METHODE D'ANALYSE CALORIMETRIQUE
EN REGIME VARIABLE
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INTRODUCTION -
L'étude énergétique de changements de phase à l'état solide nécessite l'utilisation de
techniques qui relèvent principalement de la mesure calorimétrique, de l'analyse thermique ou des
deux à la fois car l'une et l'autre se complètent : la première fournit le bilan thermique du phéno-
mène étudié sans en préciser le mécanisme, les informations transmises par la seconde sont quali-
tatives et ne permettent pas en général la mesure des énergies mises en jeu.
1° - Méthodes calorimétriques
Très employées en thermochimie les méthodes calorimétriques classiques sont à la
base de la détermination des chaleurs spécifiques moyennes, des chaleurs latentes et de transfor-
mation, et quelquefois de chaleurs de réaction. A basse et moyenne température (jusqu'à 1 000°C)J
les améliorations successives apportées au premiers dispositifs ont rendu la précision remar-
quable J8H . Mais la mise en oeuvre des hautes températures se heurte à de nombreuses difficul-
tés,
en particulier celles inhérentes aux fuites thermiques importantes et incontrôlables, car il
est alors impossible d'isoler convenablement l'enceinte calorimétrique. Mis à part les dispositifs
analogues au calorimètre à chute 15 I, |17 I , il apparaît actuellement difficile d'obtenir de bons
résultats par les méthodes classiques, qui de plus sont pratiquement inutilisables dès qu'il
s'agit
de phénomènes irréversibles. Cette raison motiva la mise au point de nouvelles méthodes calori-
métriques adaptées à l'étude globale de tels phénomènes à haute température J 18
1
.
L'absence totale de renseignements sur la cinétique des échanges de chaleur (ou thermo-
cinétique) a conduit TIAN, puis CALVET et ses collaborateurs, à mettre au point un calorimètre
extrêmement sensible, qui rend compte à chaque instant du débit de chaleur produit par le phéno-
mène étudié 119M . Malgré une utilisation fructueuse dans les domaines de la thermochimie et de
la biologie, son champ d'application semble limité par l'inertie (recherchée) du
dispositif,
par la
complexité et la finesse des montages, et également par le domaine étroit des températures explo-
rées (1 OO0°C à 1 300°C au maximum), imposé par les difficultés de réalisation technologique de
l'ensemble.
Simplifiant le calorimètre de TIAN-CALVET, L. EYRAUD et ses collaborateurs fiel ,
I 2oJ,r2lJ, ont élaboré un appareil de microanalyse enthalpique différentielle composé de deux