Le paludisme,
la mère et l’enfant
Les jeunes enfants sont les principales victimes du paludisme :
près d’un million en meurent chaque année, essentiellement en Afrique
intertropicale. L’infection peut avoir de graves conséquences
pour l’enfant dès la grossesse lorsque la mère est infectée
par le parasite.
Vulnérabilité
Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables
au paludisme
du fait d’une diminution de leurs
défenses immunitaires
durant cette période. En effet, principalement lors de la première grossesse, les globules
rouges, infectés par des souches particulières de parasite, colonisent le placenta. Au cours des grossesses suivantes,
le système immunitaire des femmes apprendra progressivement à bloquer cette action.
Les chercheurs étudient différents moyens de protéger les femmes enceintes du paludisme. Un traitement dit « préventif intermittent » a été récemment
mis au point. Il consiste à administrer des médicaments efficaces et bien tolérés à deux reprises lors de consultations prénatales. Ceci permet de veiller
à une prise effective du traitement. Une autre piste, en cours d’étude, est la mise au point d’un vaccin permettant aux femmes enceintes de développer
une réponse immunitaire spécifique, protégeant le placenta contre l’action des parasites. Comme toute personne exposée au paludisme, les femmes
enceintes doivent se protéger des moustiques en dormant sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide.
Dès la vie fœtale…
Si la transmission du parasite de la mère à l’enfant par le placenta est rare,
l’infection
pendant
la grossesse
perturbe les échanges entre la mère et le fœtus et réduit
alors
le développement de l’enfant.
Le faible poids du bébé à la naissance, qui en résulte, aura de lourdes conséquences durant ses premières
années, en le rendant plus fragile face à la malnutrition ou à d’autres maladies graves. Le paludisme maternel
serait responsable de 3 à 8 % des décès chez les enfants de 0 à 2 ans (soit 75 000 à 200 000 morts par an).
Dès sa naissance, l’enfant peut être infecté directement par les piqûres de moustiques. Faute d’avoir
développé une immunité suffisante, il sera vulnérable au paludisme. Chez certains enfants,
des accès graves
peuvent entraîner la mort.
Les mesures de prévention du paludisme pendant la grossesse (traitement préventif intermittent et moustiquaires imprégnées) ont pour
objectif principal de protéger indirectement le fœtus. Pour les nouveau-nés, les chercheurs ont proposé un traitement préventif intermittent,
administré au cours des séances du «programme élargi de vaccination». Dans les zones de faible endémie, on peut également donner
ce traitement lors de la saison des pluies, propice à la maladie. En cours d’évaluation, cette approche a priori simple et aux résultats
encourageants suscite certains problèmes, notamment pour sa mise en œuvre à grande échelle.
Les femmes et surtout les enfants,
premières victimes du paludisme.
Les moustiquaires
sont indispensables pour protéger
les femmes enceintes
du paludisme.
Le paludisme,
la mère et l’enfant
Salle d’attente dans un dispensaire au Bénin.
Consultation d’une femme enceinte dans une zone rurale
au Cameroun.