Nouveau projet de recherche sur l`autisme

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Nouveau projet de
recherche sur l’autisme
Ce printemps marque le début d’un vaste projet
de recherche sur l’autisme, projet qui durera cinq ans.
C’est un nouvel espoir de mieux cerner cette maladie fort
complexe. Et qui sait, peut-être même de pouvoir
la guérir un jour...
L’autisme est un trouble envahissant du
dév­elop­pement (TED) qui se traduit par un
comportement inhabituel. Il se reconnaît à trois
caractéristiques : difficultés sociales (absence
ou peu d’intérêt pour les autres), troubles de
la communication (problèmes de langage)
ainsi qu’intérêts restreints et comportements
répétitifs (obsession pour un objet particulier,
phrases ou gestes répétés sans cesse).
Diagnostiqué d’habitude vers l’âge de 3-4 ans,
l’autisme touche quatre fois plus les garçons
que les filles, sans que l’on sache vraiment
pourquoi. Ce qu’on sait en revanche, c’est que
cette maladie est en nette progression. De fait,
les dernières statistiques indiquent qu’un
enfant sur 88 (et un garçon sur 54) souffre
d’autisme. Un bond de 1 000 % en 40 ans.
« Cette hausse s’explique en partie par le
perfectionnement des méthodes diagnostiques
et par une meilleure connaissance de l’autisme.
En effet, la famille et les médecins sont mieux
capables de déceler les signes de la maladie,
alors que la science dispose d’outils précis pour
poser un diagnostic rapide et fiable », explique
Mélanie Couture, ergothérapeute, Ph. D. et
chercheuse au Centre de recherche clinique
Étienne-Le Bel du CHUS (CRCELB).
« Néanmoins, cela n’explique pas tout. Si la
génétique joue un rôle important dans certains
cas, il y a nécessairement autre chose qui a
entraîné cette augmentation importante.
Des agents infectieux et des changements
dans l’environnement sont des pistes
prometteuses. Nous espérons que notre
nouveau projet de recherche nous aidera à
comprendre ce qui se passe et ce qu’il est
possible de faire. »
Trois chercheurs,
trois pistes différentes
Le projet IMAGINE Autisme (imagerie –
génétique – environnement) implique trois
chercheurs du CRCELB, en collaboration avec
le centre de l’imagerie et le Service de géné­
tique du CHUS. Outre la Dre Couture, il y a
le Dr Guillaume Sébire, neuropédiatre, et la
Dre Larissa Takser, Ph. D., spécialiste en santé
environnementale. Tous trois exploreront
différents aspects et hypothèses. Pour sa part,
la Dre Couture travaillera étroitement
avec le Centre de réadaptation en déficience
intellectuelle et troubles envahissants du
développement (CRDITED Estrie).
« Mon projet principal est le suivi de la fratrie.
Lorsqu’un enfant naît autiste, les frères et
sœurs qui viendront après sont à risque de
l’être aussi (26 % de risque pour un garçon,
9 % pour une fille). Accompagner ces toutpetits dès l’âge de 6 mois nous aidera à
identifier certains signes précoces d’autisme.
De là nous pourrons bâtir des tests afin de
poser un diagnostic bien avant l’âge de 3 ans,
et créer des programmes d’intervention
adaptés. Car plus on agit tôt, plus on peut
réduire les impacts de la maladie. »
Pour sa part, le Dr Sébire étudiera le rôle des
infections dans le développement de l’autisme.
On sait que les perturbations du dévelop­
pement cérébral liées à l’autisme se produisent
en cours de grossesse. Serait-il possible qu’une
exposition à une bactérie durant cette période
(comme le streptocoque B, très courant) ait
également une part de responsabilité ? Cela
pourrait ouvrir la voie à une nouvelle forme
d’intervention, voire à de la prévention.
La Dre Takser s’intéresse aux polluants
environnementaux. Pourraient-ils, eux aussi,
être liés à l’apparition de l’autisme ? De quelle
façon ? Et quels polluants au juste ? Pour trouver
des réponses, les chercheurs utiliseront notam­
ment la vaste banque de données cliniques (et
anonymes) du CHUS. En faisant, par exemple,
la recension de tous les cas des dernières années
et en étudiant la cohorte de la fratrie et des
modèles animaux qui reproduisent les signes
de la maladie.
Pas une question
de déficience intellectuelle !
On a longtemps cru que 70 % des gens
souffrant d’autisme étaient déficients
intellectuellement. Or, c’est presque l’inverse !
Seulement 40 % des autistes, environ, ont une
déficience intellec­tuelle. Et puisque le degré
d’atteinte peut varier d’un individu à l’autre,
certains sont même capables de mener une
vie tout à fait autonome et entière.
Rassurant, non ?
La Dre Mélanie Couture, à gauche, avec la Dre Larissa Takser. Absent : le Dr Guillaume Sébire.
Pour en savoir plus sur l’autisme,
consultez le site Web
www.crditedestrie.qc.ca
Pour plus d’information sur le projet
de recherche clinique avec la fratrie :
[email protected]
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