démographiques, les facteurs de risque de mortalité juvénile,
et les informations disponibles sur les maladies de l’enfance.
Les études de marketing ont permis de déterminer l’accès à
des moustiquaires ainsi que le degré d’information et les pré-
férences de la population concernant ces dernières et leur uti-
lisation. Il a été ainsi possible d’établir une base de référence
pour l’évaluation des réalisations dans le cadre de l’initiative.
Les informations recueillies montrent que, si les villageois
voyaient bien le rapport entre les moustiques et le paludisme,
ils ne percevaient pas aussi clairement l’existence d’un lien
entre le paludisme et le décès de leurs enfants. En effet, beau-
coup d’entre eux n’étaient pas convaincus que l’hypertrophie
de la rate, les convulsions ou les accès de forte fièvre étaient
dus au paludisme.
Les études de marketing ont déterminé que des mousti-
quaires étaient disponibles et que les désagréments causés par
les moustiques étaient la principale raison de leur utilisation
dans les 37 % de foyers qui disposaient au moins d’une
moustiquaire en 1996. Celles-ci n’étaient que rarement
imprégnées d’insecticide même si les populations connais-
saient cette technique. Il s’ensuit que, bien que la population
ait été au courant de la disponibilité de moustiquaires, ces
dernières étaient considérées plutôt comme une commodité
que comme un instrument de prévention de la maladie. Ces
conclusions ont fait ressortir un autre défi à relever pour pro-
mouvoir l’adoption des moustiquaires, c’est-à-dire la néces-
sité de changer la perception par les membres de la popula-
tion de l’intérêt des moustiquaires, et c’est sur cette base que
les travaux de planification du projet ont été poursuivis.
La participation des membres de la communauté dès les
premières phases du programme et la poursuite de cette par-
ticipation durant la conception du produit ont largement
contribué à l’établissement d’une stratégie de marketing
social efficace ainsi qu’au succès du projet. Des réunions de
sensibilisation ont permis aux responsables locaux de faire
part des préoccupations suscitées par le projet et aux cher-
cheurs d’identifier des opportunités d’utiliser les éléments de
force des communautés et de déterminer leurs points faibles
et les menaces éventuelles au succès des efforts de marketing
social sur lesquels ils leur fallait porter leur attention. Le
choix des produits, la formulation d’une stratégie de marke-
ting, notamment le message à diffuser et la méthode de diffu-
sion ont donné lieu à un réel effort de collaboration entre
l’équipe chargée de l’étude de marketing et la population
visée. Ce processus diffère des méthodes de marketing tradi-
tionnelles dans le cadre desquelles le vendeur contrôle géné-
ralement la prise de décision.
Le projet KINET a travaillé en étroite collaboration avec
les autorités locales chargées des questions de santé et d’édu-
cation pour mettre au point une stratégie d’information,
d’éducation et de sensibilisation guidée par les principes fon-
damentaux du marketing social, notamment la promotion de
certains messages accompagnant un produit doté d’un nom
de marque et d’un logo attractif ; l’orientation de l’action de
marketing sur le consommateur ; et le ciblage de groupes de
population particuliers (Andreasen, 1995). La connaissance
et la compréhension par l’équipe du projet KINET des préfé-
rences et de la catégorie socioéconomique des membres de la
communauté ainsi que la prise de conscience par la commu-
nauté de l’importance d’un programme productif ont formé
les bases de la collaboration et du dialogue entre les membres
de l’équipe et de la communauté aux fins de l’examen des
concepts d’action durable et de recouvrement des coûts.
Choix et tarification des produits
Le nom de marque choisi pour les moustiquaires imprégnées
d’insecticide est « ZUIA MBU » (qui signifie empêcher les
moustiques en kiSwahili). Les produits choisis étaient, d’une
part, des moustiquaires en polyester vert foncé, de haute qua-
lité, disponibles en deux tailles différentes (100 x 180 x 150
cm and 130 x 180 x 150 cm) ; et l’insecticide ICON TM, sus-
pension aqueuse de lambdacyhalotrhyne, pour imprégner les
moustiquaires. L’insecticide est disponible en sachets de 6 ml,
quantité qui permet de ré-imprégner un filet et élimine le ris-
que d’exposer des enfants ou tout autre membre du ménage
à une surdose d’insecticide.
Le prix des produits a été décidé sur la base des réunions
de sensibilisation tenues dans les villages et sur la base de ce
qui s’est révélé, dans la pratique, être un prix abordable dans
d’autres régions. L’étude de marketing a montré que les
populations locales étaient prêtes à payer un montant proche
du coût à recouvrer pour les moustiquaires et un peu moins
du niveau de recouvrement des coûts pour les sachets d’insec-
ticide. Les moustiquaires ont été vendues au prix de 3 000
shillings tanzaniens (cinq dollars en 1997) et les sachets d’in-
secticide au prix de 250 shillings tanzaniens (0,42 dollar en
1997).
Promotion des produits par le biais d’une
communication efficace
Dans le but de mieux sensibiliser les populations et de leur
expliquer l’association entre le paludisme et un mauvais état