryon humain
est totale car elles évoquent des fantasmes eugénistes nazis ; en Grande-Bretagne, la création de
chimères est autorisée et, en France, « où cette question n'a pas été débattue publiquement,
l'agence de la biomédecine a autorisé en 2006 un laboratoire à créer un modèle chimérique hommesouris pour l'étude du sida en utilisant des cellules embryonnaires humaines ».
Autre exemple au niveau des nanotechnologies où elle constate « des situations paradoxales qui
soulignent une dissociation entre l'évaluation des risques et leur encadrement ».
Ces questions juridiques permettent de comprendre les rapports entre les sciences et la société. Elle
constate qu'en France, la collaboration entre les chercheurs en sciences dures, en sciences sociales et
en droit est peu développée. C'est pourquoi, explique-t-elle, a été créé un réseau « Droit, sciences et
techniques », ouvert à tous les chercheurs.
© genethique.org
Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la
presse et dont les sources sont indiquées. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées
par la rédaction.
Source : Libération (Corinne Bensimon) 11/11/08
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